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Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo, a laissé entendre qu’il serait impossible d’organiser des élections générales avant la fin de l’année, provoquant la colère de l’opposition.

“Avant décembre, ça ne sera pas possible d’organiser les élections dans les conditions fixées par l’accord signé entre les acteurs politiques le 31 décembre 2016”, a-t-il déclaré vendredi à l’issue d’une réunion sur le processus électoral en RDC organisée au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Paris.

Cet accord conclu entre l’opposition et la majorité au pouvoir, sous l’égide de l’Eglise catholique, prévoyait que les élections présidentielle, législatives et locales soient organisées simultanément au plus tard en décembre 2017.

Mais pour le président de la CENI, les conditions de sécurité dans plusieurs provinces du pays, dont l’espace du Grand Kasaï, ne permettent pas pour l’instant un déroulement correct du scrutin, si bien que les opérations d’enregistrement des électeurs sont encore en cours dans le pays.

“Nous travaillons de toutes nos forces pour parvenir à l’organisation de ces élections, qui sont voulues par le peuple congolais. Il faut maintenant faire une évaluation objective pour fixer les différents délais nécessaires avant ces scrutins”, a ajouté M. Nangaa.

“Cette annonce est illégale et arbitraire. Il n’y a aucun rapport, il n’ y a aucune documentation qui peut soutenir une telle initiative de reporter les élections”, a réagi Hubert Tshiswaka, directeur général de l’Institut de recherche en droits humains (IRDH), une ONG.

“S’il n’y a pas d’élection à la fin de l’année 2017, le président de la Commission électorale nationale indépendante doit démissionner”, a pour sa part estimé Claudel Lubaya, président de l’Union démocratique africaine (UDA, opposition).

La RDC traverse une crise politique profonde, aggravée par l’expiration du second et dernier mandat de l’actuel président Joseph Kabila le 20 décembre dernier.

“Nous espérons lancer bientôt, avant le mois d’août, le processus d’enrôlement des électeurs du Kasaï”, à la faveur d’une accalmie dans les violences meurtrières entre miliciens, soldats et policiers qui frappent cette région du centre du pays depuis plusieurs mois”, a assuré Corneille Nangaa.

Il y a quelques mois, le ministre du Budget, Pierre Kangudia, avait déclaré que le gouvernement n’était pas en mesure dans l’état actuel des finances publiques de réunir le budget de 1,8 milliard de dollars prévu par la CENI pour financer le cycle électoral.

En réaction à l’annonce de M. Nangaa, les membres de l’opposition réunie au sein du Rassemblement ont annoncé une réponse après un conclave prévu à Kinshasa dans les jours à venir.

Xinhua