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Le Burundi se trouve désormais sur une trajectoire confirmée du développement économique. A condition de savoir mobiliser les moyens. Ce bilan a été établi juste avant le dernier Conseil des Ministres de la mandature 2010-2015.

Priorité des priorités du Président Pierre Nkurunziza : soutenir la professionnalisation des corps de défense et de sécurité du Burundi, les Forces de Défense Nationale (FDN) et la Police Nationale du Burundi (PNB). Leur dévouement leur vaut désormais des missions de maintien de la paix en Somalie, Centrafrique, etc.
Priorité des priorités du Président Pierre Nkurunziza : soutenir la professionnalisation des corps de défense et de sécurité du Burundi, les Forces de Défense Nationale (FDN) et la Police Nationale du Burundi (PNB). Leur dévouement leur vaut désormais des missions de maintien de la paix en Somalie, Centrafrique, etc.
Au lendemain des élections générales de 2005 remportées haut la main par le parti Cndd-Fdd dont est issu le Président Pierre Nkurunziza, le Burundi est un pays grandement affecté par 12 ans de guerre civile qu’il vient de boucler par la mise en place des institutions démocratiquement élues. Tous les aspects de la vie nationale ont été touchés par ce qui sera pudiquement appelé « crise » : des infrastructures d’intérêt public (écoles, établissements sanitaires, …) ont été détruites, le tissu social étant particulièrement touché par des centaines de milliers d’habitants soit réfugiés dans les pays limitrophes, soit déplacés sur le territoire national.

La proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté passera de 35 % en 1990 au record de 81,3 % en 1998 suite à la persistance d’un conflit armé ayant conduit à une chute drastique de la production économique dans le pays. Pauvreté répartie de manière inégale à raison de 69 % en zones rurales, contre 34 % en zones urbaines*. La production économique est d’autant plus à plaindre que l’attention des partenaires internationaux, tant bilatéraux que multilatéraux, est alors pleinement mobilisée sur le retour de la stabilité institutionnelle.

De fait, à la veille de 2005, le Burundi affichait un taux de Produit Intérieur Brut avec soit une croissance négative, ou oscillant autour de 1,5 %, en tout cas très loin des dynamiques régionales des pays de l’Afrique de l’Est, dont la croissance des PIB varient alors entre 5 et 10 %.

La signature des Accords d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation (2000), et surtout l’Accord global de cessez-le-feu entre le Gouvernement de Transition et le mouvement Cndd-Fdd (2003) constitueront l’enclenchement d’un retour progressif du calme sécuritaire sur une très large partie du territoire national. Le gouvernement issu des scrutins de 2005 se retrouvait donc avec un triple objectif.

Premièrement, il fallait veiller à la pérennité des institutions républicaines issues de la volonté démocratique du peuple, ce qui n’était pas gagné d’avance compte tenu du passif du pays, avec plusieurs coups d’État depuis l’Indépendance, en 1962.
Le deuxième chantier à parachever était le Processus de paix mis en route depuis Arusha, avec notamment la cessation des activités militaires du dernier mouvement encore en rébellion (Palipehutu-FNL), le rapatriement des réfugiés et la mise en place des instruments qui veilleraient sur la pérennité du processus comme la Commission Nationale des Terres et autres Biens (CNTB), la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), etc.
Enfin, compte tenu de sa croissance démographique (2,5 %) et du retard pris quant aux Objectifs du Millénaire pour le Développement – OMD, le Burundi devait mener des reformes structurelles et se doter des moyens pour atteindre une croissance minimale de 7 % du PIB à même de déclencher une sortie de la pauvreté de masse.

Le Président Pierre Nkurunziza lors des travaux communautaires sur la colline de Gitongana pour les travaux communautaires en vue de la construction de l’Université de Kirundo. Convertis en investissement monétaire, les TDC ont généré plus de 500 milliards de Fbu de travaux en infrastructures (écoles, centres de santé, routes, stades, etc).
Le Président Pierre Nkurunziza lors des travaux communautaires sur la colline de Gitongana pour les travaux communautaires en vue de la construction de l’Université de Kirundo. Convertis en investissement monétaire, les TDC ont généré plus de 500 milliards de Fbu de travaux en infrastructures (écoles, centres de santé, routes, stades, etc).

