Réponse d’un journaliste burundais à d’autres journalistes – sur l’interprétation des propos du Chef de l’Etat du Burundi
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DIASPORA – Belgique, 19/11/2020 – M. NIYONGABO Philippe, journaliste d’origine burundaise,  vivant en Belgique, répond à des journalistes burundais en exil au Rwanda. Suite à leur interprétation hazardeuse concernant les propos du chef de l’Etat burundais.

Voici sa réponse : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10225268894894445&id=1384194589

Les journalistes burundais vivant en exil au Rwanda interprètent mal les propos du chef de l’état burundais le général major Évariste Ndayishimiye dans quel but ? Ces journalistes sont en connivence avec les putschistes vivant aussi en éxil et qui orientent le média burundais SOS. Ce sont eux qui ont diabolisé les Imbonerakure(une jeunesse burundaise qui a souffert) en guise de mémoire, le peuple burundais a remporté dans cette guerre civile car la jeunesse ne dormait pas, la jeunesse veillait nuit et jour et avertissait quand les putschistes se faufilaient dans les montagnes pour égorger les gens dans leur sommeil. Souvenons-nous de ces moments difficiles date par date quand Buyoya et ses militaires décimaient cette population sans épargner la jeunesse imbonerakure.
ANNEE DE TOUS LES DANGERS AU BURUNDI 1996 jusqu’en 2003 à Bujumbura.
01 janvier 1996 :
New York Mme Madeleine Albright, ambassadeur des Etats-Unis à L’ONU, déclare que son pays s’opposera à toute tentative de coup d’Etat au Burundi
03 janvier 1996 :
New York : le secrétaire général des nations Unis M Boutros Boutros Ghali demande au Conseil de Sécurité le déploiement préventif de troupes de l’ONU, ces derniers seraient basées à l’Est du Zaïre afin d’intervenir facilement au Burundi. L’armée burundaise déclare qu’elle combattra cette ingérence étrangère.
06 janvier 1996 :
Nairobi le CNDD estime qu’une force internationale d’interposition entre les belligérants serait indiquée si elle était déployée au Burundi même en attendant la constitution d’une nouvelle armée.
07 janvier 1996 :
Bujumbura Mme Sadako Ogata, haut commissaire des nations unis pour les réfugiés arrive au Burundi au titre d’envoyé spécial du Secrétaire général des nations Unies.
08 janvier 1996 :
Nairobi, Mme Sasako Ogata déclare « des choses terribles se passent actuellement au Burundi.
11 janvier 1996 :
Bruxelles, M Armand De Decker, sénateur et président du groupe libéral à l’Assemblée de l’Union Européen se prononce en faveur d’une intervention de l’EUROCORPS au BURUNDI.
17 janvier 1996 :
Bujumbura, l’ancien président Pierre Buyoya dit au journal belge De standard qu’il craint pour le Burundi une somatisation du pays mais non pas un Rwanda bis, le journal burundais Le débat se demande s’il faut un mandat international à l’ex-président pour sauver le Burundi. Buyoya se préparait à revenir au pouvoir son pays et sous un mandat international comme il est plus malin comme un lièvre.
20 janvier 1996 :
Bujumbura en visite dans la capitale, Mme Madeleine Albright, représentant permanant des Etats-Unis à l’ONU a déclaré que son pays et la communauté internationale ne veulent pas voir le Burundi sombrer dans un abîme désespérant de violence.
26 janvier 1996 :
New York le conseil de Sécurité de l’ONU annonce l’éventualité d’un embargo sur la vente d’armes et une interdiction sélective des déplacements pour les présumés responsables d’incitation à la violence.
27 janvier 1996 :
Barcelone Amnesty Internationale et d’autres ONG organisent jusqu’au 21 février une marche de Barcelone à Genève afin d’attirer l’attention de l’opinion internationale sur la garantie de la situation dans la région des Grands lacs.
28 janvier 1996 :
Conférence au CELAB le major Pierre Buyoya déclare « il n’y a pas de catastrophe humanitaire en vue au Burundi pourtant des morts s’accumulent à travers tout le pays.
05 février 1996 :
Bujumbura, la commission technique chargé de préparer le débat national dépose son rapport provisoire auprès du président Sylvestre NTIBANTUNGANYA.
14 février 1996 :
Bruxelles, visite du premier ministre NDUWAYO Antoine. Le ministre des finances publie des chiffres dramatiques sur la crise économique
15 février 1996 :
New York le Secrétaire général de l’ONU demande à nouveau une force d’intervention armée pour le Burundi.
21 février 1996 :
Bujumbura le premier ministre Antoine NDUWAYO s’oppose à une force d’intervention ou d’interposition de l’ONU.
23 février 1996 :
Ouverture des procès de Hutu accusés de massacres qui ont suivi le coup d’Etat du 21 octobre 1993.
05 mars 1996 :
New York, le Conseil de sécurité de l’ONU se prononce pour le dialogue sans création d’une force d’intervention. Buyoya semble gagner la bataille.
14 mars 1996 :
Bujumbura Sylvestre NTIBANTUNGANYA déclare envisager une négociation avec le CNDD à condition que celui-ci renonce à la violence. L’uprona rejette toute négociation.
21 mars 1996 :
Addis Abeba l’OUA annonce l’extension pendant encore un mois du mandat de la MIOB (Mission Internationale d’Observation au Burundi)
26 mars 1996 :
Bujumbura le major Rumbeke, les capitaines A BARAYANDEMA, NINTUNZE et Bucumi se sont présentés à l’Etat major général des forces armées pour demander à être réhabilité dans leurs fonctions. Ils ont été amnistiés par la cour militaire le 08 mars 1996.
04 avril 1996 :
Bujumbura, visite de M Julius NYERERE
16 avril 1996 :
Bujumbura, le FRODEBU et l’UPRONA acceptent d’assister à une conférence à Mwanza, proposée par Julius NYERERE.
