RDC : Le Gouvernement promet des mesures contre l’ambassadeur rwandais
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Le Gouvernement d’Ilunga Ilunkamba s’engage à prendre une série des mesures dans les prochains jours à l’encontre de l’ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa, Vincent Karega. Et ce, après les déclarations du diplomate rwandais rejettant en bloc toute implication des troupes rwandaises dans le massacre des citoyens congolais dans le territoire de Kasika.

Intervenant sur les ondes de la radio Top Congo FM, un média privé émettant depuis Kinshasa, ce lundi 7 septembre 2020, le ministre de la Communication et médias, Jolino Makelele, a exprimé la désapprobation de son gouvernement. ”La RDC n’était pas d’accord avec cette prise de position du diplomate rwandais en poste à Kinshasa”, a-t-il affirmé. Avant d’ajouter :

Notre Gouvernement désapprouve les prises de position de cet ambassadeur rwandais en RDC. Vincent Karega a même été reçu par le Chef de l’Etat pour le lui faire comprendre. Il y a des choses que je ne peux pas vous révéler “, a déclaré le porte-parole du Gouvernement.

La seule certitude, a soutenu Jolino Makelele, c’est qu’il y a « d’autres mesures qui seront prises en rapport avec ses prises de position que je peux pas dévoiler ».

Jolino Makelele explique que la RDC attend pour l’instant des mesures que le Gouvernement rwandais prendra « à l’égard de cet ambassadeur. Si nous constatons que cela n’est pas le cas, le Président de la République et le Gouvernement prendront leurs responsabilités à l’égard de ce représentant du président rwandais qui, apparemment, dit autre chose par rapport à ce que le Gouvernement rwandais nous a toujours dit », a menacé le ministre de la Communication.

Le porte-parole du Gouvernement prévient qu’aucune mesure de rétorsion n’est exclue. Mais, nuance-t-il, tout cela relève des secrets d’État et de la diplomatie.

« Je ne peux pas en parler pour l’instant. Toutes les hypothèses sont permises. Nous n’en excluons aucune. Et les mesures qui seront prises seront proportionnelles aux agissements de cet ambassadeur », a renchéri Jolino Makelele.

Et de prévenir : « Nous pensons que les bornes ont été dépassées. Il ne faut pas assassiner les mémoires des congolais. Ce que Vincent Karega dit n’est pas de nature à favoriser les bonnes relations entre la RDC et le Rwanda. D’ailleurs, le Président de la République est en train de mettre cette question sur la table à l’occasion du mini-sommet qui aura lieu bientôt avec les chefs d’États de la région des Grands lacs ».

Pour rappel, Vincent Karega s’en était pris sur Twitter à un internaute congolais, qui rappelait le massacre d’un millier de civils congolais, le 24 août 1998, dans le territoire de Kasika, par des troupes venues de Kigali, d’après le rapport Mapping établi par des experts de l’ONU.

Vincent Karega avait notamment déclaré que « Parler de plus de 1.000 morts à Kasika alors qu’on ne cite que deux noms, n’est qu’une propagande », avait réagi Vincent Karega au post de ce congolais sur Twitter, qualifiant l’attribution de ce massacre à son pays de “calomnie” au motif, selon lui, « qu’on n’aurait pas cité les noms des villages concernés par ces tuéries et juste 2 noms de victimes, alors qu’on parle de 1100 morts ».
Il y a quelques heures, le diplomate rwandais a répété les mêmes propos sur un média français, narguant ainsi tout un peuple.

A la suite des déclarations de Vincent Karega, des mouvements citoyens ont tenté de manifester devant l’ambassade du Rwanda à Kinshasa pour protester contre les propos de l’ambassadeur rwandais. Leur marche a été violamment réprimée par les services de sécurité.

Olivier Kamo