Ressouder le tissu social

Pour atteindre ces objectifs ambitieux et compte tenu des ressources très limitées, le gouvernement du Burundi s’est attelé à procéder par étapes.
La première était de veiller à reconstruire la confiance entre les institutions élues et la population qu’elles allaient servir. Une vision qui s’est principalement concrétisée à travers le soutien sans faille à la professionnalisation des corps de défense et de sécurité, les Forces de Défense Nationale (FDN) et la Police Nationale du Burundi (PNB).
Ce processus devait notamment tenir en compte l’intégration dans ces corps de nouveaux membres issus des anciennes rebellions, pour que leurs compositions représentent la diversité sociale du Burundi (ethnique, régionale, genre) sur tous les points.

Malgré un contexte financier très difficile, asphyxiant la plupart de bonnes initiatives, la Commission Nationale de Démobilisation, de Réinsertion et de Réintégrations des ex-combattants (CNDRR) a aidé plus de 30.000 anciens combattants issus des anciennes forces régulières ou des rébellions à retrouver la vie civile.**
Par ailleurs, la Commission nationale chargée du désarmement de la population civile a déjà retiré plus de 100.000 armes et munitions sur tout le territoire national, depuis le lancement de ses activités en 2009.
La refection du tissu social du pays s’est aussi traduite par un retour important des réfugiés : entre 2006 et 2009, 510.000 Burundais sont rentrés au Burundi, tandis que la Tanzanie prenait en 2014 une décision historique de délivrer des certificats de naturalisation à plus de 162.000 anciens réfugiés burundais. Les personnes déplacées sur le territoire national sont estimées à environ 150.000, pour la plupart logées principalement dans des sites, ou alors au sein des familles d’accueil.

C’est d’ailleurs pour cimenter cette confiance entre les différentes composantes sociales du Burundi hier en violente défiance que le Président Pierre Nkurunziza va initier à travers tout le pays le programme des Travaux de Développement Communautaire (TDC) dès février 2007. L’idée est de mettre en place un cadre autant non-contraignant que possible qui permette de réunir régulièrement les membres des communautés administratives (zones, communes, circonscription, voisinage) autour des valeurs de la tradition burundaise que sont le travail et le partage.
Les habitants réapprennent à se parler de nouveau, partagent les réalités qu’ils vivent et mettent en commun leurs énergies pour doter leurs communautés de biens infrastructurels autrement bien chers s’ils devaient nécessairement attendre une quelconque aide extérieure. Le concept de « construction du pays » n’est plus alors perçu comme une tache réservée aux élites urbaines, mais un devoir citoyen, au-delà de toutes les appartenances identitaires.

A travers ces TDC, le peuple burundais peut être fier d’avoir construit de ses propres moyens plus de 5000 écoles primaires et secondaires en huit ans alors que depuis son indépendance, en 1962, jusqu’en 2007, le Burundi n’avait que 1.900 écoles primaires et secondaires dans tout le pays.

Ces infrastructures ont permis de réduire de façon considérable les trajets faits par les écoliers et élèves burundais pour rejoindre leurs établissements scolaires. Ce qui a induit une chaîne d’améliorations des cadres de vie des populations rurales, d’autant plus qu’en même temps était mis en place le programme de gratuité de l’enseignement primaire.
Celui-ci sera complété par l’autre grande mesure sociale qu’est devenue la gratuité de soins de santé pour les femmes qui accouchent et les enfants de moins de 5 ans***. Ce programme a permis de baisser la mortalité infantile de 115 pour mille naissances en 2006 à 81 en 2013, tandis que le taux d’accouchement dans les structures sanitaires est passé sur la même période de 30 % à 71 %.
Toujours dans le domaine de la santé, entre 2006 et 2013, l’espérance de vie au Burundi est passée de 45 ans à 51 ans, alors que le taux de la couverture contraceptive est passée de 8 % à 26 %.

