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Le président tanzanien Jakaya Kikwete, accusé de soutien aux rebelles hutu rwandais FDLR qui sévissent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé être favorable à leur désarmement, dans un discours diffusé samedi par ses services.

Devant le corps diplomatique à Dar es-Salaam vendredi soir, M. Kikwete a voulu “rétablir les faits sur la position et le rôle de la Tanzanie dans l’évolution de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et l’exercice de reddition et de désarmement volontaire des rebelles des FDLR”, les Forces démocratiques de libération du Rwanda.

“Nous avons toujours soutenu et continuerons de soutenir les efforts pour faire en sorte que l’est de la RDC soit libéré des groupes armés qui menacent la sécurité du Congo et des voisins du Congo”, a-t-il poursuivi, d’après le discours publié par la présidence.

“Toute déformation de la position de la Tanzanie est le fait de gens qui prétendent lire dans l’esprit de la Tanzanie” et sont “mal intentionnées”, a-t-il ajouté”.

Les relations entre M. Kikwete et son homologue rwandais Paul Kagame se sont dégradées depuis 2013, quand le président tanzanien a suggéré la tenue de pourparlers entre le gouvernement rwandais et les FDLR.

En 2013 également, la Tanzanie a déployé un bataillon en RDC dans la brigade d’intervention de l’ONU, qui a défait les rebelles tutsi congolais du M23. Ce derniers bénéficiaient, selon des experts de l’ONU, de l’appui du Rwanda et de l’Ouganda – qui ont toujours nié ce soutien.

De hauts responsables rwandais, dont Paul Kagame, ont accusé Kikwete de parti pris envers les FDLR. Certains de leurs membres, parmi les plus âgés, sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi de 1994 (800.000 morts selon l’ONU) dans leur pays d’origine. Kigali continue de les qualifier de “menace la plus grave” à la sécurité régionale.

Des médias rwandais ont aussi affirmé que des membres du commandement FDLR étaient parfois reçus officiellement en Tanzanie et y transitaient.

La communauté internationale avait donné aux FDLR jusqu’au 2 janvier pour désarmer volontairement et se rendre, sans succès.

Devant ce constat, l’ONU a appelé sa force militaire en RDC et l’armée congolaise à mener des opérations militaires conjointes contre les FDLR.

Mais des observateurs craignent que certains pays ayant des troupes dans la force de l’ONU, la Tanzanie notamment, s’opposent à la participation de leurs soldats à ces opérations.