Assassinat du Président Ntaryamira : Clinton / Kagame
Partage

Assassinat du Président Ntaryamira

A l’occasion du 24ème anniversaire de l’assassinat du Président NTARYAMIRA, il importe de faire le point sur ce crime odieux, dernière goutte qui a fait débordé le vase burundais, moins de six mois après l’ignoble assassinat du Premier Président Burundais démocratiquement élu, j’ai cité Son Excellence feu le Président NDADAYE Melchior.

Six mois après l’assassinat du Président feu Cyprien NTARYAMIRA, le 24 septembre 1994, des patriotes provenant des partis politiques, comme le FRODEBU, l’UBU, le PALIPEHUTU, le FROLINA et le RPB, ont réussi, enfin, à s’unir pour mettre en place le Conseil National pour la Défense de la Démocratie (CNDD) et sa branche armée les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD) dont le rôle était d’organiser et d’orienter la population burundaise en révolte spontanée dès qu’elle a appris l’assassinat du Président NDADAYE par l’Armée du Président Pierre BUYOYA. Ce fut le début de la guerre civile entre 1993 et 2005. L’assassinat du Président NTARYAMIRA provoqua une détermination de non retour. Un des plus grands défis était d’orienter la majorité de la population pour éviter un génocide. Il fallait pointer du doigt la cible : l’Armée Monoéthnique Tutsi (AMT) en rébellion contre la démocratie. Eviter un génocide fut un des plus grands mérites de ce rassemblement du 24 septembre 1994, devenu le CNDD-FDD  le 6 août 1998. Remarquez que les ressortissants de ces partis politiques, à l’exception de l’UBU, n’avaient pas de mandats officiels de leurs partis d’origine pour fonder le CNDD et sa branche armée les FDD. Ceci explique pourquoi ces partis, encore une fois excepté l’UBU, ont continué à fonctionner indépendamment du CNDD et sa branche armée les FDD.

 

L’ASSASSINAT

L’assassinat du Président NTARYAMIRA survint le 6 avril 1993 à Kigali, dans l’avion du Président Juvénal HABYALIMANA qui également périt dans les mêmes circonstances. Selon le journal Veritas info news http://www.veritasinfo.fr/article-bill-clinton-derriere-le-complot-pre-con-u-dans-le-genocide-au-rwanda-113368616.html dans sa publication du 11 décembre 2012, citant le rapport de la  Nazionale Audiencia, Madrid, Espagne et du Tribunal de Hautes Instances, Paris, France, « l’avion a été abattu lors de la descente vers la piste » de Kanombe, Kigali. « Deux missiles ont décollé de la colline Masaka vers l’avion présidentiel. Personne à bord n’a survécu » Les deux missiles étaient des SAM 7 à vision infrarouge. 

Photo : .ingeta.com
Photo : .ingeta.com

QUI SONT LES COMMANDITAIRES DE CET IGNOBLE ASSASSINAT ?

Selon Veritas info news du 11 décembre 2012, «  le juge du TPIR en provenance d’Australie, Michael HOURIGAN, dans le secret profond de ses enquêtes spéciales, a découvert que c’étaient KAGAME et Bill CLINTON qui avaient abattu l’avion de HABYARIMANA, déclenchant la tragédie du Rwanda » .

