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(Agence Ecofin) – Depuis sa prison, Victoire Ingabire a remporté une victoire sur trois médias au Rwanda. Le journal Umusingi, la radio One et le site Internet radio Paparazzi ont présenté des excuses publiques à l’opposante rwandaise pour une accusation non fondée. Victoire Ingabire avait en effet été accusé d’avoir empoisonné un enfant. En plus des excuses, elle bénéficie d’un droit de réponse.

Le 12 janvier 2014, la prisonnière s’était plainte auprès de la Commission d’autorégulation des médias, la Rmc, qui lui a donné raison finalement. « Je crois vraiment qu’il faut respecter les droits des gens, même lorsqu’ils sont en prison. Nous avons sanctionné ces médias parce qu’ils ont diffamé Victoire Ingabire. Ils ont dit qu’elle avait empoisonné une enfant en prison. Finalement, ces médias ont tous reconnu l’avoir diffamé, mais ils ne nous ont jamais expliqué pourquoi », précise Fred Muvunyi, président de la Rmc.

Saisie depuis le 12 janvier 2014, la commission dit qu’elle a suivi la procédure rigoureusement : vérification des dires de la plaignante auprès de l’administration pénitentiaire, convocation des médias concernés, respect du délai légal avant de rendre sa décision. L’opposante rwandaise Victoire Ingabire a été condamnée à 15 ans d’emprisonnement pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre », « minimisation du génocide » de 1994 au Rwanda, et « propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence ».

La jeune commission qui est fonctionnelle depuis août 2013, vient de prendre une décision qui a surpris plus d’une personne au Rwanda. Il y a quelques mois, la Rmc avait critiqué les autorités après la découverte de la disparition d’un journaliste une semaine après l’arrestation de ce dernier.