Burundi – Semaine du combattant INTWARI 2018 : Les débuts de la guerre civile burundaise d’octobre 1993 à novembre 2003 ( Témoignage 01 – Mgr Alfred Ndoricimpa )
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HISTOIRE, GUERRE CIVILE  – Pour Feu Mgr Alfred Ndoricimpa, décédé le 29 juillet 2005, l’actuel Président du Rwanda, Paul Kagame, était impliqué dans la phase qui a déclenché la décennie de guerre civile au Burundi

Bruxelles, 13/11/2018 – En cette semaine où le Burundi se souvient de ses valeureux combattants – Intwari 2018 – qui se sont illustrés pendant la guerre civile burundaise d’octobre 1993 à novembre 2003, voici les propos, concernant le début de cette guerre,  de Mgr Alfred Ndoricimpa, Évêque méthodiste, président du Conseil national des Églises du Burundi, qui s’exprimait le vendredi 22 octobre 1993, suite à un interview de Mme Agnèx Gorissen, du journal LE SOIR  [ https://www.lesoir.be/archive/recup/sur-le-coup-d-etat-au-burundi_t-19931022-Z07DEH.html ]-

  Avez‑vous des précisions sur ce qui s’est passé ?

La nuit, les militaires du 11è bataillon blindé et du bataillon para ont attaqué le palais présidentiel. Apparemment, la garde présidentielle a pu repousser les rebelles. Puis les membres du gouvernement ont été arrêtés et emprisonnés. Hier midi, nous avons appris que peut‑être certains avaient été tués. Maintenant, le peuple, après avoir entendu les informations selon lesquelles leur président, qu ils avaient démocratiquement élu, avait été emprisonné sans raison par les militaires, le peuple donc s’est soulevé, il est descendu dans la rue pour protester et les militaires ont commencé à tirer sur ces civils sans défense.

C’est pourquoi je demande à la communauté internationale d’agir tout de suite pour protéger ce peuple qui a été opprimé et massacré pendant des années et des années et qui, maintenant, après des élections démocratiques pluralistes, vivait en paix, toutes ethnies confondues. Et puis des militaires viennent comme des fous pour refuser ce que le peuple a exprimé par les urnes. C’est inacceptable dans le monde actuel.

On m’avait informé qu’un coup d’État était préparé par le colonel Bikomagu, chef de l’état‑major de l’armée burundaise, en collaboration avec l’ex‑président Bagaza  – mais cela reste à confirmer en ce qui le concerne – , l’ex‑ministre des Affaires étrangères, Cyprien Mbonimpa, et le chef de l’aile dure du FPR, Paul Kagame.

 Le FPR, le Front patriotique rwandais, qui a entamé sa réconciliation avec le régime de Kigali, a donc un rôle dans les événements du Burundi ?

Depuis le temps de Buyoya _ NDLR : Pierre Buyoya, l’ancien président de la République _ , le FPR a voulu attaquer le Rwanda depuis le territoire du Burundi. Le major Buyoya l’a refusé. Maintenant, ils ont vu qu’avec la victoire du Frodebu – le Front démocratique du Burundi, le parti du président Ndadaye ‑, il n’y a plus du tout de chance pour que le FPR puisse opérer à partir du Burundi C’est pourquoi l’aile dure du Front patriotique rwandais a demandé que ses militaires soient intégrés à l’armée du Burundi, ce qui aurait été pour eux un moyen facile pour entrer au Rwanda.

La Suite :  Source : https://burundi-agnews.org/guerre-civile-1993-2003/burundi-mgr-alfred-ndoricimpa-sur-le-coup-detat-au-burundi-21-octobre-1993-2/