DES SIGNES AVANT COURREUR AVANT SON ASSASSINAT

La veille du drame, j’étais avec le Président de la République dans son salon et une partie de son entourage quand j’ai entendu le téléphone sonner dans le bureau présidentiel attenant au salon. J’étais un des rares autorisés à décrocher ses appels. A l’autre bout du fil, une voix qui ne pouvait être que celle du Président MOBUTU. Je l’ai prié de patienter, le temps d’appeler son homologue. Je suis allé au salon, j’ai chuchoté dans l’oreille du Président NTARYAMIRA que son homologue zaïrois était à l’appareil. Il s’est levé immédiatement puis nous sommes allés ensemble à son bureau. Je lui ai remis le cornet et je me suis retiré, par discrétion. Arrivé à la porte, alors que j’allais fermer et partir, le Président m’a fait un geste pour que je reste. C’est ainsi qu’en écoutant les propos du Président NTARYAMIRA, je découvrais l’essentiel de ce que disait le Président MOBUTU. Il le recommandait d’abord de ne pas aller à Dar-Es-Salam. En deuxième lieu, il lui annonçait qu’un complot se tramait visant les Présidents MOBUTU, HABYARIMANA ET NTARYAMIRA, trois présidents bantus. A l’époque, on se rappellera que nous étions dans le contexte du projet de l’empire “Hima”. En troisième lieu, il a souligné que lui MOBUTU, il n’ira pas à Dar-Es-Salam.                                                                                                       Le Président NTARYAMIRA a d’abord essayé de convaincre son homologue MOBUTU de se rendre en Tanzanie. Ce dernier a catégoriquement refusé. Le Président NTARYAMIRA lui a signifié que lui, il devait absolument y aller parce que le Burundi était dans les divers de la réunion de Dar-Es-Salam portant sur les négociations d’Arusha entre KAGAME et HABYARIMANA; d’autant plus que le divers provenait de sa demande expresse car le Burundi était à feu et à sang.

Cette même veille de son assassinat, nous étions surpris, indignés et même effrayés que le Falcon 50 du Président NTARYAMIRA tardait à retourner à Bujumbura. Cet avion présidentiel devait rentrer de Kampala où le président de l’Assemblée Nationale Sylvestre NTIBANTUNGANYA et le ministre des Affaires Étrangères Jean-Marie NGENDAHAYO étaient convoqués par le Président MUSEVENI. Ce dernier les a retenus au point que l’avion est arrivé à Bujumbura à 2 heures du matin. C’est ce qui a obligé le Président NTARYAMIRA à demander un lift au Président HABYARIMANA vers 22h. J’étais à côté de lui. Je suivais toute sa conversation avec le Président HABYARIMANA. Une fois l’engagement pris, le Président NTARYAMIRA ne pouvait plus changer d’avis.

D’aucuns pourraient se poser la question savoir pourquoi je n’ai-pas fait le voyage avec le Président NTARYAMIRA, contrairement aux précédents déplacements à Kigoma, en Tanzanie et à Gbadolite au Zaïre (RDCongo de l’époque). Après son entretien avec le Président MOBUTU, le Président NTARYAMIRA m’a retiré de la liste de ceux qui devaient l’accompagner le lendemain. Après quoi, il m’a instruit de partir pour Gbadolite dès le lendemain avec un message au Président MOBUTU. C’est ainsi que le Président NTARYAMIRA a confié au Ministre Cyriaque SIMBIZI la mallette présidentielle que j’avais porté lors des deux précédents voyages avec le Président NTARYAMIRA. C’est ainsi qu’il est mort à ma place dans l’avion en question. Le Ministre CIZA Bernard était aussi à bord de cet avion de malheurs.

 

PRECEDENTS ATTENTATS MANQUES CONTRE LE PRESIDENT NTARYAMIRA

Il faut noter qu’il y a eu deux précédents attentats manqués contre le Président NTARYAMIRA : l’un de retour de Kigoma et l’autre de retour de Gbadolite. Trois semaines avant son assassinat, il a rencontré le Président tanzanien MWINYI à Kigoma. J’étais dans sa délégation. Après les entretiens avec le Président Tanzanien, le Président NTARYAMIRA a appris de Déo NGENDAHAYO (qui était du réseau parallèle de renseignement du président NTARYAMIRA, le chef officiel étant Mamès BANSUBIYEKO) que notre avion allait être abattu à l’aéroport. Malgré cela, le Président nous a instruits tous  de partir à l’aéroport  de Kigoma et rentrer avec notre avion. Nous sommes entrés dans l’avion mais le pilote et le copilote, qui étaient des colonels de l’Armée gouvernemental ont refusé de démarrer l’avion prétextant que les batteries étaient à plats. Au juste, ils avaient compris que leurs frères d’armes les avaient sacrifiés. C’est ainsi que le Président NTARYAMIRA a dû demander un lift au Président MWINYI. Ainsi, sommes-nous rentrés avec l’avion tanzanien. Ce fait était flagrant, tout le monde à l’aéroport a vu que nous sommes rentrés avec un avion tanzanien. Mais moins d’une heure après, l’avion à batteries soi-disant vides arrivait à l’aéroport de Bujumbura!