24 avril 1996 :
Bujumbura, l’UPRONA demande la démission immédiate de M faguy représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au BURUNDI.
26 avril 1996 :
Mwanza, les pourparlers qui ont été ouverts le 22 AVRIL 1996 se terminent sans conclusion.
01 mai 1996 :
Bruxelles selon un communiqué de droits de l’homme sans frontière, quatre vols d’avions cargo d’Ethiopians Airlines ont transporté du 25 au 28 mars, des armes à Bujumbura via Entebbe pour un coût de 112 000 dollars américains
05 mai 1996 :
Harare (ZIMBABWE) l’ambassadeur d’Espagne demande à tous les Espagnols résidant au Burundi de quitter le pays.
06 mai 1996 :
Bruxelles : un collectif d’une trentaine d’ONG entame une campagne pour le cessez le feu au Burundi, un embargo sur tous les armes, des négociations immédiates entre toutes les parties en conflit et restructuration immédiate de la gendarmerie pour assurer la sécurité de toute la population.
10 mai 1996 :
Bujumbura, le premier ministre Antoine NDAWAYO adresse aux gouverneurs de province et aux commandants des régions militaires. Il explique son plan de défense civile solidaire, qui avait provoqué des remous dans l’opinion. Pendant ce temps, à Uvira (ZAÏRE) le HCR enregistre environ 17 mille nouveau réfugiés hutu depuis le 29 avril 1996.
12 mai 1996 :
Bujumbura les parlementaires adressent une lettre de mise en garde au ministre de la défense, ce dernier aurait dit devant le parlement qu’l soutiendrait volontiers un nouveau putsch.
15 mai 1996 :
Bujumbura, les partis des forces de changement démocratiques dénoncent le génocide « au compte goutte » le plan d’extermination des cadres hutu restants au Burundi, l’entraînement des milices tutsi en plein jour le massacre des populations, la fuite à l’étranger de cadres hutu, la perte de confiance dans le gouvernement, l’apologie de la haine sur les ondes de la radio gouvernementale et la passivité de la Communautéinternationale devant le drame burundais.
Bonn : selon un communiqué de Burundi-buro, le ministre de la défense, le Lt-colonel Firmin SINZOYIHEBA aurait déclaré le samedi 27 avril lors d’une réunion d’officiers qu’il faudrait accepter de négocier avec le CNDD.
16 mai 1996 :
Bujumbura le LT-colonel Firmin SINZOYIHEBA ministre de la défense se justifie dans une lettre au président de l’assemblée Nationale, à propos de son appui à l’éventualité d’un putsch.
21 mai 1996 :
Bujumbura, les partisans de l’Uprona manifestent contre la proposition d’envoyer au Burundi des troupes de l’ONU. M Julius NYERERE arrive à Bujumbura pour une visite de deux jours dans le cadre des pourparlers engagés par le centre carter.
25 mai 1996 :
Paris, le ministre français des Affaires étrangères ferme l’école française de Bujumbura.
28 mai 196 :
Bruxelles le ministre des Affaires Etrangères ferme aussi l’école belge de Bujumbura. Pour des raisons de sécurité. Paris, la Francemet fin à 23 ans de coopération militaire.
29 mai 1996 :
Bruxelles, le ministre belge des Affaires Etrangères nomme M Yves HAESENDONCK ambassadeur spécial pour la région des grands lacs tandis qu’à Bujumbura une rumeur de coup d’Etat annonce que Pierre Buyoya serait le cerveau.
31 mai 1996 :
Buganda, Sylvestre NTIBANTUNGANYA échappe à un attentat, un tir de roquette est tiré contre le convoi dans lequel il était censé voyager, alors qu’il voyageait en hélicoptère.
01 juin 1996 :
Sylvestre NTIBANTUNGANYA déclare que l’assistance sécuritaire étrangère sera mise sous commandement national.
02 juin 1996 :
Bujumbura, la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat du président NDADAYE Melchior et sur les massacres qui l’ont suivi quitte le Burundi pour déposer son rapport aux nations Unis. Ce rapport sera-t-il efficace et bon dans un contexte pareil à BUJUMBURA ?
04 juin 1996 :
Cibitoke/ 3 expatriés du CICR (Comité Internationale de la Croix Rouge) sont tués dans une embuscade. Le CICR suspend sa coopération.
10 juin 1996 :
Bujumbura le Lt-colonel SINZOYIHEBA ministre de la défense exclut l’hypothèse d’un coup d’Etat de l’armée, il demande à tous les dirigeants politiques de cesser de mentir et de manipuler le peuple burundais.
12 juin 1996 :
Bujumbura, les sept partis politiques minoritaires tutsi se prononcent en faveur de la convention du gouvernement et s’opposent à la proposition faite par le président NYERERE d’une intervention étrangère au Burundi
14 juin n 1996 :
Le gouvernement décide de fermer 6 de ses 24 ambassades, pour des mesures de restriction budgétaire
Addis abeba, le secrétaire général de l’OUA déclare que l’organisation panafricaine est prête à soutenir une intervention militaire au Burundi mais qu’elle attend aussi des troupes non africaines comme cela a été fait en Bosnie ainsi la lettre que les ressortissants burundais en Tanzanie qu’ils ont adressé aux différents ambassades de Dar es-Salaam leur donne raison d’écrire à NYERERE le médiateur.
16 juin 1996 :
Bujumbura, à l’occasion de la fête de l’enfant africain, Sylvestre NTIBANTUNGANYA déclare que les étrangers sont des témoins gênants, il suffirait qu’ils quittent tous le Burundi pour que l’irréparable puisse être commis.
17 juin 1996 :
Washington, la Maison blanche a nommé le Dr howard Wolpe comme envoyé spécial des Etats unies au Burundi.
