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Sinduhije : la résistance pacifique ou des crimes prémédités ?
par Côme Karabona ⋅ jeudi 13 mars 2014

Le samedi 8 mars 2014, le Burundi est passé près d’une effusion de sang des années troubles que les Burundais croyaient à jamais derrière eux. Alexis Sinduhije avait décidé de passer à l’attaque et de pousser son bataillon de jeunes vers les lignes d’affrontements violents avec les forces de sécurité du pays. N’eussent été le professionnalisme et la retenue des policiers tant malmenés par des jeunes embrigadés, drogués et dressés pour se battre avec acharnement, le Burundi serait en train de pleurer encore bien des morts.

N’en déplaise à certains médias et associations dites apolitiques qui, toute honte bue, renvoient dos à dos la police et les jeunes drogués du parti MSD, les crimes préparés et consommés par Alexis Sinduhije sont d’une extrême gravité pour le pays. Nulle part au monde, aucun policier ne peut se féliciter d’avoir séquestré des agents de l’ordre. La volonté de fragiliser la police et de banaliser son travail participe de la folie des années de crise quand les forces armées burundaises, la police et la gendarmerie s’effaçaient devant les sans échecs et les sans défaites. Sinduhije s’est trompé d’époque et de terrain.

Un affrontement prévu de longue date

Il ne faut pas se voiler la face : Sinduhije est un fauteur de troubles inné. Ceux qui l’ont côtoyé du temps où il était personnellement aux commandes de la radio RPA, se souviennent avec effroi des bagarres que Sinduhije provoquait dans les bistrots de la capitale. Dès que les coups de poings ou de pieds commençaient à se distribuer, Sinduhije filait par la petite porte et d’autres payaient pour ses écarts de langage ou comportements de voyou.

Il faut dire que même pour ce qui s’est passé le samedi 8 mars 2014, Sinduhije n’aura attendu que l’enregistrement de sa déclaration aux médias et par les caméras de TV pour filer à l’anglaise. Les naïfs sont restés barricadés au siège de son parti en croyant s’offrir en bouclier humain pour défendre leur leader. Il s’aime trop pour se donner en martyr des pauvres hères du Burundi ! Et la pauvreté ou le chômage ne justifient pas qu’on s’égare derrière un fauteur de troubles de l’acabit de Sinduhije.
Ce qui s’est passé le samedi 8 mars 2014 exigeait qu’on fasse des investigations approfondies et votre journal Nyabusorongo a réussi cet exercice combien difficile. Nous avons exploité les failles et les appétits de certains militants du parti MSD pour accéder à des documents accablants.

Nous allons vous partager ces révélations en trois parties. Pour le moment, nous vous prouvons que Sinduhije a préparé ce qu’il appelle « la résistance pacifique » depuis le mois de novembre 2013. Il a tenu des réunions et a recruté des chefs de bande dans différents quartiers de la capitale. L’objectif était de réunir plus de jeunes, d’entasser de la nourriture et des boissons afin de tenir longtemps alors que la capitale serait alors paralysée.

De ces troubles, Sinduhije espérait avoir des morts à jeter à la face du monde et exiger des condamnations internationales pour cet énième massacre au Burundi. Sinduhije espérait par ailleurs que la police allait désobéir aux ordres de ses supérieurs et refuser de disperser les jeunes apparemment sous emprise du chanvre. Sinduhije espérait que la jeunesse du parti CNDD-FDD tombe dans son piège et envahisse également les rues de la capitale. Ce qui aurait donné lieu à des affrontements sanglants et accréditer l’accusation de milice que l’opposition avance à tort et à travers.

Nyabusorongo vous invite à découvrir ici les documents qui attestent que le MSD a préparé son « mouvement de résistance pacifique » depuis longtemps. Dans la prochaine édition, nous allons vous faire découvrir les noms des jeunes qui se sont enrôlés pour paralyser la ville et réussir le printemps arabe au Burundi. Nous savons déjà qu’à la permanence du parti MSD, la police a mis la main sur des stocks de nourriture (essentiellement des beignets), du chanvre et des boissons. Les perquisitions opérées le lendemain dans le voisinage de la permanence du parti MSD ont permis de mettre la main sur d’importantes munitions et des armes à feu. Inutile de rappeler que les militants du parti MSD ont lancé deux grenades qui n’ont fait aucune victime humaine. Et de l’avis des militants du MSD interrogés sur place, la conviction est unanime que la police a tout fait pour éviter des morts. Même les tirs de sommation visaient en l’air et non vers la maison. Et pourtant, les policiers ont été malmenés, blessés physiquement et dans leur dignité d’agent de l’Etat.
Ceux qui ne s’intéressent qu’au sort des militants écroués à la prison de Mpimba devraient plutôt dénoncer la manipulation de la jeunesse et la folie de provoquer des tensions et des troubles. Le Gouvernement devrait prévoir des médailles à remettre à la police pour son travail professionnel qui a permis au pays d’éviter une hécatombe le samedi 8 mars 2014.

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