Le deuxième attentat manqué contre le Président NTARYAMIRA  a eu lieu une semaine après le premier. Il y avait un sommet des Chefs d’État de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) à Gbadolite, au Zaïre (RD Congo). Le Président NTARYAMIRA s’y est rendu avec sa délégation, dont moi-même. Au terme des entretiens avec ses homologues MOBUTU, HABYARIMANA et NTARYAMIRA, le même Déo NGENDAHAYO a informé notre Président qu’au retour, notre avion serait abattu à la descente sur l’aéroport de Bujumbura. Cette fois-ci, le Président ne nous a pas donné l’ordre de retourner avec lui dans cet avion. Il a demandé le lift au Président MOBUTU. Ainsi, il est rentré avec une partie de son entourage, l’autre partie est rentrée dans le Falcon 50 présidentiel burundais. L’avion burundais n’a pas été abattu car les criminels ont vu que le Président n’était pas à bord puisqu’ils avaient vu le Président NTARYAMIRA descendre du jet du Président MOBUTU, avant, car bien plus rapide. Tout le personnel de l’aéroport a constaté cette anomalie.

 

PRESIDENT NTARYAMIRA, L’HOMME DES MISSIONS TRES DIFFICILES AVEC UN COURAGE EXCEPTIONNEL

Après l’assassinat du Président Melchior NDADAYE, le Président NTARYAMIRA a repris le flambeau de la tâche présidentielle sachant pertinemment que les assassins du premier président démocratiquement élu pouvaient l’éliminer lui aussi. Pour avoir le remplaçant du Président NDADAYE, les membres dirigeants du parti Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU) ont passé des semaines à demander un volontaire pour devenir président de la République. Les dirigeants du FRODEBU étaient hébergés à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika, protégés avec l’appui du Président Français François MITTERRAND. A ce moment-là j’étais Conseiller Politique du Ministre de la Communication, nommé par décret du président NDADAYE. Tous ont refusé de devenir Président, y compris NTARYAMIRA qui avait le portefeuille de ministre de l’Agriculture et de l’Elevage. Quand le Ministre NTARYAMIRA a vu que personne ne voulait se sacrifier, il a décidé d’accepter la proposition du groupe dirigeant du FRODEBU. Il m’a dit personnellement que même s’il acceptait, il était conscient qu’il allait mourir. Ce qui arriva 100 jours après.

Pour témoigner du courage exceptionnel du Président NTARYAMIRA, il a osé s’investir à fond pour gérer une crise dont la manche du couteau était dans la main de l’Armée du Président BUYOYA. A ce moment, il y avait plusieurs centaines de morts. Il essayait de diminuer les tueries faites par l’Armée gouvernementale en négociant directement avec l’aile dure de cette Armée et l’aile dure du FRODEBU dirigée par le Ministre de l’Intérieur NYANGOMA Léonard. Le paroxysme de cette crise fut le jour où l’Armée gouvernementale massacrait des milliers de gens à Kamenge qui, à la fin de la guerre deviendra ce que nous avons appelé « Kamenge la gloriose » avec son idole le Général Adolphe NSHIMIRIMANA et son SAVIMBI. La population était fâchée et a exposé les corps dans la route RN1 sur une distance dépassant 200 mètres. Informé par Déo Ngendahayo et moi-même, le Président NTARYAMIRA a retenu sa colère et a continué à négocier avec l’État-Major de l’Armée gouvernementale et l’aile dure du FRODEBU pour éviter l’escalade

Photo : burundiforum
Photo : burundiforum

QUI EST NTARYAMIRA CYPRIEN ?

