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Ce 13 mars, une délégation du Conseil de Sécurité a séjourné à Bujumbura où elle a rencontré tour à tour le Président de la République, des politiciens et des activistes de la société civile. Une conférence de presse conjointe a été organisée à l’aéroport international de Bujumbura, avant de quitter Bujumbura. Le message était plutôt bon, réconciliant. Les membres du Conseil ont noté avec satisfaction que leur mission s’est bien déroulée et que leur rôle consistait à écouter mais que l’analyse de tout ce qu’ils avaient récolté se ferait à New York. Tous, à l’exception de Samantha Power ont exposé, sans penchant, leurs observations.

C’est après la conférence que l’Ambassadrice Samantha Power a surpris et étonné en faisant montre d’un manque de maturité politique. En effet, après la conférence de presse de la délégation, à l’aéroport international de Bujumbura, elle a préféré animer un autre point de presse avec uniquement les journalistes de la RPA, Isanganiro, Bonesha et Renaissance. Cela n’a pas été bien apprécié par d’autres journalistes qui ont usé des coudes pour entrer, eux aussi, dans la salle. La honte bue, elle s’avisa alors à s’exprimer, en présence de tous les journalistes. Elle a donc présenté la position « américaine » qui s’inscrirait en faux contre ce que Mme Samantha Power a qualifié de « mandat de trop, qui viole l’esprit et la lettre de l’accord d’Arusha ».

Qu’à cela ne tienne, les doutes persistent sur les véritables motivations de Samatha Power, un personnage controversé dans le paysage politico-médiatique burundais. Etant membre fondateur de la RPA, une radio de l’opposition qui excelle dans des montages sans nom, avec le risque de replonger le pays dans la violence, cette américaine qui représente les Etats-Unis à l’ONU ne parvient toujours pas à se défaire de ses liens d’amitié avec le délinquant Alexis Sinduhije, un toxicomane qui dirige le MSD. A Bujumbura, elle a essayé, en vain, de faire passer ce soutien. La position du Conseil de Sécurité est restée, malgré tout, très claire : la question de la candidature de l’actuel Président à la présidentielle de juin 2015 divise, certes, mais le pays est doté d’instances d’arbitrage en cas de désaccord sur la constitution, n’en déplaise Mme Samantha Power.