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Il ne peut y avoir d’ambigüité –les barundi le savent- le Burundi est trop aimé. Pourtant, nous le savons tous (c’est du moins ce qui se dit et qui s’écrit!) Le Burundi est un des pays les plus pauvres au monde. Mais alors qu’a-t-il de séduisant (ou à offrir) aux yeux des grands ténors de ce monde, de la Belgique de Louis Michel et Maingain (Panafricaniste dans l’âme) aux USA de Barack (Africain de sang) en passant par la France et autres européens en manque d’aventure ?

Mesdames et Messieurs qui aimez tant le Burundi ;

Les Barundi vous en sont reconnaissants ; mais ils vous demandent de ne pas trop les étreindre car vous les étouffez ! Vous en faites tellement trop que votre jeu devient malsain. Ce jeu transparaît dans le complot international contre les dirigeants, les institutions du Burundi, son indépendance et finalement la liberté de son peuple. Les Barundi souhaitent savoir pourquoi votre amour est devenu une gangrène qui mine leur pays. Quand nous aurons trouvé la réponse à cette question, nous aurons trouvé une sortie à la crise actuelle qui secoue ce pays depuis bientôt 2 mois.

Moins de 1% de la population s’agite, profitant du pouvoir que votre argent leur donne, pour mettre à feu et à sang Bujumbura. Comptez les morts et les pertes économiques. Si la majorité silencieuse se lève, combien de morts vous faudra-t-il pour comprendre que c’est assez ! Car, admettez-le la majorité des Barundi et des forces de l’ordre est contre ce terrorisme déguisé en manifestations. Mais ils restent calmes et attentifs. Autrement le coup d’état fomenté il y a quelques jours avec votre soutien aurait réussi !

Pêchez –vous par ignorance? Le Burundi appartient aux Barundi ; il sera ce qu’ils voudront faire de lui, n’en déplaise à ces sous-fifres de NININAHAZWE, SINDUHIJE et autres ainsi que leurs chaperons. Ce jeu est vraiment mesquin et c’est loin d’être de l’amour comme vous voudriez le faire comprendre ! Il est plus facile d’aguicher un pauvre à coup de dollars pour lui acheter son âme en lui donnant de la main droite et en lui reprenant le double de la main gauche… Vous allumez le feu sous un prétexte fallacieux d’un refus de 3ème mandat, derrière lequel se cache une volonté non avouée de ramener au pouvoir les anciens trublions qui vous étaient dociles ; vous voudriez enterrer la démocratie, le suffrage universel au profit d’une transition dans laquelle le peuple n’aurait pas un mot à dire ! Les barundi ont goûté à l’amertume de leurs pouvoirs, ils vous disent PLUS JAMAIS CA ! Ils se plieront seulement et uniquement au verdict des urnes.

Pêchez-vous par cupidité ou par nostalgie ? Alors il faut vous rappeler que le Burundi n’est plus sous tutelle et encore moins une colonie de qui que ce soit : ni de l’UE, de l’EAC,… A titre de nation, il signe, négocie fait sien les conventions qui unissent les peuples et les états. Le Burundi est indépendant, faut-il le rappeler, depuis 1962. A son indépendance il s’était doté d’une constitution qui garantissait un pluralisme démocratique et l’accès au pouvoir via les élections hormis le fait qu’il s’agissait tout de même d’une monarchie constitutionnelle. C’est le coup d’Etat de 1966 dont le leader était le Muhima Capitaine Michel Micombero, aidé par le célèbre Ntiruhwama, qui mettra fin à cette constitution et instaura un régime totalitaire basé sur le modèle d’un Parti-Etat qui durera jusqu’e n 1993 (avec des génocides non encore reconnus à son actif). Pour recouvrer cette liberté, il a fallu 15 ans de guerre dans laquelle les barundi ont payé le prix du sang. La grande majorité des Barundi aspire à la paix et ne voudront jamais acheter ces guerres que vous exportez à tour de bras. Les exemples sont légions : Lybie, Egypte, Syrie, Ukraine…

Alors chers amis du Burundi, lâchez un peu l’étreinte. Car « qui trop embrasse, mal étreint ». Si vous voulez aider les Barundi, laissez-les vous dire comment les aider, mais ils ne peuvent plus supporter vos méthodes actuelles, car maintenant vous faites pire que bien.

RUVYOGO MICHEL