20 juin 1996 :
Stransbourg : le Parlement européen appelle la communauté internationale à créer une force internationale prête à intervenir si nécessaire.
25 juin 1996 :
Arusha (TANZANIE) à l’initiative de l’ex-président Julius NYERERE se réunissent six chefs d’Etats africains pour sauver le Burundi. Une commission technique est créée pour évaluer la forme et le volume de l’assistance militaire demandée par Sylvestre NTIBANTUNGANYA et Antoine NDUWAYHO en vue de faire cesser les massacres dans leurs pays.
29 juin 1996 :
Bujumbura, l’ancien dictateur jean Baptiste BAGAZA appelle la population à une manifestation contre l’arrivée d’une force d’assistance militaire étrangère.
01 juillet 1996 :
Bujumbura arrivée de deux hauts responsables américains et d’un émissaire spécial de la Belgique
02 juillet 1996 :
Bujumbura le premier ministre Antoine NDUWAYO accuse Sylvestre NTIBANTUNGANYA de vouloir neutraliser l’armée burundaise par une intervention étrangère. Plusieurs leaders de la mouvance extrémiste tutsie menacent d’organiser contre les forces étrangères éventuelles. Le rapporteur spécial de la commission des droits de l’homme de l’ONU M Paulo Siergio PINHERO arrive à Bujumbura pour une troisième mission.
05 juillet 1996 :
Bujumbura, quelques 5 000 jeunes tutsi accompagnés du premier ministre Antoine NDUWAYO manifestent contre l’intervention militaire étrangère, le médiateur Julius NYERERE a été accusé de soutenir le CNDD
Bruxelles : l’Union Européenne appuie les propositions d’Arusha, elle félicite et encourage les chefs d’Etat de la région des Grand Lacs et de l’OUA dans leurs efforts à chercher une solution à la crise burundaise, elle réitère son souhait d’une conférence internationale de paix pour la région des grands lacs, sous les auspices de l’OUA et de l’ONU.
10 juillet 1996 :
Yaoundé le 32 ème sommet de l’OUA se prononce en faveur d’une assistance militaire étrangère au Burundi selon la proposition du sommet régional d’Arusha.
12 juillet 1996 :
Bujumbura le colonel Firmin SINZOYIHEBA ministre de la défense, déclare ne rien entendre des armées étrangères pour le rétablissement de la paix.
15 juillet 1996 :
Bujumbura, plusieurs centaines d’étudiants manifestent contre l’intervention militaire étrangère. Le président de la SOGEDEMm Déo NIYONZIMA met le chef de l’Etat major général en garde contre l’admission au Burundi d’une force étrangère qui ferait le jeu de NTIBANTUNGANYA.
20 juillet 1996 :
Bujumbura lors d’une manifestation, le premier ministre Antoine NDUWAYO invite le peuple à refuser toute assistance militaire étrangère, à destituer le pouvoir en place et à s’organiser en milice pour combattre l’ennemi. Tandis qu’à Bugendana les FDD attaquent la position militaire et les déplacés de ce site en tuant 341 personnes.
22 juillet 1996 :
Bujumbura l’appel à un arrêt du travail par l’ancien dictateur BAGAZA Jean Baptiste au nom du parti PARENA est largement suivi dans la capitale. Bagaza a l’intention de sonder sa popularité pour devancer le putsch de Buyoya.
23 juillet 1996 :
New York : la Commission d’enquête internationale des Nations Unies pour le Burundi termine son rapport final sur la mort du président NDADAYE Le rapport est placé sous embargo.
23 juillet 1996 :
Bugendana : (province de Gitega) lors des funérailles des 341 victimes de l’attaque du 20 juillet. Sylvestre NTIBANTUNGANYA ses conseillers lui demandent d’annuler la visite car des incidents se préparent contre lui. Il s’obstine et s’en va à Bugendana. Sa garde du palais est changé en son absence, son protocole s’enfuit aux ambassades NTIBANTUNGANYA, la population en colère à Bugendana lui lance de la merde et des jeux de pierres, de retour à BUJUMBURA, il est contrait de s’enfuir sous ces pluies de pierres et de mottes d’herbes, symbole de la pire des injures. Genève le Haut commissaire aux droits de l’homme M Ayala Lasso lance un appel à la communauté internationale afin de faire porter à 35 le nombre des observateurs des droits de l’homme au Burundi le coût de ce déploiement s’élève à 5 millions de dollars américains.
24 juillet 1996 :
Bujumbura ; l’Uprona accuse Sylvestre NTIBANTUNGANYA de haute trahison et de collaboration avec l’ennemi, ce parti dénonce la convention de gouvernement signée le 10 novembre 1994.
25 juillet 1996 :
Bujumbura, craignant pour sa sécurité, Sylvestre NTIBANTUNGANYA se réfugie à la résidence de l’ambassade des Etats unies. Le premier ministre Antoine NDUWAYO annonce sa démission et celle de son gouvernement. Peu avant midi, Pierre Buyoya assure au président du Parlement, l’Hon Léonce NGENDAKUMANA qu’il est contre toute prise du pouvoir par un putsch. Vers 17h, un coup d’Etat militaire ramène à la tête du pays le perdant de juin 1993 Pierre Buyoya ainsi le putsch du 21 octobre 1993 raté vient de s’accomplir.
26 juillet 1996 :
Lors de la conférence de presse, le major Pierre Buyoya promet d’arrêter rapidement les massacres, de faire de la paix, de repenser la démocratie pour l’adapter aux réalités burundaises, de réhabiliter les déplacés, les rapatriés et les réfugiés enfin de reconstruire l’économie du pays.
27juillet 1996 :
Bujumbura, le major Buyoya rencontre Sylvestre NTIBANTUNGANYA sans aucune déclaration
30 juillet 1996 :
Kampala : en visite en Ouganda, le major BUYOYA n’a pas été reçu comme chef d’Etat, mais comme chef d’une faction puissante.
