Certains fonctionnaires Onusiens verraient mieux le Gouvernement Burundais à la CPI ? Ou le Burundi détruit?
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Suite à la présentation orale par M. Doudou Diène de la Commission d’enquête sur le Burundi à la 37ème session du Conseil des droits de l’homme et l’interview qu’il vient d’accorder à un journaliste en parlant du Burundi en des termes non qualifiables et offensants pour tous les Burundais épris de paix, il est du devoir de tout un chacun d’exprimer son sentiment de dégoût et de pouvoir dénoncer tout pyromane pompier.

M. Doudou Diène remplaçant de M. Ougergouz Fatsah, déclare qu’il endosse et fait sien le travail de son prédécesseur Ougergouz dont sa démission a été le fait marquant, compte tenue de la légèreté avec laquelle ses rapports avaient été rédigés notamment des tas de contre-vérités, des mensonges et autres manipulations politiques. D’ores et déjà, il devrait aussi présenter sa démission pour les mêmes raisons car les mêmes causes provoquent toujours les mêmes effets.

Il n’a pas encore été sur le terrain mais il déclare d’amblée que la situation des droits de l’homme au Burundi ne s’est pas améliorée. Depuis quand ? Sa nomination ? Depuis l’Indépendance en 1962 ? Quand ? Il annonce déjà qu’il fera ses enquêtes auprès des réfugiés et des opposants politiques en exil. Je ne connais aucun réfugié qui demande l’asile politique en parlant du bien de son pays. Vous parlez objectivité ?

A l’entendre, le Burundi serait un Etat sous tutelle onusiènne, et de ce fait, il a les prérogatives de mener une enquête vigoureuse et complète et qu’il va la faire, vouloir ou pas. Nous devons un moment nous arrêter sur ce mot « vigoureuse » car il est très riche de significations. Pour rappel, des commissions de ce genre ont été mises en œuvre ailleurs pour mener des enquêtes vigoureuses et elles ont été des éléments catalyseurs ayant provoqué des guerres humanitaires. Les cas de l’Irak, de la Libye et actuellement de la Syrie sont très récents et actuels pour que personne ne puisse être dupe et laisser libre court à ces fonctionnaires qui roulent pour des intérêts contraires à ceux des peuples visés. Il dit que de l’expérience ils en ont, personne ne peut en douter mais leur travail est au profit de qui ? Au détriment de qui ?

Il est étonnant d’entendre des propos de la bouche de quelqu’un qui dit qu’il se veut être objectif dans son travail et qui propose en même temps des propositions de solutions sur base d’un mauvais travail ayant déjà conduit à la démission de son prédécesseur. Il dit qu’il souhaite mener une enquête sur les violations des droits de l’homme au Burundi et en même temps il déclare que le gouvernement Burundais est coupable de violation des droits de l’homme, que dans ce cadre il veut se rendre au Burundi pour récolter les données factuelles pour étayer ses conclusions. Autrement dit, il condamne d’abord le Gouvernement Burundais et cherche par la suite les éléments à charge. Drôle de procédure très objective.

Le gouvernement Burundais devrait d’abord exiger comme préalable que M. Doudou Diène reconnaisse que le Burundi est un Etat indépendant et souverain qu’il n’est pas sous-tutelle onusiènne, Qu’il donne sa lecture et appréciation des différents rapports que les Autorités Burundaises ont fourni pour éclairer cette institution Onusiènne puisqu’ils ne sont toujours pas pris en considération, sa vérité unijambiste reposant uniquement sur les rapports biaisés susmentionnés élaborés par son prédécesseur qui a dû démissionner comme conséquence, qu’ensuite il exige un minimum de respect pour les Représentants élus par le peuple Burundais, expression de la démocratie si réellement il croit en ce mode de gouvernance. Nous Burundais épris de paix en avons marre d’être l’objet de mépris et d’insultes.

En dehors de ces garantis à exiger, qu’il soit considéré définitivement comme son prédécesseur. Les Burundais sont trop fatigués, les 40 longues années qu’ils ont passées sous la dictature imposée par les néo-colons sans que cette illustre institution Onusiènne ne lève le moindre doigt accusateur tel qu’on l’observe aujourd’hui, n’est qu’une façon de remuer le couteau dans la plaie de centaines de milliers de Burundais. Pour lui rafraichir la mémoire puisque visiblement il ne s’intéresse pas du tout à l’histoire, pourtant très récente du Burundi, Depuis l’indépendance du Burundi en 1962, à différentes périodes (1964, 1965, 1969, 1972 (Génocide), 1988, 1993 et suivantes) des droits de l’homme ont été massivement violés. Nous attendons que cette illustre institution puisse, avant toute chose, se prononcer sur ces cas, surtout qu’il nous invite dans son interview à consulter les archives onusiennes. J’ose penser que l’objectivité ne peut pas être à géométrie variable. Il ne peut qu’être au courant de ces périodes. Qu’en fait-il?

Si c’est pour y provoquer une catastrophe comme en Irak, en Libye ou actuellement en Syrie, le Burundi est un Etat petit, enclavé, pauvre, sans arsenal de destruction massive, etc.…  donc qui ne menace personne, il ne faudrait pas continuer à chercher des faux-fuyants comme dans la fable du « Loup et de l’agneau » de Lafontaine. Envoyez vos missiles et qu’on en finisse et laissez tomber vos fallacieux prétextes. Si je peux me permettre de donner mon humble avis, les Autorités Burundaises devraient consentir à donner accès à son territoire avec beaucoup de parcimonie. Les loups se présentent souvent drapés avec des peaux de moutons.

Ruvyogo Michel