On notera un effort certain du gouvernement en ce qui est des infrastructures de santé, puisque le nombre d’hôpitaux est passé de 47 en 2004 pour 70 en 2013. Sur la même période, le nombre de centres de santé est passé de 543 à 857.

L’enseignement primaire gratuit au Burundi. Suite aux différentes tragédies qu’a connues le Burundi, de larges franges de la population n’avaient plus accès à l’enseignement classique de base et ceci pour plusieurs raisons. Outre la pauvreté des communautés rurales, les mises à mort répétitives des élites intellectuelles dans les années 1960, puis en 1972 ainsi que les politiques discriminatoires qui ont suivi jusqu’avec 1993 et la suite, ont poussé des milliers de familles à se méfier de l’enseignement. Être instruit(e) voulait dire être une proie potentielle d’une répression aveugle en cas de conflit. Le Président Pierre Nkurunziza est un exemple direct de ce lourd héritage puisque son père, un compagnon de lutte du Prince Louis Rwagasore, Père de l’Indépendance du Burundi, fut tué en 1972.
Pour briser cette “prison” symbolique, Pierre Nkurunziza lança dès 2005 le projet d’enseignement primaire gratuit pour tous les jeunes Burundais. Ce programme, qui a vu une augmentation de 178% des effectifs des écoliers entre 2000 et 2013, a permis d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement pour le taux brut de scolarisation (2005-2006) et pour la parité filles/garçons au primaire (2010-2011).
Pour pallier aux besoins nutritionnels des écoliers et réduire le taux d’abandon, le gouvernement a mis en place des cantines scolaires endogènes en 2013, grâce à l’appui du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Ces repas scolaires encouragent les ménages pauvres à envoyer et maintenir leurs enfants à l’école. Ils combinent la promotion de l’éducation à celle de l’agriculture et de la nutrition, à travers des achats locaux de denrées, et des interventions sur la chaîne des valeurs. Et désormais, l’école n’est plus crainte au Burundi. Elle est plutôt perçue comme le moyen le plus sûr de sortir de la pauvreté.

Le développement du Burundi passe essentiellement dans une vision intégrée de la place du pays dans la région.

Faire aboutir le Processus de Paix

L’aboutissement du Processus de Paix et de Réconciliation devait passer par la mise en place de différentes institutions de justice transitionnelle visant à rétablir dans leurs droits les Burundais affectés par les différentes crises. C’est notamment la Commission Nationale de Réhabilitation des Sinistrés mise en place en 2002, avant d’être remplacée par la Commission Nationale des Terres et autres Biens en 2006 qui a eu à gérer depuis plus de 30.000 cas de conflits (64 % réglés à l’amiable).

La consolidation du Processus de paix s’est étoffée par la mise en place de différents espaces de dialogue entre acteurs politiques burundais. Certes, le jeu de la chaise vide de l’opposition lors des scrutins de 2010 a frontalement déséquilibré la scène politique en faveur du Cndd-Fdd. Mais l’implication des Nations Unies a permis d’enclencher un processus de concertation ouvert et inclusif qui a permis d’aborder sereinement le cycle électoral de 2015, même s’il y a eu des tentatives répétées de le faire dérailler.

Pendant un certain temps, la situation au Burundi a paru évoluer vers le rétrécissement des libertés publiques, avant que les faits ne démontrent le contraire. Les milliers de Burundais dans la rue pour célébrer librement la mise en liberté provisoire d’un journaliste en février dernier, la révision de la loi sur la presse selon les recommandations de la Cour Constitutionnelle en en réduisant le caractère contraignant pour les journalistes, le foisonnement des émissions radiophoniques, télévisuelles en direct ou en différé qui font la part belle au débat politique contradictoire et dans lesquels les citoyens burundais expriment sans faux-fuyant leurs opinions ont progressivement fait du Burundi un cas exemplaire en Afrique en matière de pratiques positives, et des risques de la liberté d’expression.