02 août 1996 :
Bujumbura, le major Pierre BUYOYA rend publique la composition de son gouvernement. Ce dernier a comme premier ministre un hutu de l’Uprona, Pascal Firmin NDIMIRA .
05 août 1996 :
Bujumbura, les ambassades ont interdit à leurs hôtes refugiés du FRODEBU tout contact avec la presse, le major Pierre Buyoya interdit à ces derniers de quitter le pays, mais il les invite à rentrer chez eux. Des militaires hutus membres de l’Unité spéciale de protection des institutions (USI) ont été abattus sous le prétexte qu’ils seraient déserteurs.
06 août 1996 :
Arusha en Tanzanie, dans une interview au journal le soir Julius NYERERE déclare que le major Pierre Buyoya vient d’achever le coup d’Etat rampant commencé en octobre 1993, les extrémistes tutsis ont atteint leur objectif.
12 août 1996 :
Bruxelles, suite à l’embargo décrété par les pays voisins du Burundi, les deux derniers avions de la SABENA ont ramené 400 passagers dont 70% de burundais et seulement 37 des 137 Belges encore présents au Burundi.
14 août 1996 :
Washington : la Commission d’enquête des Nations Unies rend public son rapport sur les événements d’octobre 1993. Ses conclusions feront l’objet de lourdes critiques de la part de nombreuses analyses dont ceux qui s’expriment dans ce livre après la page d’aveu des putschistes.
19 août 1996 :
Bujumbura, la militarisation de l’administration territoriale se poursuit, la quasi-totalité des provinces sont désormais gouvernés par des militaires.
20 août 1996 :
Washington, le secrétaire général de l’ONU M Boutros BOUTROS Ghali a réitéré son appel à l’envoi d’une force internationale au Burundi, afin d’éviter un génocide. Cette opération ne devrait pas passer par l’accord de Bujumbura.
25 août 1996 :
Butiama (Tanzanie) le major Pierre Buyoya rencontre M Julius NYERERE et aucune déclaration.
28 août 1996 :
Washington, L’ONU se propose de décréter un embargo sur le Burundi, d’abord sur les armes, puis plus étendu si les négociations de paix n’aboutissent pas dans les 60 jours. Il demande au major Pierre Buyoya d’assurer le retour à la légalité constitutionnelle et à toutes les parties en conflit d’engager immédiatement des négociations.
06 septembre 1996 :
Nairobi, le comité régional de coordination de l’embargo sur le Burundi autorise le passage du personnel et du matériel des organisations humanitaires pour les urgences.
12 septembre 1996 :
Bujumbura, le gouvernement annonce la restauration du Parlement et des partis politiques, la Constitution qui les régit reste suspendu.
20 septembre 1996 :
Nairobi, à la suite de la Tanzanie, le Kenya exige avant tout sommet régional sur le Burundi le retour à l’ordre constitutionnel, la décision prise par le major Pierre Buyoya de restaurer le parlement et les partis politique est jugé insuffisant.
22 septembre 1996 :
Londres, Amnesty international demande aux autorités burundaises de suspendre les peines capitales prononcées contre les prisonniers qui n’ont pas pu bénéficier de procès réguliers.
22 septembre 1996 :
Gatumba, (frontière burundo-zaïroise) vers 1heure du matin, un convoi de 26 camions remorques traverse Gatumba en direction d’Uvira-Zaïre, il est escorté par 11 camions et jeeps militaires, il dépose des hommes et du matériel de guerre dans le paysage de Vugizo. Un autre convoi de 28 véhicules achemine près de 600 hommes.
24 septembre 1996 :
Washington, le ministre belge des Affaires Etrangères, M Eric DERYCKE plaide aux Nations unies pour plus de compréhension à l’égard du major Buyoya.
25 septembre 1996 :
Bruxelles, l’Assemblée paritaire ACP-union européenne se déclare favorable aux sanctions imposées au régime du major Buyoya.
07 octobre 1996 :
Bujumbura l’Honorable Léonce NGENDAKUMANA président de l’Assemblée nationale a procédé à l’ouverture avec de la session ordinaire de l’Assemblée conformément à la Constitution. Seuls26 des 65 députés du FRODEBU et 17 députés de l’UPRONA étaient présents ; il a clôturé la séance en déclarant « nous aurons cette section mais les travaux débuteront quand les actes régissant l’Assemblée Nationale seront rétablis.
09 octobre 1996 :
Bujumbura, le major Buyoya adresse à M Julius NYERERE une lettre qui dit son engagement à entreprendre des négociations avec le CNDD, sans exclure d’autres factions qui le souhaitent.
10 octobre 1996 :
Uvira (Zaire) un camp de réfugiés burundais subit une attaque, plusieurs morts. L’attaque est attribuée aux Banyamulenge.
12 octobre 1996 :
Arusha le troisième sommet des chefs d’Etat de la région des Grands Lacs décide le maintien de l’embargo contre le Burundi, il exige l’engagement de pourparlers, sans condition, entre toutes les parties au conflit.
22 octobre 1996 :
Londres : en visite en Angleterre, le premier ministre zaîrois M Léon KE NGO WA DONDO accuse le Rwanda et le Burundi de mener une agression contre son pays.
31 octobre 1996 :
Bujumbura Buyoya en mentant sur son honneur, il nie toute implication du Burundi dans le conflit à l’est du Zaïre
02 novembre 1996 :
Bujumbura : dans une lettre adressée au cardinal Sodano ANGELO, les partis des forces de changement démocratique (FRODEBU,PP,RPB,PL) interpellent le Vatican sur son soutien au régime Buyoya le nouveau nonce apostolique est le seul représentant à avoir présenté ses lettres de créances après le putsch du 25 juillet 1996.
