L’Organisation internationale de la Francophonie rétablit le Burundi dans ses droits
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L’Ambassade de la République du Burundi en France vient de publier un communiqué sans équivoque faisant connaître au reste du monde la résolution de l’OIF qui rétablit le Burundi dans ses droits bafoués depuis 2015 par les ennemis de la paix et de la concorde entre les peuples.

Ci-après ledit communiqué de presse et la déclaration de son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Ernest Niyokindi lors de cette 112ème Session de la Francophonie.

COMMUNIQUE DE PRESSE

1-Ce mercredi 4 novembre 2020, le Conseil Permanent de la Francophonie réuni en sa 112ème session ordinaire a décidé de lever toutes les mesures restrictives prises injustement contre le Burundi à la suite de la crise de 2015.

En effet, le Conseil présidé par Madame la Secrétaire Générale de la Francophonie en personne vient d’adopter une résolution abrogeant la mise sous observation du Burundi prise le 3 juillet 2015 et celle du 7 avril 2016 portant suspension de la coopération multilatérale avec le Burundi.

    2-A titre de rappel, le mouvement d’insurrection ayant pris comme prétexte la candidature de feu le Président Pierre NKURUNZIZA en 2015 et la tentative de Coup d’Etat qui s’en est suivie avaient amené la Francophonie à se saisir de la question du Burundi et à le mettre sur  l’agenda du Conseil durant toutes ses sessions.

En conséquence, la Secrétaire Générale devait  donner un rapport sur la situation au Burundi, à chaque session.

En avril 2016, le CPF a décidé la suspension de la coopération multilatérale avec le Burundi arguant qu’aucune évolution n’avait été enregistrée sur le plan politique, sécuritaire et des droits de l’homme, malgré les démentis de la Représentation du Burundi dans cette organisation.

Cela n’a pas découragé les Délégués du Burundi qui, session après session, ont démontré que toutes les actions posées par le Gouvernement durant la crise visaient à ramener la paix et la sécurité dans le pays, la sauvegarde des institutions élues, ce qui a donné des fruits puisque, petit à petit, la situation est redevenue normale. 

Ce travail a payé et l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie a été la première à être convaincue en reprenant la coopération institutionnelle avec le Parlement burundais en 2018

. Il restait à convaincre l’OIF.

Les élections de mai 2020 ont donné une argumentation supplémentaire aux Représentants du Burundi ; en effet, le pouvoir venait de changer de mains au bout d’un processus électoral démocratique et multipartite pris entièrement en charge par le peuple burundais. 

    3-La Délégation du Burundi a adressé une demande écrite à la Secrétaire Générale de la Francophonie et a saisi l’opportunité de la 110ème session du CPF du 7 juillet 2020 pour faire une déclaration solennelle demandant la levée de toutes les mesures restrictives prises injustement contre le Burundi par la Francophonie.

Au cours de cette session, toutes les délégations qui se sont exprimées ont accueilli favorablement la déclaration. 

Pour respecter les procédures, il a instruit la Commission politique de préparer un projet de résolution qui devra être soumis à la session ordinaire suivante du CPF.

C’est ce projet de résolution qui vient d’être solennellement adopté par la 112ème session du CPF.

4-A partir de cette date donc, le Burundi redevient un membre à part entière de la Francophonie et entend participer activement à tous les débats et aux prises de décisions qu’initiera l’Organisation.

De plus il entend rattraper le temps perdu en matière de coopération multilatérale. 

Le Pacte linguistique signé par S.E. Feu Pierre NKURUNZIZA, Président de la République d’alors et S.E.M. Abdou DIOUF, Secrétaire Général de la Francophonie en 2014, en marge du Sommet de Dakar  et dont la mise en œuvre s’est limitée à la seule mise en place d’un Comité de Pilotage devra être reconduit ; en effet, les projets arrêtés par le Pacte dans les secteurs de l’éducation, la formation technique et professionnelle, le français sur la scène internationale, l’environnement francophone, l’art et la culture… sont d’une importance primordiale aussi bien pour le Burundi que pour la Francophonie.

    5-La levée des mesures restrictives prises contre le Burundi par l’Organisation Internationale de la Francophonie constitue une avancée diplomatique importante et un message fort envoyé à toute  la communauté internationale qui devrait en conséquence tourner définitivement la page de la crise de 2015.

Fait à Paris, le 4 novembre 2020 

          Ernest NIYOKINDI

          Ambassadeur,

    Représentant Personnel du Chef de l’Etat 

    au Conseil Permanent de la Francophonie.-

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DECLARATION FAITE PAR SON EXCELLENCE MONSIEUR     

 ERNEST NIYOKINDI, AMBASSADEUR ET REPRESENTANT    

    PERSONNEL DU CHEF DE L’ETAT AU CONSEIL PERMANENT DE  

       LA FRANCOPHONIE (CPF) LORS DE LA 112ème SESSION DU C.P.F..