Commentant cette vivacité du droit à l’opinion, le Président Pierre Nkurunziza notait sur sa page Facebook que « cette liberté, qui enrichit nos ressemblances et nos dissemblances, est la marque d’une démocratie qui mûrît. Elle montre qu’au-delà des peurs qu’elle peut susciter chez certains, ce sont nos différences qui nous aideront, unis, à bâtir notre nation. »

Le Processus de Paix et de Réconciliation est actuellement à son stade final, avec la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation en 2015, après plus d’une décennie d’attente. Ses travaux permettront de tirer au clair les douloureuses circonvolutions de l’histoire burundaise pour que le futur de la nation soit bâti sur un socle mémoriel commun.

Les progrès réalisés dans la mise œuvre de la politique de gratuité des frais de scolarité pour le cycle primaire et dans les soins destinés aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes ont permis au Burundi de gagner 7 places entre 2012 et 2013 sur l’Indice de développement humain (IDH). | BAD, PNUD

L’économie d’un pays ne peut se développer sans un investissement profond dans l’éducation. Le gouvernement du Burundi s’est attelé depuis huit ans à combler le déficit en infrastructures lourds (bâtiments), avant d’engager la vitesse supérieure sur la qualité de l’enseignement (mise en place de l’École Fondamentale, révision du cursus universitaire, etc). Ici, le président Nkurunziza admirant la solidité du bâtis d’une école construite par la population de Kayanza.

L’économie d’un pays ne peut se développer sans un investissement profond dans l’éducation. Le gouvernement du Burundi s’est attelé depuis huit ans à combler le déficit en infrastructures lourds (bâtiments), avant d’engager la vitesse supérieure sur la qualité de l’enseignement (mise en place de l’École Fondamentale, révision du cursus universitaire, etc). Ici, le président Nkurunziza admirant la solidité du bâtis d’une école construite par la population de Kayanza.
Se doter d’outils pour un décollage économique

Le 12 décembre dernier, le Burundi marquait un important pas dans son histoire avec la tenue des cérémonies marquant la fin de la présence politique des Nations Unies au pays. Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des affaires politiques, Jeffrey Feltman, a rappelé que la présence des institutions onusiennes serait désormais concentrée vers le renforcement de la démocratie et surtout un appui pour le développement socio-économique. Cette étape tant attendue par le gouvernement burundais donne désormais plus d’ampleur aux initiatives menées pour attirer des investissements au Burundi.

Sur ces dix dernières années, la relance de l’économie a été au cœur des différentes reformes structurelles entreprises par le gouvernement. Ainsi la mise en place de l’Office Burundais des Recettes – OBR, en 2009 a permis de centraliser la collecte des recettes publiques, et participer à la réduction de la pauvreté en donnant à l’État les moyens de mettre en œuvre ses politiques par le financement de près de la moitié du budget nationale. A titre d’exemple, les recettes annuelles sont passées de 250 milliards de Fbu en 2008 à 654 milliards de Fbu en 2014.

Le nombre de passagers enregistrés à l’aéroport de Bujumbura a presque triplé entre 2005 et 2014, pour atteindre 227 milliers de personnes. Bujumbura est désormais reliée plusieurs fois par semaine à l’Europe (Brussels Airlines, Ethiopian Airlines, Kenya Airways), ou aux autres capitales de la région par des compagnies aussi diverses que Air Tanzania, South African Airways, RwandAir, Air Uganda, Fly Dubai, etc.

Autre instrument-clé de la relance : l’Agence de la Promotion de l’Investissement – API. Les différentes reformes initiée par cette institution créée en 2009 ont permis de faire gagner au Burundi 29 places dans le classement Doing Business sur quatre ans, plaçant le pays parmi les 10 meilleurs pays réformateurs au monde pendant 3 années consécutives. Ainsi, la création d’une entreprise demande désormais mois d’une journée sur un guichet unique alors qu’il fallait de 32 jours et 11 procédures pour créer une entreprise en 2010.

