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Le Burundi a enregistré en 2013 une croissance estimée à 4.6 %, en hausse sur 2012 (4.2 %), grâce à la progression de l’activité dans les secteurs secondaire et tertiaire.
La situation des finances publiques s’est améliorée, mais le pays est confronté à des contraintes importantes en raison de la faible mobilisation des ressources intérieures et de la volatilité de l’aide extérieure, tandis que le climat politique s’est tendu dans la perspective des élections de 2015.
Les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la politique de gratuité des frais de scolarité pour le cycle primaire et dans les soins destinés aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes ont permis au Burundi de gagner sept places entre 2012 et 2013 sur l’Indice de développement humain (IDH).

Une série de chocs exogènes (hausse des prix mondiaux des hydrocarbures et des produits alimentaires, baisse des recettes) ont affecté l’activité économique du Burundi. Le produit intérieur brut (PIB) a connu une légère croissance en 2013 : 4.6 % contre 4.2 % en 2012 ; l’inflation a reculé en moyenne annuelle de 18.2 % en 2012 à 7.8 % en 2013 ; le déficit budgétaire s’est réduit passant d’une année à l’autre de 9.1 % à 2 %. Enfin, le franc burundais (BIF) s’est déprécié de 5 % par rapport au dollar américain (USD) entre janvier et décembre 2013.

Le secteur primaire a reculé de 2 % entre 2012 et 2013 à cause principalement des conditions pluviométriques qui ont affecté la production de café. Le timide regain d’activité économique observé au cours des dernières années résulte de l’expansion des services et du secteur secondaire, ce dernier bénéficiant d’investissements dans l’industrie et dans le bâtiment et les travaux public (BTP).

Les autorités ont poursuivi la mise en oeuvre du programme soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) conclue avec le Fonds monétaire international (FMI) en janvier 2012. Ce programme a pâti de la faible mobilisation des recettes budgétaires consécutive à la loi sur les revenus adoptée en 2013, qui a réduit sensiblement la base taxable pour les personnes physiques. Les autorités ont dû procéder en conséquence à un collectif budgétaire en juillet 2013, avec des mesures nouvelles pour renforcer la mobilisation des recettes fiscales et comprimer les dépenses courantes.

En dépit de cet environnement économique difficile, la politique économique poursuivie vise à doter le pays des infrastructures nécessaires et à promouvoir une croissance rapide et soutenue conformément au Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP II) adopté en février 2012. De grands chantiers dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’eau et de l’électricité, des télécommunications ont été mis en oeuvre en 2013 et de nouveaux programmes ont été soumis aux partenaires techniques et financiers lors des conférences sectorielles en juillet et octobre 2013.

Compte tenu des incertitudes pesant sur l’aide extérieure dans les années à venir le gouvernement entend mettre l’accent sur la mobilisation des recettes intérieures à travers la poursuite des réformes de l’administration fiscale, notamment la simplification des procédures, la mise en place d’un régime fiscal souple, l’élargissement de l’assiette, la décentralisation et la modernisation des structures de collecte ainsi que l’harmonisation du système fiscal avec la réglementation de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE).

Source: Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2014