PARIS, LE 4 NOVEMBRE 2020

 

Excellence Madame la Secrétaire Générale de la Francophonie et Présidente du CPF,

Excellences Mesdames messieurs le Représentants Personnels des Chef d’Etat et de      

Gouvernements,

Excellences,

Mesdames Messieurs,

Cette session du CPF se tient dans un contexte sanitaire et sécuritaire difficile ; la pandémie de covid a rebondi alors que tout le monde la croyait maitrisée à la fin de l’été et le radicalisme religieux s’exprime encore une fois à travers des attaques terroristes. Ma Délégation et moi-même profitons de cette session pour saluer le courage et l’abnégation dont font preuve tous ceux et celles qui sont engagés dans la lutte contre la pandémie de Covid. Nous voudrions enfin exprimer aux autorités françaises  et aux familles des victimes toute notre sympathie et notre soutien après les attaques  de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice. 

Excellence Madame la Secrétaire Générale et Présidente du CPF,

Lors de la 110ème session du CPF, mon pays était encore en plein processus électoral ; même si le gros des élections s’étaient soldées  le 20 mai 2020 par l’élection d’un nouveau Président de la République en la personne de SEM Evariste NDAYISHIMIYE, une nouvelle Assemblée Nationale et de nouveaux Conseils communaux, le processus a continué et s’est clôturé le 24 août après la mise en place de Sénat, des Conseils collinaires, des bureaux de l’AN, du Sénat et des Conseils communaux sans oublier  les Chefs de Colline. Les institutions élues reflètent toutes les composantes de la société burundaise dans l’esprit de l’Accord d’Arusha et comme le prescrit la constitution burundaise.

A l’heure actuelle, les institutions élues sont à l’œuvre à commencer par le Président de la République et le Gouvernement.

Comme l’avait promis S.E.M. le Président de la République lors de son investiture, le Gouvernement entend mettre les Burundais au centre de ses préoccupations et de ses actions tout en mettant tout en œuvre pour améliorer  l’image du Burundi, malheureusement écornée par la crise de 2015. Je ne saurais donner l’inventaire de toutes les actions posées dans ce sens mais permettez-moi d’en citer quelques unes :

Sur le plan intérieur, les espoirs suscités par les nouvelles institutions sont progressivement traduits dans les actes et une nouvelle dynamique dans la gestion de la chose publique est en cours : les multiples rencontres initiées avec les différentes composantes de la société burundaise, la mobilisation de la population pour des regroupements en coopératives, la lutte contre la corruption et toutes les autres formes de malversations économiques, la bataille gagnée contre le Covid-19 et toutes les mesures prises en vue d’améliorer le vécu quotidien des Burundais s’inscrivent dans cette dynamique.

Sur le plan extérieur, les promesses sont également tenues.

Après avoir promis d’ouvrir le Burundi au monde à travers une coopération bénéfique à toutes les parties et respectueuse des identités et de la souveraineté des Etats, le Gouvernement multiplie les actions dans ce sens: les visites d’Etat en Tanzanie et en Guinée Equatoriale, la visite de la Sous-secrétaire Générale de l’ONU en charge de l’Afrique, la visite du Ministre des Affaires Etrangères de la RDC , les rencontres bilatérales entre le Burundi et le Rwanda dont la dernière de niveau ministériel datée du 20/10/2020 et les multiples entretiens organisés avec les Chefs des Missions diplomatiques, .…,sont autant de gestes posés pour des relations apaisés avec le monde extérieur.

Le résultat de ces actions est que les réfugiés burundais de 2015 rentrent aussi bien de la Tanzanie que du Rwanda en masse ; au 30 septembre 2020, quarante cinq mille (45.000) Burundais étaient rentrés des pays voisins et le mouvement est allé en s’amplifiant.

Excellence Madame la Secrétaire Générale,

Lors de la 110ème session du CPF, j’ai tenu à poser, au nom de mon Gouvernement la question du statut de mon pays au sein de l’OIF et demandé formellement que les sanctions prises contre le Burundi à la suite de la crise de 2015 soient levées ; j’ai déjà eu l’occasion de me réjouir de l’accueil réservé à ma déclaration et d’exprimer à vous et à tous les membres de cet organe la gratitude de mon Gouvernement.

La  procédure que vous avez enclenchée en juillet arrive aujourd’hui à terme ; en effet, je sais pour y avoir pris une part active, que la commission politique a étudié une résolution sur le Burundi par deux fois ; ce projet vous a été soumis pour adoption. 

Mon Gouvernement, ma Délégation et moi-même attendons impatiemment mais avec espoir que  la 112ème session du CPF prononce la levée de la mesure de mise sous observation de mon pays prise le 3 juillet 2015 et la mesure de suspension de la coopération multilatérale avec le Burundi prise le 7 avril 2016 ; cela nous permettra de reprendre notre place de membre à part entière dans la famille francophone.

Concernant le Mali, la Délégation du Burundi  se réjouit  de l’évolution de la situation  au Mali  et appuie l’engagement  de la Francophonie de continuer  à accompagner ce pays frère.

 Je vous remercie

 

REPUBLIQUE  DU  BURUNDI 

 

Ambassade de la République du Burundi

en France