Une attention particulière pour l’environnement. En plus de l’élaboration de la politique forestière et de la révision du Code forestier, le gouvernement du Burundi a procédé à la production et la distribution de 20.264.340 de plants forestiers et agroforestiers fruitiers pour la seule année de 2014.

Inauguration de la micro-centrale hydroélectrique de Kayongozi, à Ruyigi (le 18 Décembre 2014). Le secteur énergétique est l’une des priorités du gouvernement.
Inauguration de la micro-centrale hydroélectrique de Kayongozi, à Ruyigi (le 18 Décembre 2014). Le secteur énergétique est l’une des priorités du gouvernement.
Des reformes légales et réglementaires ont été engagées, comme la révision du Code de commerce, de la loi bancaire, de la loi fiscale, du Code minier ou des investissements, la mise en place de la loi sur le Partenariat Public-Privé, le Code des Assurances etc.

Un dynamisme combiné qui s’est traduit par la création de 32.244 emplois sur quatre ans (2010-2014) pour un investissement de 913 milliards de Fbu (près de 600 millions $) apportés par plus de 7.000 nouvelles entreprises. Toutes ces améliorations ont fait progresser la part de l’investissement privé dans le PIB, de 2,2 % en 2000 à environ 16 % en 2013 du fait essentiellement des activités dans les secteurs du tertiaire : le tourisme (hôtellerie), la banque et les assurances.

Le secteur bancaire est justement en effervescence : la multiplication des points de service des micro-finances (de 160 à 277) doublait le nombre d’épargnants à travers le pays de 2007 à 2013, tandis que sur la même période, les dépôts et les crédits ont doublé pour atteindre une moyenne cumulée de 1.300 milliards de Fbu. Plus spécifiquement, l’accès au marché des banques sous-régionales (KCB du Kenya et CRDB-Bank de la Tanzanie) ont permis de redynamiser le secteur, notamment par l’octroi des crédits et une augmentation du marché des titres, selon les analyses de la BAD et du PNUD.

Le nombre de passagers enregistrés à l’Aéroport International de Bujumbura a presque triplé entre 2005 et 2014, pour atteindre 227 milliers de personnes. Bujumbura est désormais reliée plusieurs fois par semaine à l’Europe (Brussels Airlines, Ethiopian Airlines, Kenya Airways), ou aux autres capitales de la région par des compagnies aussi diverses que Air Tanzania, South African Airways, RwandaAir, Air Uganda, Fly Dubai, etc.

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Politique, Économie, Société … : le bilan de Pierre Nkurunziza

La relance de l’économie burundaise passe aussi par l’injection de fonds dans la ruralité : en plus de la construction de 26 villages ruraux totalisant 11.815 maisons de 2005 à 2013, toutes les communes du Burundi abritent désormais un bureau de la Régie Nationale de la Poste, facilitant autant le transport des marchandises que l’octroi de prêts.
Ainsi, 7,2 milliards de Fbu de crédits ont été octroyés à 8.664 clients de septembre 2011 à décembre 2014, tandis qu’étaient lancés des produit de dépôt et d’épargne.
Plusieurs tronçons de route sont en bitumage pour faciliter la circulation des biens et des personnes : Ngozi-Gitega (RN 15, 80 km), Bubanza-Ndora (RN 9, 42 km) et Nyanza-Lac-Mabanda-Mugina (RN 3, 44,6 km) tandis que la RN 19 allant de Cankuzo à Muyinga est complètement bitumée.

L’État a parallèlement poursuivi sa politique de privatisation des entreprises publiques afin d’améliorer la gestion des biens publics, une reforme qui a notamment touché le secteur agricole avec la vente de 41 stations de lavage de café et une usine de déparchage et de conditionnement du café à Gitega.

Une attention particulière pour le secteur agricole : l’adoption du Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) qui court de 2012-2017 a été la traduction d’un engagement politique fort en faveur de l’agriculture, secteur qui fait vivre plus de 90 % de la population. La part budgétaire allouée au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage est passée de 2% en 2010 à 12,3 % en 2014, pour des projections de 1.282 milliards Fbu mobilisés pour le PNIA.

