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Pour sa défaite surprenante lors des élections présidentielles aux Etats-Unis en novembre 2016, Hillary Clinton a immédiatement rejeté la faute sur la Russie : Moscou aurait manipulé les élections. Par contre, une étude actuelle de chercheurs des universités américaines de Boston et du Minnesota aboutit à un résultat tout à fait différent : L’attitude d’Hillary Clinton, favorable à la guerre, a coûté à la Démocrate les votes décisifs parce qu’une grande partie du peuple américain serait devenue lasse de la guerre.

Dans l’étude rédigée en commun, il est dit littéralement : « L’ Amérique se trouve depuis plus de 15 ans constamment en guerre, mais seulement peu d’Américains semblent prendre note de cela. Ça tient au fait que la plupart des citoyens n’ont pas de lien direct avec les soldats combattants qui meurent dans leur service ou reviennent blessés. De plus en plus apparaît un clivage entre les communes où les jeunes gens donnent leur vie pour défendre le pays et les communes où ce n’est pas le cas. »

Plus il y avait de victimes de guerre dans un arrondissement américain, plus d’habitants votaient pour Trump. Lors de la campagne présidentielle, Trump a vigoureusement critiqué les guerres contre l’Irak (2003) et la Libye (2011). Par contre sa concurrente avait voté pour la guerre d’Irak. De plus Hillary Clinton était la force motrice derrière l’intervention militaire en Libye, qui jusqu’à aujourd’hui a précipité le pays dans le chaos et la violence. Avec sa critique contre ces guerres d’attaque, Trump a pu considérablement attirer en sa faveur les membres de l’armée des Etats-Unis. Lors des élections présidentielles il a obtenu deux fois plus de leurs votes que Hillary Clinton.

Trois Etats fédéraux ont été décisifs pour la victoire de Donald Trump : la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin. Grâce à sa très courte avance il a pu y gagner la totalité des voix de ces Etats. Si l’un de ces Etats avait eu seulement un peu moins de victimes de guerre, les électeurs ne seraient probablement pas passés de Démocrates à Républicains – donc ils auraient élu par majorité Hillary Clinton à la Maison Blanche.

Mais l’étude remarque aussi que Trump ne représente pas un cas isolé. Déjà son prédécesseur avait profité de la fatigue des Américains pour la guerre : Barack Obama était entré à la Maison Blanche en 2008 parce que lui aussi se positionnait clairement contre la guerre d’Irak, commencée par son propre prédécesseur George W. Bush. Apparemment il en est ainsi : si un peuple est durablement confronté à la guerre, alors tôt ou tard il en aura assez, de la guerre.

L’écrivain britannique Henry Havelock Ellis le résume ainsi : « Il n’y a rien qu’une guerre aurait atteint, qui n’aurait pas été mieux atteint sans guerre. »

de hm.

Liens : https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2989040
https://deutsch.rt.com/nordamerika/54106-us-studie-clinton-hat-wahlen-verloren-kriegstreiberisch
source: https://www.kla.tv/index.php?a=showlanguage&lang=fr