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Il dit s’appeler Bekele. Il habite un quartier de New Jersey. Il est ami d’un Burundais d’une ville limitrophe. Il se sont rencontrés hier et ont analysé les images diffusées sur les chaînes de télévision internationales concernant le Burundi. Notre ami éthiopien s’est posé vite la question de savoir si les policiers et les manifestants faisaient une répétition de quelque pièce de théâtre! Parce qu’il a vécu autre chose dans son pays dans les années 80! Et de se confier:” Notre premier ministre Mêlés Zenawi faisait face à une pression des Occidentaux pour laisser l’opposition faire ce qu’elle veut. Il a accepté. Mais quelques jours plus tard, les opposants tuaient toute personne favorable au gouvernement et quand la famille venait récupérer le cadavre, elle devait payer pour la balle qui a servi à la sale besogne. Ceux qui soutenaient le gouvernement étaient aux abois et pris en otages. Il y avait des morts dans tous les quartiers d’Addis. Finalement, le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans la capitale. Les médias étrangers ont été chassés du pays et les diplomates tenus à l’écart. L’armée et la police ont fait la chasse aux fauteurs de troubles. En 3 jours, l’ordre était rétabli. Il ne s’agissait pas de tirer en l’air mais de viser même en plein visage sur les serviteurs des intérêts des Occidentaux. Parce que le Premier ministre avait compris qu’il affrontait les pions des Occidentaux! Et au Burundi, on parle d’un mandat et on refuse que le peuple décidé à travers les élections. C’est clair que la situation est identique à celle de mon pays dans les années 80! Le gouvernement doit comprendre que pour casser ces manifestations violentes, il faut des moyens très forts. Les tergiversations sur les droits de l’homme et le nombre des victimes, c’est de la lâcheté. Les Occidentaux vous respectent après coup.”

Notre ami Éthiopien a frappé le poing sur la table quand il a appris que la Belgique et les Pays Bas avaient pris des sanctions contre la police burundaise! “Une police blessée, décimée, humiliée par des manifestants aussi violents? Il faut dire que la police burundaise est faite de gens de paix! Plus de vingt jours et moins de vingt morts parmi ces fauteurs de troubles? Allez savoir ce que Melés Zenawi a fait dans trois jours! Mais trois mois plus tard, les Occidentaux lui couraient derrière pour reprendre la coopération.”

Regardons du côté d’un observateur sud africain. Il a un frère militaire qui a participé aux opérations de maintien de la paix au Burundi. Il lui a confié:”Au Burundi, les gens veulent la paix. Ils font trop de débats mais prennent le monde à témoin quand ils doivent s’entretuer! Sans les médias internationaux qui attisent le feu, il y aurait moins de violence. Mais le gouvernement laisse faire. Ce qui fait le bonheur des radios et télévision internationales! Pour faire la paix, il faut que l’armée et la police traitent les manifestants comme tout fauteur de troubles et sans présence des médias. Et même si les images étaient diffusées sur Internet, le gouvernement doit savoir que quand il a la maîtrise de la situation, le reste est négociable avec les partenaires étrangers. ”

Du côté de la MENUB, votre site internet a pu avoir des indiscrétions du dialogue politique en cours. Les médiateurs étrangers ont clairement signifié aux activistes de la société civile et aux leaders de l’opposition que la communauté internationale a les preuves que le gouvernement a été très tolérant. “Vous parlez de manifestations pacifiques? Mais il y a des barricades, des pneus brûlés, des pierres jetées sur les forces de l’ordre et des armes à feu détenues par les manifestants. Il y a des personnes tuées ou torturées par les manifestants. Il y a des mineurs empêchés d’aller à l’école et des travailleurs pris en otage. Vous ne pouvez plus nier ces faits et il faudra qu’un jour les responsabilités soient établies. Ce ne sont pas les manifestants qui vont en répondre mais ceux qui ont appelé à manifester! ” A ces accusations, Evariste Ngayimpenda aurait répondu que ce sont les militants de Rwasa et les Imbonerakure favorables aux frondeurs du parti CNDD-FDD qui commettent ces crimes! Un activiste a parlé aussi des Rwandais qui agissent par haine ethnique envers les Hutus qui sont responsables du supplice infligé à un innocent à Nyakabiga et de bien des atrocités à Mutakura et Cibitoke! Les frondeurs n’ont pas de représentant dans le dialogue. Rwasa et Nditije ont mandaté Ngayimpenda! Il s’est tu et n’a pas encore rendu compte de cette mise en garde de MENUB!

Du côté de la diaspora rwandaise, les articles sur les sites internet attribuent l’attentat à la grenade qui a été perpétrée hier soir du côté de l’ancien marché central de Bujumbura à des éléments du service de renseignement rwandais DMI. Les accusation se basent sur ce qui s’est passé à Kigali et le mode opératoire. Alors que nous étions en train de finaliser ce papier, nous avons appris l’assassinat du président de l’UPD, Zedi Feruzi à Ngagara. Un crime crapuleux. Qui rappelle pour les Rwandais l’assassinat de Félicien Gatabazi ou Emmanuel Gapyisi! Le cachet du FPR sur commande de Sinduhije?

Laissons les enquêtes faire la lumière sur ce crime odieux et implorons pour le repos de l’âme de Zedi Feruzi et de son garde du corps. Nous prions pour la guérison de toutes les personnes blessées dans cet attentat. Mais nous notons que le site internet Révélation avait mis en garde contre le plan d’assassinats des personnalités politiques pour créer un climat de panique générale. Autrement dit, le gouvernement du Burundi est plus que jamais interpellé pour prendre des mesures d’urgence.

Face aux menaces des islamistes El Shabaab, à l’impératif d’éviter un vide institutionnel et à cette montée du terrorisme injustifiable, le gouvernement du Burundi est plus que jamais dos au mur. Les hésitations et les annonces du Conseil national de sécurité jouent contre lui. Disons que les regards étrangers ici sont loin d’être représentatifs de toute la grande communauté des amis du Burundi. Mais ils sont assez éloquents. Vos contributions nous intéressent.

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