Ravins/Mairie : des mesures urgentes sont recquises dans les meilleurs délais (A. Nibaruta)
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Les membres de la plateforme de prévention et de gestion des catastrophes naturelles, les hauts cadres des différents ministères dont celui de l’intérieur, de l’aménagement du territoire, l’équipe de la Croix-Rouge et les autorités administratives locales de la Mairie, ont effectué mardi le 23 avril 2019, une descente conjointe aux différents endroits de la Mairie de Bujumbura où les ravins menacent les habitations.

Le premier site visité est situé sur la route Mutaga III au quartier Kinanira II. Sur ce site, différentes infrastructures sont menacées entre autres, les maisons d’habitations, différentes infrastructures de la Regideso, une école dont une partie a été écroulée, une église déjà emportée par les eaux des pluies diluviennes etc.

Le deuxième endroit visité par les membres de la plate forme de prévention et de gestion des catastrophes naturelles est le collecteur des eaux de pluies situé entre le quartier Kajiji et le quartier Nkenga-Busoro de la zone urbaine de Kanyosha en commune Muha. Sur cet endroit, le collecteur est déjà bouché, il faudrait y ériger un autre collecteur parallèle à ce dernier et effectuer des travaux de curage en amont sur la rivière de Mugoyi où on a détourné le lit vers ce collecteur bouché.

Le troisième endroit menacé par les eaux pluviales est le ravin de Nyenzari situé dans le quartier de Gihosha rural dans la zone de Gihosha en commune Ntahangwa. Dans cette localité plus de 15 maisons ont été écroulées et plus de 35 maisons sont menacées. Enfin, les membres de la plate forme de prévention et de gestion des catastrophes naturelles ont effectué une visite au site Nyamanogo situé au quartier Mirango II de la zone Kamenge.

Comme on l’a constaté, c’est un ravin très récent et qui s’étend rapidement, il menace très les ménages d’où une nécessité de le stabiliser dans les meilleurs délais, a précisé le Professeur Jean Marie Sabushimike, Expert en environnement.

Dans tous ces endroits visités, les risques sont énormes surtout pour la vie de la population environnante, les ménages et la dégradation de l’environnement etc.

Selon le Directeur Général Adjoint de la protection civile et de la gestion des catastrophes OPC1 Anicet Nibaruta, l’objectif de cette descente était de faire le constant des dégâts afin de prévenir les risques , assister aux victimes et rédiger un rapport que ces membres de la plateforme de prévention et de gestion des catastrophes vont transmettre au Ministre ayant la gestion des catastrophes dans ses attributions avec une copie pour l’information au Ministre des travaux publics et de l’aménagement du territoire, le Ministre ayant l’environnement dans ses attributions et le Ministre de l’intérieur afin de soumettre la question au Conseil des Ministres pour prendre des mesures dans les meilleurs délais, car les travaux de réhabilitations des différents sites visités sont très coûteux, a précisé OPC1 Anicet Nibaruta.

Il a également fait savoir qu’au cours de cette semaine, une commission composée par l’administration communale, les membres de la plateforme de prévention et de gestion des catastrophes, les membres de la Croix-Rouge sera mise en place pour dénombrer les ménages à hauts risques et proposer les lieux d’évacuation où on va construire les sites d’hébergement, comme on l’a fait pour la population de Cashi et Gitaza de la province de Rumonge, a-t-il poursuivi.

Quant au Professeur de l’Université et Expert en environnement Jean Marie Sabushimike, il faudrait une étude multisectorielle pour prendre des mesures de prévention à long terme, en vue de protéger la ville de Bujumbura menacée par les glissements de terrains sur les hautes montagnes qui surplombent la ville.

Les conséquences du changement climatique sont réelles aujourd’hui en Mairie de Bujumbura. Pour promouvoir un développement durable de la ville de Bujumbura dans les différents domaines sociaux, économiques et environnementaux, une étude multisectorielle de différents intervenants devraient avoir lieu pour dégager un guide de référence, a indiqué Jean Marie Sabushimike.

Il a aussi fait savoir que la mauvaise gestion de l’aménagement du territoire, le non respect de l’environnement et le changement climatique dû à l’excès ou au déficit de la pluviométrie accompagnés des pluies diluviennes de ces derniers jours sont parmi les causes fondamentales des ces glissements de terres, car l’urbanisme devrait également tenir compte de la situation géographique de la ville de Bujumbura, a-t-il ajouté.

Concernant le ravin le plus récent de Nyamanogo qui s’étend rapidement, Jean Marie Sabushimike propose l’intervention de tout en chacun en ce qui le concerne. Il interpelle non seulement le Gouvernement mais aussi toutes les parties prenantes comme la population environnante pour contribuer. Selon lui, il faut évaluer « sans action que serait le coût de l’inaction ? », a insisté Jean Marie Sabushimike.

Signalons que sur la route Mutaga III menacé par les eaux du ravin de Kinanira II, une entreprise privée en collaboration avec l’office des routes est entrain de relever des données topographiques afin d’exécuter des travaux d’extrême urgence pour empêcher l’érosion de s’attaquer à cette route.

D’autres sites menacés d’écroulement sont éparpillés dans la capitale Bujumbura comme à Gisyo où plusieurs maisons ont déjà été emportées par le ravinement et une école secondaire est sous menace d’écroulement.

 

Par BIGIRIMANA Raphaël