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Jadis réservé au divertissement pour enfants, l’espace public situé en face de l’hôtel Sun Safari Club est délaissé.

Le petit jardin public est devenu un milieu propice à la culture du manioc, de haricots, de patates douces, etc. Au centre, quelques lignes montrent que naguère le football s’y pratiquait. A l’origine destiné au divertissement pour enfants, cet espace public s’est peu à peu mué en forêt avec des arbres tout autour.

Ces cultures appartiennent aux policiers installés là depuis janvier 2014, sur demande de la population. « Un groupe de gangster dévalisait les passants. Le lieu était devenu un endroit de consommation de drogue et de refuge pour bandits », témoigne un habitant de la commune Rohero.

Entre deux maux, ces policiers ont choisi le moindre : « Au lieu d’être tout le temps attaqué par des serpents, ou vivre dans une vraie forêt, nous avons pensé que des cultures vivrières peuvent aider à domestiquer de nouveau le milieu. » Ils reconnaissent que l’endroit mérite d’être réaménagé.

Jean Jacques Nyenimigabo, ancien ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, revient sur la vocation première de cet espace : « C’était un lieu d’encadrement de la jeunesse via des championnats interscolaires des écoles privées comme l’Ecole Française, l’Ecole Internationale, l’Ecole Belge… Tous les week-ends, ces écoles jouaient au football ». Les autres jours de la semaine étaient réservés aux enfants des environs.

Sur cet espace d’environs 300 m sur 100 m, l’ancien ministre précise qu’il y avait deux terrains de football, un terrain de handball et une piste d’athlétisme. Des balançoires et un lieu de rafraîchissement avaient aussi été installés.
« Un espace public doit rester accessible et public »

Depuis son départ pour le Rwanda en 2003, Jean Jacques Nyenimigabo affirme que cet espace n’est plus entretenu : « Tous ceux qui ont tenté de le récupérer n’avaient que des visées personnelles pour développer leurs activités ». Or, informe l’ancien ministre, la loi sur les espaces verts n’autorise aucune personne à y installer des constructions en dur. « Un espace vert doit rester accessible et public. Des jeux de divertissements doivent être prioritaires ! » Et de déplorer la négligence de la Mairie dans l’entretien de cet espace. Il se rappelle qu’un jour, lors de travaux communautaires, la 1ère Dame avait demandé à ce que cet espace soit réhabilité, en vain. D’où son appel à la mairie de recruter des ouvriers pour l’entretien de cet espace très bénéfique pour la jeunesse.

La Mairie de Bujumbura en est consciente. Candide Kazatsa, chef du service communication signale que les espaces verts font partie des lieux devant être embellis. « Dans sa vision 2045, Bujumbura doit être une ville dynamique et attrayante. » Ainsi, la Place de la Révolution et le Monument du Soldat Inconnu ont déjà été réhabilités. « Avec la vision 2045, tous les espaces verts seront réaménagés. »