12 novembre 1996 :
Bruxelles : le ministre belge des Affaires Etrangères M Eric DERYCKE rappelle à son homologue du Burundi que si Buyoya a eu le bénéfice du doute, il est plus que temps qu’il réalise ses promesses de démocratisation.
16 novembre 1996
Musoma (TANZANIE°) rencontre entre le major Pierre Buyoya et le médiateur Julius NNYERERE, l’embargo sur le Burundi reste en vigueur et Buyoya s’inquiète de la détérioration des relations entre le Burundi et la Tanzanie.
20 novembre 1996 :
Bruxelles, le Rapporteur spécial des nations unies pour les droits de l’homme au Burundi, M Paolo Sergio PINHERO, se prononce pour le maintien des sanctions économiques aussi longtemps qu’il y aura des violations des droits de l’homme et que l’armée ne sera pas réformée.
22 novembre 1996 :
Bujumbura : convoqué par le procureur général de la République, le président de l’Assemblée nationale, l’Hon NGENDAKUMANA Léonce est attaqué en cours de route par des extrémistes tutsi, il a pu s’enfuir en abandonnant un véhicule de son escorte. Entre temps Buyoya l’homme fort se moquait des frodebustes qu’il venait de renverser. Par ce geste Ngendakumana restait l’homme que la population avait espoir. Il maintient l’Assemblée nationale, il accepte de répondre à la convocation du Procureur de la république qui n’avait pas assuré une protection à cet Honorable. Hélas Dieu seul protège ses hommes.
06 décembre 1996 :
Ouagadougou, (Burkina Faso) à l’issue du 19 eme sommet France-Afrique le major Pierre Buyoya s’est félicité de que l’isolement de son régime a été rompu.
16 décembre 1996 :
Nairobi à la réunion des droits des chefs d’Etat ayant trait au Burundi , le président ougandais Yoweri Museveni s’est prononcé pour le maintient de l’embargo à cause des massacres des rapatriés commis par l’armée burundaise et de la stratégie du régime Buyoya regroupant de force les hutu dans les camps « regroupent »
Ainsi toute l’année 1996 Pierre Buyoya va faire tout son possible pour vaincre la guerre en utilisant tous les moyens à sa disposition. L’armée, le mensonge, l’invasion du Zaïre et l’utilisation de sa richesse malgré l’embargo mais dans tout cela les FDD tiennent bon.
EN 1997, BUYOYA SE SENT DE PLUS EN PLUS FRAGILISE CAR L’EMBARGO MANIFESTE SES EFFETS.
– 29 jan 1997:
L’ONU indique que plus d’un millier de personnes ont été tuées par les militaires ou la rébellion en deux mois.
–1998–
– 15-21 juin 1998: Premières négociations directes à Arusha (Tanzanie) entre le gouvernement, des partis d’opposition et certains mouvements rebelles.
–1999–
– 23 jan 1999
Suspension des sanctions imposées en 1996.
– 1er déc. 1999: L’ancien président sud-africain Nelson Mandela est désigné nouveau médiateur à la suite du décès du Tanzanien Julius Nyerere.
–2000–
– 14 juin: Amnesty International dénonce des déplacements forcés de population et des disparitions à grande échelle en 1999.
– 28 août 2000:
Les principaux protagonistes, à l’exception notable des deux principaux mouvements rebelles, les Forces pour la défense de la démocratie (FDD) et les Forces nationales de libération (FNL), signent à Arusha un accord de paix destiné à partager le pouvoir entre Hutus et Tutsis. Mais la guerre continue.
–2001–
– 24 fév.: Les FNL lancent leur première grande offensive sur un centre urbain, au nord de Bujumbura. Contre-offensive de l’armée, qui repousse les rebelles après 15 jours de combats. Plus de 200 morts.
– 1er nov. 2001:
Pierre Buyoya devient officiellement le président des 18 premiers mois de la transition, prévue pour trois ans. Le gouvernement censé partager plus équitablement le pouvoir entre Hutus et Tutsis est installé.
–2002–
– 9 sept2002:
Massacre le plus important depuis deux ans, par des éléments de l’armée, à Itaba (Gitega, centre): au moins 173 morts, en majorité des civils.
– 3 déc. 2002:
Signature d’un accord de cessez-le-feu par le président Buyoya et le chef des FDD Pierre Nkurunziza. Date inoubliable car bientôt la guerre va terminer enfin.
Deux autres mouvements ont signé des accords de cessez-le-feu avec le gouvernement en 2002. Mais d’intenses combats ont repris, déplaçant plusieurs milliers de civils.
–2003–
– 15 avr: Adoption d’une loi qui réprime le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Le 16, adoption d’une loi qui institue une Commission pour la vérité et la réconciliation.
– 27 avr: Arrivée des premiers soldats de la Force africaine (FA) de maintien de la paix.
– 30 avr: L’ancien vice-président, Domitien Ndayizeye, un hutu, succède au président Buyoya pour les 18 derniers mois de la transition.
– 7-12 juillet: Les FNL lancent leur plus importante offensive sur Bujumbura. Plusieurs dizaines de civils sont tués dans les quartiers du sud.
– 27 août: L’Assemblée nationale de transition adopte une loi assurant une immunité provisoire aux leaders politiques hutus qui rentrent d’exil.
– 6 sept: Début d’affrontements entre FDD et FNL dans les provinces de Bubanza et de Bujumbura rural (ouest). Des frères s’affrontent
– 1er oct: Plus de 466 civils ont été tués au cours des six premiers mois de l’année, selon la Ligueburundaise des droits de l’homme. En 2002, la Ligue a recensé 1.429 cas de civils tués.
– 8 oct: Le président Ndayizeye et le chef des FDD signent à Pretoria un accord politique et militaire global.
– 14 oct: L’armée affirme que les FDD ne respectent pas totalement l’appel à la cessation des hostilités. Les FDD nient avoir violé le cessez-le-feu.
