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Début avril, le ministère israëlien de la Justice annonçait via un communiqué le transferts de clandestins africains présents sur son sol vers un “pays tiers” d’Afrique de l’Est, sans que ce dernier soit précisé. Depuis, le président du Rwanda, Paul Kagamé, a révélé qu’il avait été approché par l’Etat hébreu pour accueillir à Kigali des clandestins africains – principalement des Somaliens et Erythréens – réfugiés en Israël contre une manne de dollars. “Oui, nous avons été approchés. Je sais qu’il y a eu des discussions entre le Rwanda et Israël, et qu’il y a un débat dans l’État hébreu autour de ces migrants africains”, a t-il déclaré. Des révélations faites dans un rapport publié par deux organisations d’aide aux réfugiés, Assaf et Hotline for Migrant Workers.

Selon le ministère israëlien de la Justice, cette mesure s’appliquera aux migrants actuellement détenus au centre de rétention de Holot, en plein désert du Néguev, “qui se sont infiltrés en Israël et ne peuvent être expulsés vers leur pays d’origine”. Environ 2.000 migrants africains sont détenus à Holot, la plupart venus du Soudan ou d’Erythrée, où ils risquent des persécutions après avoir quitté leur pays clandestinement.

Selon les données officielles fournies à la Cour suprême par les autorités, près de 6.000 ressortissants érythréens et soudanais ont “volontairement” quitté le territoire israélien en 2014. Selon le rapport “Without Free Will”, c’est en réalité 9.026 réfugiés clandestins qui ont été poussés à partir par l’Etat hébreu.

Selon le rapport, l’accord entre Israël et le Rwanda prendrait la forme de subventions sur l’achat de technologies israéliennes, notamment agricoles, les deux pays ayant opéré un net rapprochement depuis la visite à Jérusalem, en 2013, de Paul Kagamé.