Outre qu’il est le produit de son père et de sa mère dans la zone de Mageyo, commune Mubimbi, province Bujumbura en 1955, le Président NTARYAMIRA Cyprien est un pur produit des conséquences du génocide de 1972 contre les Hutus.                                                           A 12 ans, le jeune Cyprien NTARYAMIRA était élève au Collège du Saint-Esprit devenu Lycée sous la présidence du Président BAGAZA. A l’occasion du génocide contre les Hutu en 1972, il prend le chemin de l’exil. Il poursuivit ses études au collège de Rilima du Rwanda, dont Monsieur NTIBATINGESO Sévérin était préfet des Etudes. M. NTIBATINGESO est le dernier président du parti UBU (Parti des Travailleurs du Burundi). Déjà, à ce jeune âge, NTARYAMIRA était déjà actif dans la mobilisation des jeunes dans la lutte pour la démocratie. 1978, c’était la première fois que j’ai fais connaissance avec Cyprien NTARYAMIRA. Il m’a été présenté par celui qui était encore le futur Président de la République, je veux dire Melchior NDADAYE qui était accompagné par feu BACINONI Daniel. Je les ai encouragés dans leur lutte au sein du Mouvement des Etudiants Progressistes Barundi au Rwanda (BAMPERE). Ce NDADAYE me paraissait comme un jeune homme très éloquent. Cyprien NTARYAMIRA ne l’était pas moins. L’étudiant NTARYAMIRA était un homme très dévoué et très engagé. BAMPERE était encadré par Docteur Isidore NKUNZUMAMI un ancien du MEPROBA devenu membre des Cellules des Progressistes Burundais au Rwanda (CPBR). Comme autres personnalités membres du CPBR citons Messieurs SINDIHEBURA Vénérant, BUYAGU Salvator, NTIBATINGESO Sévérin, SINZOBAHAMVYA Cyprien, NGENDAHAYO Liboire et NTANYUNGU Festus. Ces personnalités étaient tous anciens du MEPROBA. Le CPBR était une organisation politique burundaise qui, en plus de BAMPERE, rassemblait les progressistes non étudiants.

Les plus grands acteurs dans la fondation de BAMPERE furent sans conteste  Melchior NDADAYE, Cyprien NTARYAMIRA, BACINONI Daniel et WAGARA Melchior, Aloïs MBONAYO et HAKIZIMANA Raphaël avec un grand appui des CPBR. Après quoi, CPBR et BAMPERE ont lancé un appel pour la création de l’UBU (Umugambwe w’abakozi b’Uburundi : le parti des travailleurs du Burundi). Toutes les sections du MEPROBA en Union Soviétique (Russie), Allemagne, Italie, Tanzanie et en RD Congo (Lubumbashi et Kisangani) et en Belgique (moi y compris), ont soutenu CPBR et BAMPERE excepté une petite minorité du MEPROBA groupée autour de deux membres du Comité Central du MEPROBA. Notons que, les trois présidents de l’UBU qui se sont succédés, sont, par ordre chronologique, SINDIHEBURA Vénérant, BUYAGU Salvator et NTIBATINGESO Sévérin tous originaires du CPBR. Tous les membres de l’UBU avaient l’obligation de militer dans la clandestinité sauf moi-même qui exerçait le mandat de Représentant de l’UBU partout où je pouvais atteindre sur la Planète. Plus tard, une partie de l’UBU évoluera en FRODEBU dès 1986. Le parti FRODEBU a gagné les élections en 1993 mais les deux Présidents NDADAYE Melchior et NTARYAMIRA Cyprien, tous les deux membres fondateurs du FRODEBU,  ont été assassinés.
 

