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Quatorze candidatures ont été validées lundi par la Cour constitutionnelle. Le premier tour de la présidentielle aura lieu le 10 avril.

Sur les 23 dossiers de candidature déposés, neuf ont été invalidés par la Cour constitutionnelle. Ils seront ainsi 13 à affronter le chef de l’État Idriss Déby Itno, candidat à sa propre succession le 10 avril prochain.

Idriss Déby Itno
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Vingt-cinq ans après son accession à la tête du pays, le président Idriss Déby Itno repart en campagne. À 63 ans, Déby, que l’on dit fatigué, remettra en jeu son mandat cinq ans après avoir été réélu confortablement en raison du boycott de l’opposition. Il devra faire face à une même opposition divisée mais décidée, cette fois, à participer au jeu électoral. Le tout dans un contexte explosif. Mi-février, le viol d’une adolescente a enflammé le pays pendant une dizaine de jours.

Les principaux candidats de l’opposition

L’éternel opposant, Saleh Kebzabo
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Saleh Kebzabo est candidat pour la troisième fois. À 68 ans, le leader de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) et chef de file de l’opposition espère rallier à son panache un maximum de déçus du régime. L’ancien journaliste a notamment obtenu le soutien de plusieurs personnalités de l’ethnie du président, les Zaghawas, parmi lesquelles Bichara Djamous, le petit frère de Hassan Djamous, qu’il reçoit régulièrement à son domicile de N’Djamena. Un soutien symboliquement très fort : près de vingt-cinq ans après sa mort, l’ex-commandant en chef des Forces armées nationales, qui, avec son cousin IDI, a lutté contre le régime de terreur de Hissène Habré, incarne encore la figure du héros de guerre.

L’ancien Premier ministre, Joseph Djimrangar Dadnadji
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Après avoir démissionné avec fracas, en janvier 2015, du MPS (où il militait depuis plus de vingt ans), l’ancien Premier ministre (janvier à novembre 2013) a créé son parti début septembre de la même année : le Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la République (CAP-SUR). Avant de s’installer à la Primature, Djimrangar Dadnadji a occupé plusieurs postes à la présidence (conseiller juridique, secrétaire général, directeur de cabinet…). Rencontré début décembre, il disait n’être « ni de la majorité ni de l’opposition », mais vouloir mettre fin à la « patrimonialisation » qui caractérise les régimes tchadiens depuis l’indépendance.

Gali Ngothé Gatta
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À 65 ans, le populaire député de l’Union des forces démocratiques-Parti républicain (UFD-PR) et porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC) est toujours très influent dans sa région du Moyen-Chari, même si certains observateurs l’estiment en perte de vitesse sur le plan national.

Laoukein Kourayo Médard

Maire de Moundou (Sud), seconde ville du pays à la réputation de frondeuse, depuis plus de deux ans Laoukein Médard est un outsider à surveiller. Leader de la Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD), sa coalition a remporté les 31 sièges de cette circonscription lors des dernières législatives.

Djimet Clément Bagaou

Ancien militaire à l’initiative du mouvement Trop c’est trop, Djimet Clément Bagaou, 39 ans, fédère une partie de la jeunesse. Porte-parole du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition démocratique(CCPPOD) depuis 2014, il a été investi en janvier par 22 formations d’opposition. Il est originaire de Bongor, localité située au sud de N’Djamena à la frontière avec le Cameroun.

Mahamat Ahmat Alhabo

Premier secrétaire général adjoint du PLD (le Parti pour les libertés et le développement), Mahamat Ahmat Alhabo sera le candidat du parti crée par Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’opposant disparu il y a huit ans. Plusieurs fois ministre d’Idriss Déby Itno, ancien ambassadeur à Paris, ancien doyen de la faculté de N’Djamena, ancien chargé d’antenne de l’Unesco à Bangui, ce docteur en mathématiques est membre fondateur du PLD.

Les autres candidats

Les autres candidats sont Brice Guedmbaye Mbaimon (candidat par le Mouvement des patriotes tchadiens pour la République), Nouredine Delwa Kassiré Koumakoye, un autre ancien Premier ministre de IDI, deux fois candidat malheureux aux présidentielles de 1996 et 2001. Mahamat Yosko (Mouvement Démocratique Africain), Julien Beassemda (Parti pour la Démocratie et de l’Indépendance), Malloum Yoboïde Djeraki, Abdoulaye Mbodou Mbami et Djividi Boukar Dibieng complètent la liste.