Après une longue accalmie de sept ans, les FDD et FNL s’affrontent de nouveau pour le controle des positions aux alentours de la capitale.
Bujumbura, le 8 septembre 2003, (ABARUNDI.ORG). -Selon une dépêche diffusée ce matin par l’Agence France Presse (AFP), des affrontements auraient eu lieu depuis dimanche à l’ouest du Burundi, en province Bubanza et dans Bujumbura-Rural, entre les combattants FDD et FNL. Le porte-parole du PALIPEHUTU-FNL, Pasteur Habimana, a confirmé à AFP ces combats qu’il qualifie de réplique contre l’exécution par les FDD de quelques combattants ou sympathisants FNL.
« Des combats entre nos combattants et les FDD se déroulent depuis hier (dimanche) à 13H00 (11H00 GMT) à Mubimbi (province de Bujumbura-Rural) et à Mpanda (province de Bubanza) jusqu’à ce matin (lundi) où nous les avons chassés de ces deux communes. Nous avons ainsi répondu à la provocation des FDD qui ont exécuté huit combattants et six civils membres des FNL vendredi », a expliqué M. Pasteur HABIMANA, porte-parole du PALIPEHUTU-FNL.
Information que le porte-parole militaire et politique du CNDD-FDD s’est empressé de réfuter catégoriquement.
« Il n’y a aucun affrontement entre les FDD et les FNL, à aucun endroit que ce soit », a déclaré le major Gélase Daniel NDABIRABE.
Toutefois, ce démenti du porte-parole des FDD contraste avec les déclarations du Secrétaire général de ce mouvement, M. Hussein Radjabu qui confirme implicitement l’existence de ces affrontements.
« Les FNL ne font pas de la politique, ils ne font que piller en mettant en avant leur ethnie hutue. Aujourd’hui, nous avançons tout droit vers la paix. Nous n’allons pas accepter que des gens se mettent au travers de la paix, quels qu’ils soient », reportait ce matin le site web de nos confrères d’arib.info.
Menace ou mise-en garde du Secrétaire général du CNDD-FDD, difficile à dire. Toujours est-il que c’est dans le cadre d’une certaine réciprocité que les responsables de ces deux mouvements rebelles se lancent ce genre de propos pour le moins irrévérencieux. Il n’y a pas longtemps, un haut responsable des FNL nous avait raconté à peu près la même chose sur les FDD au cours d’une interview qui avait été décommandée à la dernière minute.
« A chaque fois que les FDD commettent des crimes contre la population pour laquelle ils sont sensés se battre, -cad viols des femmes et filles, kidnapper les gens, appeler les bourreaux à tuer les innocents comme parcourir tout le pays alors qu’ils savent que l’ennemi en profite pour massacrer les populations-, quand ils se rendent compte que la population ne leur fait plus confiance, que leur crédibilité retombe à zéros, ils cherchent l’endroit où se réfugier. Cet endroit n’est nulle part ailleurs que chez nous… », avait-il confié, en interview, à un membre de la rédaction.
Mais au-delà de simples propos certes dénigrants envers son mouvement, le porte-parole du FNL croit qu’il existe un complot perpétuel contre son mouvement. Et ce ne serait pas seulement le CNDD-FDD qui cherche la mort du PALIPEHUTU-FNL.
« Le Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU) et les FDD qui sont son émanation, se sont donnés pour objectif d’anéantir les FNL», peut-on lire sur le site web d’arib.info.
Mais comment deux organisations comme le CNDD-FDD et le FRODEBU qui se haïssent tant pourraient-elles se convenir d’un tel projet qui exige un minimum de collaboration rapprochée. Si une collaboration entre le CNDD-FDD et le FRODEBU existait réellement, il est certain que le pot au roses serait déjà découvert depuis longtemps, tellement il est difficile de garder un secret entouré les enjeux de course au leadership qui animent les deux organisations politiques. C’est même impensable.
« Nous demandons au FRODEBU et aux FDD de s’aligner derrière nous, du côté des Hutus, pour des négociations véritables avec les Tutsis », peut-on lire encore sur le site arib.info.
Plusieurs analystes se sont toujours posé la question de ce que sont les rapports entre les FNL et les FDD. Certains même ont toujours cru que ces deux mouvements collaborent entre eux. Lors de la dernière attaque du FNL en mai dernier sur la capitale, l’armée burundaise et le gouvernement avaient accusé les FDD d’être impliqués dans les combats, ce que le CNDD-FDD s’était empressé de démentir.
« Une chose qui est sûr, cette confusion d’une pseudo collaboration entre FNL et FDD, c’est le CNDD-FDD qui en profite pour avancer dans les négociations avec le gouvernement. Car malgré les démentis de ce dernier, le gouvernement refuse toujours de croire que le dernier assaut des combattants rebelles sur la capitale fut-ce seulement l’œuvre des seuls commandos du FNL. Et le CNDD-FDD préfère évoluer dans ce flou qui l’arrange », nous a confié un ancien officier de l’armée burundaise.
Une source proche du renseignement militaire burundais a confié la rédaction que les FNL avaient fait l’assaut sur la capitale avec seulement un demi-bataillon, soit entre 400-500 hommes, contrairement au chiffre de 3000 combattants qui avaient été avancé. Pendant toute une semaine, les combattants FNL ont avancé, bombardé et occupé certains quartiers de la périphérie et du centre-ville de la capitale. L’armée a dû mobiliser plus de dix milles troupes et utiliser plus de moyens pour les déloger. Quelques jours après, le médiateur dans le conflit burundais convoquait une réunion d’urgence entre Nkurunziza et Ndayizeye.
« C’est que, dans l’obstination de Zuma et ses collaborateurs, les FNL n’auraient jamais pu faire un tel exploit militaire sans le concours des FDD, présumés plus nombreux et mieux équipés », entend-on dire dans les milieux proches de la médiation sud-africaine. « Mais c’est décidément sans compter avec la détermination, la combativité et le courage des combattants FNL », explique de sa part cet ancien militaire burundais qui dit parler en connaissance de cause.
