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A Bujumbura, le vendredi 19 septembre 2014, 5 radios dites -privées ou indépendantes- ( BONESHA FM, RPA, ISANGANIRO, RENAISSANCE FM et le Groupe de Presse IWACU ), fâchées parce que l’Etat du Burundi, ne réagit pas à une décision judiciaire d’un Tribunal de Bujumbura que eux trouvent – injuste – . C’est à dire de maintenir en prison M. Pierre Claver MBONIMPA ( qui a quasi voulu accuser l’Etat burundais de préparer des milices en RDC Congo en vue de préparer un « génocide au Burundi », et sans fournir aucune preuve probante ). Ainsi ces 5 médias ont décidé de boycotter la diffusion de l’émission phare périodique de tous les portes paroles des institutions de l’Etat. Pourtant cette émission étant participative, elle permet aux citoyens Barundi de poser leurs questions en direct à leurs dirigeants…
Voici l’explication d’un des leaders de cette fronde, M. Innocent Muhozi, Directeur Générale de TV Renaissance ( la télévision dite de BUYOYA, l’ancien dictateur aux 2 coups d’État ) :

M. Willy Nyamitwe, porte-parole de la Présidence du Burundi, a réagi sur RFI : « C’est une réaction de ces responsables de médias que je juge irresponsable. Les pouvoirs publics ont ouvert les portes, ceux qui viennent de les fermer cette fois-ci ce sont les médias pour une cause qui n’est même pas juste ».
Le problème est que cette émission que ces 5 médias ont boycotté a pour vocation à rendre public l’action gouvernementale. Elle informe les citoyens Barundi de ce qui se fait avec l’argent public ( leur argent). Cette politisation de ces 5 médias privés n’étonne pas grand monde au Burundi.
Selon M. Raymond Bushimango, politologue burundais : « Les radios et télévision BONESHA FM, ISANGANIRO, RENAISSANCE FM et le Groupe de Presse IWACU appartiennent au giron de l’ancien dictateur Pierre Buyoya. Ce dernier a mal avec sa campagne pour le secrétariat à l’OIF en novembre.
Il se venge avec ses médias ( ou autres amis en Europe dont au Parlement Européen ) envers les dirigeants actuels de l’Etat du Burundi qui sont ceux qui ont stoppé le Régime dictatorial des Bahima burundais qui avait régné pendant 40 ans … »
M. Bushimango ajoute : » La crise à l’intérieur de l’UPRONA y est aussi pour grand-chose. Quant à la RPA, cette radio est une radio d’opposition au Burundi appartenant au parti anarchique du MSD ( connu pour être violent ). D’où sa réaction s’explique … »
Le politologue, M. Bushimango, termine en ajoutant que : » Seulement au Burundi, la Presse ( et les médias en particulier), qu’elle soit publique ou dite indépendante ou privée, elle reçoit des aides publiques. Comme par exemple la dernière en date, émanant d’un projet initié par le Ministère de la Communication au Burundi et l’ONG hollandaise La Beneveolencija de M.Johan Deflander visant à attribuer une subvention de 1.700.000 EUR ( soit 3.366.125.981 BIF ) à 5 radios et 1 journal dits privés burundais ( Isanganiro, RPA, Bonesha, Rema, Télévision Renaissance et le journal Iwacu ) pour aider à développer la professionnalisation des médias au Burundi. L’Ambassadeur des Pays-Bas, M. Jolke Oppewal, avait insisté sur le fait que son pays, dans ce projet, travaillerait avec les médias qui feront preuve de professionnalisme et de pluralisme dans le traitement de l’information … Or aujourd’hui, ce sont ces mêmes médias qui décident boycotter l’Etat et les citoyens Barundi parce qu’ils ne sont pas d’accord idéologiquement… Déontologiquement, il y a quelque chose qui ne va pas. Le Conseil Nationale de la Communication CNC devra réagir suite à cette action. De plus, certains, parmi ces médias, louent des fréquences à l’Etat du Burundi quasi gratuitement … Bref, ces médias privés profitant d’un appui de l’Etat ( c’est à dire des citoyens Barundi ), en quelque sorte, pour s’épanouir, se doivent en contrepartie de rendre en partie -un service public – … « .
Du côté de l’État du Burundi, on a 2 interrogations par rapport à cette manifestation des 5 médias: – on ne comprend pas la logique de ces médias – dit privés – qui profitent de l’argent public que des partenaires étatiques donnent ( ou prêtent) à l’État ( c’est à dire aux citoyens Barundi) pour renforcer la société civile burundaise, et qui, au final, ne peuvent pas remplir leur contrat envers le public burundais qui les aident à exister; – et, secundo, depuis quand, dans un Etat de Droit et une Démocratie, la Presse (et les médias), dit le 4ème Pouvoir, demandent aux gouvernements ( l’Exécutif – 1er Pouvoir) et aux Parlementaires ( Le législatif – 2ème Pouvoir) de se substituer au Judiciaire ( le 3ème Pouvoir) ?
DAM, NY, AGNEWS, le mardi 23 septembre 2014