FILIATION ENTRE NTARYAMIRA ET LA REVOLUTION BURUNDAISE

Si le Président NTARYAMIRA n’avait pas participé à la création de BAMPERE, est-ce qu’UBU aurait existé ? Et si UBU n’avait pas existé, est-ce que le FRODEBU aurait été créé ? Si le FRODEBU n’avait pas existé, est-ce que le CNDD aurait existé sachant que les deux tiers qui étaient dans la salle de l’Assemblée Constituante du CNDD, le 24 septembre 1994 à Uvira, étaient ressortissants du FRODEBU? Et si le CNDD et sa branche armée les FDD n’avaient pas existé, est-ce que le CNDD-FDD aurait-il existé ? Ceci pour dire que NTARYAMIRA était un homme extraordinaire, l’homme de la providence pour l’avenir du Burundi. Si NTARYAMIRA n’avait pas existé, est-ce que le Peuple burundais serait aujourd’hui en démocratie ? Je n’ai pas de réponse à toutes ces questions mais j’invite le lecteur a bien y réfléchir ce 6 avril. Le Président NTARYAMIRA a mené une vie difficile et très risquée d’abord dans la clandestinité. C’est lui qui a été envoyé par UBU pour venir en précurseur, rentrant d’exil du Rwanda avec tout le risque que cela comportait. A cette époque, il y avait deux journaux d’UBU que nous distribuions clandestinement au Burundi : Ukuri en Kirundi et Flambeau de la Révolution en français. Cyprien NTARYAMIRA était effectivement parmi les rédacteurs comme Melchior NDADAYE, Daniel BACINONI, Sévérin NTIBATINGESO, Melchior WAGARA, Sylvestre NTIBANTUNGANYA, moi-même et bien d’autres. Le gros des manuscrits était écrit au Burundi et au Rwanda mais  l’impression et la polycopie étaient envoyées à moi-même en Belgique, aidé par un Belge du nom de Michel ELIAS. J’organisais l’infiltration des produits de la polycopie jusqu’au Burundi et après, les produits étaient rassemblés chez NTARYAMIRA. Voilà notamment pourquoi nous l‘appelions « l’homme des missions très difficiles ». Après quoi, NTARYAMIRA et BACINONI ont fait distribuer le Flambeau de la Révolution et Ukuri même à 100 mètres du commissariat de la Gendarmerie. C’est NTARYAMIRA et BACINONI qui ont fait distribuer ces deux journaux dans le Complexe Textile du Burundi (COTEBU) sous la présidence de BAGAZA, ce qui y avait suscité une grande agitation. C’est dans les environs du commissariat de la Gendarmerie que la sûreté nationale du Président BAGAZA a découvert le stock de Flambeau de la Révolution et d’Ukuri chez NTARYAMIRA qui avait planqué ce stock à cet endroit. NTARYAMIRA fut immédiatement jeté en prison à Mpimba.

Pour que NTARYAMIRA sorte de la prison, il a fallu l’intervention de l’Epouse du Président BAGAZA, Fausta, la fille du sous-chef GATERETSE de Rushubi en commune Isale. Elle a appris que Cyprien NTARYAMIRA, fils du meilleur et très proche sujet de son père, était à Mpimba. En moins d’un mois, Fausta avait réussi de le faire libérer. Quelques mois après, il sera nommé Directeur dans le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Au fait, encore enfant, Cyprien NTARYAMIRA jouait ensemble avec Fausta qui avait le même âge. Ceci explique cela. Devenu cadre de l’Etat, M. NTARYAMIRA a mis en exécution la théorie socialiste apprise dans BAMPERE et l’UBU. Depuis sa prise de responsabilités dans le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, il n’a jamais cessé de rappeler que “la démocratie doit avoir un substrat économique”. Et il a fait ce qui était à sa portée en commençant par sa commune natale de Mubimbi où il a répandu chez les paysans de Mubimbi  l’élevage extensif des poules pondeuses pour que le paysan puisse vendre ses œufs en ville. Il a promu l’élevage de porcs et il a surtout étendu sur toute sa commune l’apiculture. Il n’était pas démagogue. Il mettait en pratique ses propos. Et il y a lieu de se demander si effectivement le Président NKURUNZIZA ne serait pas la continuité de NTARYAMIRA en excellant dans la promotion de l’agriculture et l’élevage comme l’avait fait son prédécesseur. Malheureusement, NTARYAMIRA n’a pas pu réaliser son idéal démocratique et socialiste auquel il aspirait. Son idéal se résumait par le mot d’ordre de NDADAYE et de NTARYAMIRA : «  gusabikanya » (le partage).

Actuellement, au Burundi, ce mot d’ordre se traduit par l’enseignement fondamental gratuit, les soins gratuits pour la femme depuis la conception jusqu’après l’accouchement, les soins de santé gratuits pour l’enfant de moins de cinq ans et les villages de paix.