7977735-12409734.jpgInauguration de la micro-centrale hydroélectrique de Kayongozi, à Ruyigi (le 18 Décembre 2014). Le secteur énergétique est l’une des priorités du gouvernement.

Ainsi, pour les seules années de 2013 et 2014, le gouvernement du Burundi a procédé à l’aménagement de 24.199 ha de bassins versants et 4.361 ha de marais, alors que la construction du barrage hydroagricole de Kajeke permettra en 2017 d’irriguer 3.000 ha supplémentaires dans la plaine de l’Imbo.
Le gouvernement subventionne aussi à hauteur de 40 % l’achat des engrais chimiques tandis que 25,55 milliards de Fbu sont allés dans la professionnalisation des producteurs agricoles et la promotion de l’innovation (technologies de conservation et de transformation de la banane, du manioc, du riz, de la pomme de terre et du maïs, inauguration du Centre Régional et du Bureau de l’Institut International pour la Recherche Rizicole « IRRI » pour l’Afrique Orientale et Australe.)
Le soutien des partenaires au développement est extrêmement utile : ainsi, le PNUD a procédé à la distribution de 111 machines agricoles à 53 coopératives agricoles, de quoi contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire de 30.000 Burundais.
Pour ce qui est de l’élevage, le gouvernement s’est attelé au repeuplement des cheptels par l’amélioration génétique des races bovines avec 22.079 inséminations artificielles durant la seule année de 2014 contre une moyenne annuelle de 10.000 inséminations artificielles entre 2010 et 2013. Aussi, le gouvernement a conclu la structuration des éleveurs en groupements pré-coopératifs et coopératives de production et de commercialisation du lait. Il s’est aussi investi pour le développement de la pêche et de l’aquaculture par la protection de 10 zones de frayères sur le lac Tanganyika, la production et la distribution de 950.000 alevins de tilapia, 50.000 de clarias et 23,5 tonnes d’aliments pour poissons aux pisciculteurs.

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Défis et perspectives

La Banque Mondiale note une gestion macroéconomique saine dans un contexte de volatilité qui a permis au Burundi de maintenir une croissance économique oscillant entre 4 % et 5 %. Les investissements privés burundais ont augmenté, de même que la consommation des ménages, alors que le pays enregistrait une baisse de l’inflation, de 7,9 % en 2013 après avoir dépassé 20 % en mars 2012.
Toutefois, pour assurer un réel décollage économique et atteindre les objectifs de la Vision 2025, les études montrent que le pays doit tabler sur un PIB annuellement en hausse de plus de 7 %.
La perspective prioritaire de développement économique dans laquelle s’inscrit l’agenda gouvernemental exigera donc de lever des investissements importants pour financer des secteurs porteurs tels que les mines, l’hôtellerie et l’agro-alimentaire.

Avec une économie dépendant fortement des importations (40 % du PIB) financées en majorité par l’aide extérieure, le pays doit impérativement et significativement augmenter les exportations, en s’appuyant principalement sur l’intégration régionale. La décision du gouvernement burundais d’intégrer comme acteur à part entière le Projet de Corridor Nord (avec le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et le Sud-Soudan) peut s’interpréter comme un signe de cette prise de conscience.
En outre, le Burundi se positionne déjà aussi comme un bénéficiaire important des facilités de transport qu’offre le Projet de Corridor Central, avec la voie ferrée qui partira du port de Dar-es-Salaam pour aboutir à Gitega.

Enfin, après des années d’attente, les tambours du Burundi ont finalement été inscrits en novembre 2014 sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Cette étape importante de la valorisation de la richesse culturelle du Burundi souligne l’urgence de miser sur le tourisme pour porter le secteur tertiaire, ce qui est l’une des priorités du président Pierre Nkurunziza pour son dernier mandat (2015 – 2020) si la population lui renouvelle sa confiance.

Source: http://www.pierrenkurunziza.org