Mais au-delà de toutes spéculations, il est évident que les négociations en cours ont quelque chose à voir avec ces affrontements entre FDD et FNL. Les FNL tiennent à étendre leur suprématie sur le terrain en dehors de leur fief historique qu’est Bujumbura rural et la capitale, Bubanza par exemple. De leur côté, les FDD cherchent à s’approcher davantage de la capitale. Dans une telle situation, il devient difficile d’établir une ligne de démarcation assez nette, surtout entre deux organisations qui se disent « idéologiquement inconciliables ». Résultat: les combattants des deux mouvements vont s’anéantir mutuellement sous les regards amusés des jumelles des officiers de l’armée qui les observent en spectateurs heureux. Pendant que leurs responsables politiques s’échangent des cinglantes obscénités. C’est la réédition des combats incessants qui avaient opposés les combattants des deux mouvements en 1996 et qui avaient affaibli considérablement les groupes armés qui se disaient en lutte contre ce qui étaient appellé à l’époque “l’armée monoethnique tutsie, AMT”.
D’après le site Abarundi.com
Décembre 2003-Novembre 2004 : douze mois décisifs au Burundi
Ce samedi 6 décembre, Pierre Nkurunziza arrive à Bujumbura. On le sait, il a passé ces deux derniers jours à Gitega. Il envisage de faire un meeting au stade FFB de la capitale.
De ce jour au 1er novembre 2004, les choses ne vont pas être simples. Il y a beaucoup d’enjeux. Electoraux en tout cas. Les décideurs burundais ne doivent pas faire l’économie d’autres questions importantes. C’était le but des accords…
ils rentrent sur Bujumbura. Le GénéraL-Major Adolphe Nshimirimana arrive vers 13h00′. Il passe par Kamenge, zone reconnue comme étant rouge, car les FNL, ennemis jurés du CNDD-FDD, y passent de temps en temps. Mais il fait sa marche vers la capitale la tête haute, accompagné d’une vingtaine de combattants armés jusqu’aux dents. Il refuse d’entrer dans un véhicule blindé de l’Union Africaine. Il entre plutôt dans un bus, au milieu de ses combattants. Au passage, il salue la foule. Tout le monde danse. C’est la fête, c’est l’arrêt de la guerre. Gitega arrête tout. D’abord Peter Nkurunziza.Qui est-il ? Tout le monde veut voir de près celui qui amène, après 10 ans de guerre, la paix.
A l’aéroport international de Bujumbura, où il arrive à bord d’un hélicoptère, l’ancien rebel est accueilli par une foule immense. Des enfants, des femmes, des hommes, tout le monde acclame le nouvel homme fort (n°3) du pays. Il accompli sa rentrée triomphale sur Bujumbura par une conférence de presse, très mouvementée. Il répond aux questions de la presse. “Si nos nouveaux partenaires ne changent pas de comportement, si la population continue à être malmenée, si nous ne parvenons pas à changer les choses, eh bien, nous démissionnerons” affirme-t-il. A la question du FNL, il réplique tout simplement que ce sont des burundais comme tant d’autres et qu’ils ont le droit de réclamer leurs droits s’ils se sentent lésés. “Ils veulent négocier avec les tutsi, je n’y vois aucun inconvénient”, affirme Peter Nkurunziza. Le CNDD-FDD n’a jamais et ne basera jamais son idéologie sur l’éthnie, la région ou la religion. Il est rassembleur et quiconque se sent convaincu pourra y adhérer sans difficulte. Les éléctions sont importantes et très utiles. La population doit avoir un mot à dire sur sa destinée. La corruption doit être combattue. La paix doit impérativement régner. La police et la justice doivent travailler et châtier les coupables. Telles sont les grandes lignes de la conférence de presse que vient d’animer le nouveau ministre d’état, chargé de la bonne gouvernance et de l’inspection générale de l’état.
Burundi: Une foule immense et d’impressionnantes mesures de sécurité sur le parcourt du leader du CNDD-FDD, Pierre Nkurunziza.
Par Steve De Cliff, et avec Fabrice Benimana,
Correspondant spécial de ABARUNDI.ORG
Bujumbura, le 06 décembre 2003, (ABARUNDI.ORG). – Il est enfin arrivé à Bujumbura, pour concrétiser la fin des hostilités, du moins entre son mouvement, le CNDD-FDD, et l’armée gouvernementale. “La guerre est bel et bien terminé entre nous et nos anciens ennemis “, a déclaré Pierre Nkurunziza représentant légal et leader du mouvement CNDD-FDD, à son arrivée à Bujumbura cet après-midi de ce samedi 6 décembre.
Nkurunziza affirme qu’il vient à Bujumbura pour mettre en application l’Accord de cessez-le-feu global signé le 16 novembre 2003, à Dar es Salaam, par le mouvement CNDD FDD, le plus fort des mouvements armés au Burundi, et le gouvernement de transition dirigé par Domitien Ndayizeye.
“Nous venons pour mettre en place les nouvelles forces de défense, c’est-à-dire une nouvelle armée, une nouvelle police en qui tous les Burundais auront confiance, la politique, ça sera pour après”, a-t-il confié à la presse au cours d’un point de presse à l’aéroport international de Bujumbura.
Avec l’accord du 16 novembre, le CNDD-FDD va participer au gouvernement avec quatre postes ministériels et un poste de Chef d’Etat-Major adjoint dans l’armée.
Nkurunziza sera en charge du Ministère d’Etat, -une sorte de vice-présidence déguisée-, et s’occupera aussi du porte-feuille de la Bonne Gouvernanceet de l’Inspection Général de l’Etat. A ce titre, il aura la tache difficile de traquer les détourneurs des fonds publics et s’atteler au nettoyage de la corruption étatique instaurée par les régimes précédents.
