Transport: vers un contrôle rigoureux des émissions des véhicules
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Toutes les parties prenantes dans le secteur du transport sont appelés à tenir compte de la qualité des carburants et des caractéristiques mécaniques des moteurs dans l’importation ou l’assemblage des véhicules pour éviter ou réduire les émissions des véhicules.

Cette recommandation a été émise dans un atelier de sensibilisation sur l’approche stratégique de gestion des émissions des véhicules au Burundi, organisé jeudi 30 juillet 2020 par le ministère du commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme.

Selon le Secrétaire permanent au ministère en charge des transports, M. Samson Ndayizeye, les défis de la pollution de l’air en Afrique de l’Est attribués au secteur du transport ainsi que la prise de conscience que la région possède un parc automobile ancien et vieillissant ont été identifiés comme principales menaces pour la santé publique et l’environnement à cause des substances nocives contenues dans ces émissions des véhicules.

M. Samson Ndayizeye a fait savoir à cette occasion que l’analyse des parcs automobiles par pays a montré que l’absence de règlementation rigoureuse sur les véhicules dans la région conduit à l’importation ou à l’assemblage des véhicules sans technologie de contrôle d’émissions ou avec une technologie obsolète.

Et d’ajouter que cette approche stratégique de gestion d’émissions des véhicules devra aboutir à un développement des normes d’émission des véhicules répondant aux normes et standards de la qualité pour une mobilité plus propre, en harmonie avec ceux de la communauté de l’Afrique de l’Est.

Malgré la persistance de divergences entre les Etats membres de l’EAC pour avoir une même règlementation, Edouard Nyandwi, conseiller au ministère en charge des transports précise que chaque pays prend des initiatives pour mettre en place une règlementation spécifique conformément à l’accord de Nairobi de 2008 en attendant que les lois soient harmonisées au niveau de la communauté.

Edouard Nyandwi précise en en effet que pour les importations au Burundi, la limite d’âge est de 10 ans tandis que elle est de 8 ans au Rwanda et au Kenya, ce qui explique la nécessité d’harmoniser les normes antipollution dans la sous-région.

Pour faire face à ces émissions des véhicules, Jérôme Karimumuryango, expert en polluants organiques persistants, propose une information et une sensibilisation à grande échelle pour que tous les acteurs concernés et tous les parties prenantes sachent que ces émissions existent au Burundi et que les substances qu’elles contiennent sont nuisibles à la santé humaine et à l’environnement.

Pour cet expert, il faut également mettre en place une politique nationale et une règlementation adéquates car, explique-t-il, sans règlementation, les véhicules d’occasion qui dépassent l’âge requis et les carburants de mauvaise qualité continueront à être importés sur le territoire nationale.

Jérôme Karimumuryango recommande par ailleurs d’agir sur les véhicules existants dans le pays en exigeant le désencrassement régulier du moteur et d’agir aussi sur les véhicules importés en interdisant telle catégorie de véhicule, tel véhicule âgé, et tel modèle de véhicules.

L’expert en systèmes antipolluants, Pascal Ndayishimiye quant à lui, trouve qu’il est impératif que, dans le cadre de la gestion des émissions des véhicules, les caractéristiques des carburants utilisés soient bien maîtrisées pour l’adoption des normes antipollution harmonisées de la sous-région.

Il sied de préciser que l’approche stratégique de gestion des émotions des véhicules initiée par le ministère en charge des transports s’articule sur 3 axes et 22 actions et va coûter 37. 296. 875 USD.

Par NYANDWI Dieudonné