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L’opinion internationale est secouée par les jeunes français et européens rassemblés dans EGAM (European Grassroot Anti Racist Movement) pour que les gouvernements européens mesurent la tragédie qui a décimé les Tutsi du Rwanda de 1994 au su et au vu de la Communauté internationale.

Ces jeunes gens invitent la France qui y était active en ces pires moments-là à revoir la copie de ses relations actuellement froides envers le Rwanda. Très clairement, ces jeunes alertent les gouvernants français et européens pour qu’ils comprennent la catastrophe qui n’en finit pas dans la région des Grands Lacs minée par des idéologies ethnocentristes, négationnistes et révisionnistes du génocide.

« La France doit en effet faire preuve de la plus grande transparence comme l’a estimé le Président de la République. Son implication est aujourd’hui essentielle dans la reconstruction de la mémoire collective au Rwanda. Elle a opéré le 7 avril dernier la déclassification partielle des archives de la Présidence française concernant les actions qui ont été menées au Rwanda dans l’été 1994.

Cet acte marque un premier pas symbolique pour répondre à la nécessaire exigence de vérité qui s’impose au nom du devoir mémoriel. Il en appelle néanmoins d’autres.

Nous, Parlementaires de tous bords politiques, estimons que la France doit aller plus loin et souhaitons nous unir aux Rwandais lors de la commémoration du génocide qui aura lieu le 7 avril 2016… », lit-on dans une lettre de 43 parlementaires français au nouveau Premier Ministre français Jean Marc Ayrault.

Le Groupe de pression dirigé par le bouillant député écologiste Noël Mamère encourage le Gouvernement français à réviser ses stratégies politiques et sa vision de cette Afrique centrale, particulièrement le Rwanda meurtri par un génocide des Tutsi de 1994 de très triste mémoire pour lequel de lourds soupçons de participation de la France dans sa préparation sont reportés dans la presse et la société civile françaises et internationales.

« … nous luttons pour l’énonciation de la vérité en France où le discours officiel est marqué par le silence pour son supposé rôle dans la manifestation de ce génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Ceci s’est observé dans la Lettre ouverte au Président de la République française que nous avons récemment écrite et publiée dans plusieurs journaux dont IGIHE, au Rwanda, Libération en France mais aussi dans les journaux anglais et allemand. Nous interpellons le Président de la République pour que beaucoup de moyens soient fournis à la justice française et pouvoir ainsi juger les génocidaires qui se trouvent en France… », avait alors confié au journal IGIHE M. Benjamin Abtan, Président d’EGAM et chef de la Délégation des Jeunes Européens à la 21ème Commémoration du Génocide des Tutsi à Kigali en Avril 2015.

En ce moment-là, le député français Noël Mamère avait été cité par Benjamin Abtan comme l’une des personnalités les plus en vue qui allaient secouer la structure politique française afin qu’elle révise sa politique diplomatique envers le Rwandais et qu’un dégel dans les relations bilatérales entre les deux pays soit réentamé.
Le geste de ce groupe parlementaire français a fait un impact sur le Parlement de l’Union Européenne.

“Nous, députés du Parlement européen et membres de parlements d’Europe, qui soutenons la constitution ou ferons partie de la délégation parlementaire française et européenne qui se rendra au Rwanda le 7 avril 2016, avec la société civile européenne rassemblée autour du Mouvement Antiraciste Européen – EGAM, pour participer aux commémorations du génocide contre les Tutsis en 1994, soutenons la demande de nos homologues français de constitution d’une délégation ministérielle pour participer à ces commémorations.”, lit-on dans une Déclaration signée par 43 député(e)s du Parlement européen et membres de parlements d’Europe de 17 pays qui montrent un soudain élan de compassion des parlementaires européens envers le génocide des Tutsi survenu au Rwanda de 1994.

Une lutte des idées mieux que celle des Kalashnikov et des obus

Ce mouvement politique de députés français fera de gros retentissements dans les démarches politiques françaises et européennes. Il vient épauler des efforts des associations de la société civile française qui lutte bec et ongle pour secouer la lourde machine judiciaire qui a du mal à renverser les anciennes alliances françaises avec un Rwanda francophone d’avant 1994.

En effet, des milliers de mandats d’arrêt internationaux émis par le Rwanda à l’encontre de ses sujets lourdement soupçonnés de crimes de génocide sont inopérants. Ne sont-ils pas lancés contre d’anciens et influents hauts fonctionnaires du Gouvernement Habyarimana (1973-1994) et autres de la société civile rwandaise de ce temps-là, eux qui étaient de grands leaders d’opinion très écoutés au point d’avoir rendu possible un génocide populaire ?

Les négationnistes actifs dans cette Europe

Le Mouvement négationniste et révisionniste est particulièrement émoussé par ce groupe de pression parlementaire français qui tient à la transparence et à l’éclatement de la vérité.

« Ceci aura pour conséquence de nouveaux rapports d’estime mutuelle dans les relations franco rwandaises. Le Gouvernement rwandais n’attend de la France rien que de voir éradiquée cette idéologie ethnocentriste hutue qui s’est manifestée depuis l’année charnière 1959. La Belgique coloniale l’ayant ravivée pour ses intérêts du moment, elle a fait de nombreuses victimes et pogroms de Tutsi au Rwanda (1959, 1969, 1963,1973) et au Burundi (1965 à Busangana/Muramvya, 1972, 1988 Ntega-Marangara/Ngozi, Kirundo), elle a passé le relais à la France officielle qui n’a pas lésiné sur les moyens à apporter aux régimes exclusionnistes de cette Afrique-ci pour culminer dans le génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda »,

a dit le sociologue Ndatimana qui souhaite autant que le groupe de députés français et européens voir cette France changer de conception et ses stratégies de coopération avec le Rwanda pour tasser un contentieux qui dure depuis bientôt 22 ans.

Ce sociologue croit que la chose est si facile. Sont-ce les 43 députés qui vont faire basculer tout le projet franco-FDLR d’invasion du Rwanda à partir du Burundi ? En effet des informations de source sûre qui parviennent à la rédaction font état de 14.000 combattants Fdlr en formation de combat au Burundi. La France aura débloqué en sous-main par le biais de Sassou Nguesso le Brazzavillois entre Avril et décembre 2015 plus de 5 milliards de francs pour officiellement pourvoir à l’entretien des troupes et autres forces de sécurité burundais.