Les trois autres ministères sont l’Intérieur, la Communication et les Travaux Publiques. On n’ignore encore les fonctions politiques qu’occupera le Secrétaire Général du CNDD-FDD, M. Radjabu Hussein, considéré comme le véritable homme fort au sein au sein de ce mouvement armé.
Le CNDD (Conseil pour la Défensede la Démocratie) est la branche politique, et le FDD (Forces de Défense de la Démocratie) la branche armée.
Le Burundi, il faut le rappeler, vient de passer dix ans dans une guerre civile qui a emporté plus de 300,000 vies humaines, en majorité des civils. Avec la signature et mise en application de cet accord de cessez-le-feu, beaucoup de Burundais commencent à pousser un soupir de soulagement. Toutefois avec prudence, car il y a aussi les Forces Nationales de Libération (FNL) d’Agathon Rwasa qui n’ont pas encore pris le chemin de la paix.
Des mesures de sécurité particulièrement impressionnantes.
Pierre Nkurunziza venait de passer trois jours à Gitega où il était arrivé depuis la province de Rutana par voie routière. Il est arrivé vers 16h00 heure locale, par un hélicoptère de l’armée sud-africaine, sous l’égide de la Mission Africaine(MA).
Le leader rebelle est arrivé en compagnie de ses deux fils et du Secrétaire général du CNDD-FDD, M. Radjabu Hussein. Ils ont été précédés par la deuxième dame du pays, Mme Denise Bucumi-Nkurunziza, épouse du leader du CNDD-FDD. Celle-ci était arrivée à l’aéroport quelques heures avant, accompagnée entre autres par le Chef d’Etat-Major FDD, le Général-Major Adolphe Nshimirimana.
Par ailleurs et selon le correspondant de abarundi.org et d’autres sources à Bujumbura, environ 300 combattants FDD étaient partis hier vendredi de Gitega, en éclaireur et de façon discrète, par voie terrestre, pour participer à la sécurisation de l’aéroport avant l’arrivée de Nkurunziza.
Mais c’est seulement ce samedi matin que les combattants FDD, – à plat ventre et doigts sur la gâchette à côté de leurs mitrailleuses lourdes, et d’autres armés de lances-roquettes-, ont pris position à l’aéroport de Bujumbura et ses environs pour assurer la sécurité de leurs leaders. D’autres combattants FDD ont été immédiatement affectés à la garde rapprochée de Nkurunziza et sa suite.
Toujours selon notre correspondant, cette garde comprend aussi des éléments sud-africains.
Rappellons que selon l’Accord Global de Cessez-le Feu du 16 novembre, il est stipulé que les combattants FDD garderont leurs armements tout au long du processus de cantonnement et ce jusqu’à la formation des Forces de Défense Nationale (FDN), le nom que portera la nouvelle armée burundaise incluant les combattants de tous les mouvements armés. C’est donc en toute logique que des combattants FDD armés fassent partie de ce gigantesque corps de sécurité qu’on observe atour des leaders de ce mouvement.
Sur tout son parcours de Gitega à Bujumbura, une foule immense.
Selon notre correspondant à Gitega, l’armée sud-africaine et les forces de l’ordre ont du tirer en l’air à plusieurs reprises pour disperser une foule immense qui tenait à saluer le leader rebelle avant son départ pour Bujumbura.
A l’aéroport international de Bujumbura, l’ambiance était grandiose, avec une autre foule immense venue pour l’accueillir. Des tambourinaires en rouge vert et blanc n’ont pas manqué ce rendez-vous et même Pierre Nkurunziza n’a pas résisté à la tentation et s’est mis à danser avec la foule en folie heureuse.
Une dizaine d’officiers, ainsi que une trentaine de combattants FDD, faisaient partie de son protocole. Parmi ceux qui sont venu l’accueillir, il faut aussi signaler les huit officiers FDD qui étaient arrivés précédemment dans le cadre de la Commission Conjointe de Cessez-le feu (CMS), ainsi que les trois autres ministres FDD.
Notre correspondant à Bujumbura a aussi remarqué la présence dans le protocole d’accueil de quelques autres membres du gouvernement.
Tout au long de son passage sur la route menant à l’hôtel Source du Nil, une autre foule immense l’attendait en brandissant des étendards de couleur rouge, vert et blanc, avec l’inscription CNDD-FDD au milieu. D’autres étaient habillés en tee-shirts blancs frappés au centre d’un cœur en rouge où on pouvait distinguer clairement des écriteaux ” PEACE IN BURUNDI “, en vert. Le vert est la couleur du FRODEBU du président assassiné Melchior Ndadaye, assassinat qui avait déclenché cette guerre qui dure depuis dix ans.
Le même accueil l’attendait à l’hôtel Source du Nil: tambours, étendards, danses, des cris “CNDD-FDD, PEACE IN BURUNDI”, étaient le slogan principal de ces heureux manifestants.
Dans sa conférence de presse, il a d’abord remercié Dieu qui vient d’aider les Burundais. Il a aussi demandé pardon à tous ceux qui ont perdu les leurs à cause de cette guerre que son mouvement mène depuis dix ans. Il n’a pas non plus oublié de dire qu’il pardonne tous ceux qui lui ont causé tant de torts et de souffrances durant toutes ces années antérieures.
Devenu orphelin à l’age de huit ans lorsque ses parents furent massacrés en 1972 par le régime de l’ex-parti unique UPRONA, Pierre Nkurunziza est le seul d’une famille qui a été particulièrement visée par les politiques d’extermination qui ont caractérisé le Burundi depuis l’indépendance de ce pays en 1962. /sdc-bf/.
Propos recueillis dans un livre qui sort bientôt après quelques détails de plus sur la mort de Nshimirimana Adolphe et du président Pierre Nkurunziza
Par NIYONGABO Philippe.