Partage

Du 16 au 19 février, les représentants des cinq pays de l’EAC vont valider le plan d’action pour la mise en œuvre du management du système de qualité des médicaments. Le Burundi a un grand challenge à relever.

Les pays de la Communauté est-africaine ont des niveaux différents de régulation des médicaments. « Le Burundi est confronté à des défis qui ne sont pas des moindres », fait savoir Bonaventure Nyabenda, pharmacien et point focal du projet EAC Medicines Regulatory Harmonization. C’est entre autres l’absence d’une autorité nationale de régulation sur toute la chaîne d’approvisionnement : fabrication, analyse de la qualité, importation, réception, stockage, distribution, prescription, dispensation et utilisation par les patients.
Il précise que la population en est victime : certains médicaments ne contiennent pas le principe actif en quantité voulue, des résistances se remarquent pour les antibiotiques, les antipaludéens, les antirétroviraux et autres anti-infectieux. Les effets indésirables graves ou mortels peuvent se remarquer, des malformations, des infirmités…

Malgré l’existence du Département de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires (DPML) au ministère de la Santé, depuis 2002, déplore le pharmacien et ancien responsable de ce département, pas d’autonomie de gestion, ni de compte propre ni de personnel bien formé. Du coup, conclut-il, le contrôle, l’expertise en quantité et en qualité fait défaut. « Le seul décret existant sur lequel la régulation du médicament et l’exercice de la pharmacie se basent au Burundi est vieux de 35 ans. »

Les autorités de régulation des pays partenaires, compare M. Nyabenda, sont performants à des degrés différents suivant 4 aspects. La Tanzanian Food and Drugs Authority considéré est comme un modèle dans l’évaluation et l’enregistrement des médicaments. En Ouganda, il y a le NDA très avancé dans l’inspection des bonnes pratiques de fabrication des médicaments, au Kenya le PPB se distingue dans l’assurance qualité. Pour le management de l’information sanitaire, le Rwanda est le plus performant.

Pour être au même niveau que les autres pays membres de l’EAC, très avancés dans la régulation, conseille M. Nyabenda, il faut la volonté de tout un chacun parmi les décideurs. Il signale que l’EAC, l’Usaid, l’Union Européenne et bien d’autres partenaires sont prêts à appuyer techniquement et financièrement la création et le fonctionnement de l’Autorité Burundaise de Régulation des Médicaments et des Aliments.

« L’objectif du projet est d’harmoniser dans les cinq pays membres les 4 aspects de la régulation des médicaments pour une bonne traçabilité », explique le Rwandais Daniel Murenzi (Health & Informatics Officer), responsable de l’organisation du système de l’information sanitaire au sein du projet. Il indique qu’il faut travailler ensemble pour offrir de bons produits aux citoyens des cinq pays et leur faciliter l’accès. Il a tenu à remercier les partenaires financiers du projet qui sont Bill & Melinda Gates foundation, la Banque Mondiale, le Nepad et l’OMS.