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S’intéresser plutôt aux élections libres et transparentes et non au candidat Nkurunziza
par Côme Karabona ⋅ mercredi 2 avril 2014

« Le pouvoir CNDD-FDD, un partenaire sûr pour nos partenaires pour garantir le maintien de nos troupes en Somalie et en RCA, l’opposition s’y oppose on le sait bien depuis l’arrivée des premiers éléments militaires en sol somalien. Tout ce qui se dit ces derniers temps, il s’agit plutôt des pressions pour diluer un tout petit peu la super puissance électorale du parti au pouvoir considéré comme un bulldozer politique par les diplomates occidentaux basés à Bujumbura. « Nous pouvons certes, faire des pressions, mais nos moyens sont limités par l’assise populaire du CNDD-FDD en milieu rural et semi-rural », a déclaré un envoyé spécial d’un pays occidental de passade à Bujumbura très tôt cette année.

Dans leur for intérieur, les leaders de l’opposition savent qu’ils sont mal partis pour chasser le CNDD-FDD du pouvoir. Ils savent que la communauté internationale fait pression sur le régime de Bujumbura non pas pour écarter le président Nkurunziza de la compétition mais pour qu’il y ait des élections libres et transparentes.

Dans l’intérêt de la communauté internationale, le CNDD-FDD, peu importe le candidat qu’il va présenter, peut rester aux commandes de l’Etat. C’est un partenaire qui compte et qui a une assise populaire très confortable. Alors que le Président Nkurunziza engageait les troupes burundaises dans les opérations de maintien de la paix, l’opposition et certaines associations de la société civile s’y opposaient fermement. A la lumière des performances de l’armée en Somalie et en RCA, le président Nkurunziza a marqué des points.

Les puissances mondiales comme les USA, la France et la Russie apprécient le rôle du Burundi dans la lutte contre le terrorisme et la recherche des solutions durables aux conflits qui ravagent certains coins de l’Afrique et du monde. Elles ont intérêt à s’impliquer dans les opérations d’observation du déroulement des élections au Burundi. Elles ne sauraient en aucun cas cautionner les actions ou les plans de ceux qui veulent semer les troubles au Burundi. Mais elles demeurent vigilantes pour s’assurer que le régime en place ne viole les lois en vigueur ou que les libertés publiques soient respectées.

C’est en quelque sorte la portée des messages faisant état de préoccupations ou d’inquiétudes que l’opposition interprète souvent de façon malveillante et espère que le régime soit mis sur le ban de la communauté internationale. L’opposition gagnerait à revoir sa copie et ses ambitions à la baisse. Aller jusqu’à attendre que Nkurunziza soit légalement candidat pour crier au scandale, ce serait comme chercher à puiser de l’eau avec un panier troué. Mais les Burundais aiment le non-dit et les secrets de polichinelle.