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Deux personnes mortes, dix portées disparues et plus de six cent maisons détruites, tel est le bilan des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la commune Muhuta l’après midi du dimanche 29 mars 2015. Le chef de l’Etat qui s’est rendu sur les lieux, le matin du lundi 30 mars 2015, a indiqué que le gouvernement se joint aux familles éprouvées dans ces moments difficiles.
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Cette tragédie liée au changement climatique, a dit Pierre Nkurunziza, n’est pas un phénomène nouveau et propre au Burundi. Les pays notamment le Malawi, le Haïti et les Etats-Unis en ont eu et continuent l’expérience malheureuse. Il a remercié les équipes de secours qui, dans l’immédiat ont fait tout pour limiter les pertes en vies humaines. Il a également félicité le travail des médiats qui ont alerté les bienfaiteurs, le gouvernement et tous les acteurs afin de venir en aide aux sinistrés.
Chercher un abri et répondre à d’autres besoins de première nécessité comme la nourriture, l’eau potable constitue la première préoccupation du gouvernement. «Nous allons nous pencher sur cette situation lors du conseil des ministres le mercredi 31 mars 2015. S’il s’avère nécessaire, nous ferons appel à la solidarité nationale. Ce n’est pas la première fois qu’un tel malheur arrive et ce n’est pas la dernière », a dit le Chef de l’Etat. L’important, a-t-il ajouté, est de prouver que dans une telle situation les Burundais se montrent unis.
Dans de circonstances pareilles, a dit le président, l’urgence consiste à chercher les corps des disparus et de les identifier. Cela permet de les enterrer dignement. Le gouvernement, comme cela a été le cas à Gatunguru, prendra en charge les funérailles des victimes. Il va également accompagner les sinistrés jusqu’à leur réinsertion dans la vie normale.
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Une catastrophe épouvantable

C’était dans l’après midi du dimanche 29 mars 2015 qu’une forte pluie a commencé à tomber, raconte un habitant de la localité de Nyaruhongoka. Elle s’est amplifiée vers 15h. Là, dit-il, des montagnes, des rochers, des troncs d’arbres ont été charriés par de violents courants d’eau en provenance des montagnes surplombant la route Bujumbura-Rumonge. Bonjour le calvaire! Des maisons ont été rasées, raconte notre interlocuteur, montrant à l’équipe de journalistes de différents médias un étendu des roches sur une surface d’environ un hectare. Une catastrophe épouvantable, dit-il. Un enfant qui dormait dans une maison détruite a été enseveli par ces pierres, pointant du doigt une partie de la moustiquaire suspendu dans les décombres d’une chambre à coucher. Le pont de la rivière Nyaruhongoka était détruit à telle enseigne que pour un piéton, le traverser relevait de l’exploit. C’est aussi le cas des ponts de Gahoma, Mwambuko et Kavugangwe qui ne seront plus d’usage avant qu’ils soient complètement reconstruits.
La localité de Rutunga, toujours sur la Rn3, est rayée presque de la carte. Des maisons se sont retrouvées immergées dans le lac Tanganyika, d’autres entièrement détruites, les rochers ayant remplacé les habitations. L’église méthodiste, l’école fondamentale, l’école primaire et le collège communal de Rutunga ont été détruits et les bancs pupitres, les portes et une partie de la toiture flottaient sur le lac.
Les habitants sur trois km à partir de la localité Kijejeti et Nyaruhongoka sont dans la désolation totale, a dit l’administrateur de la commune Muhuta, Jonathan Nkeshimana. Il remercie le gouvernement pour avoir dépêché les équipes de secours et pour les travaux d’urgence consistant à dégager la route. Il a appelé la population de sa commune à être solidaire avec les sinistrés. Les habitants ont perdu les leurs et tous leurs biens, dit-il. Ils méritent le soutien de tous en commençant par les plus proches. Un appel au secours a été lancé à l’endroit des bienfaiteurs afin de venir en aide à la population qui a perdu tous les biens matériels, des champs et cultures. Quatre membres du gouvernement s’étaient rendus sur les lieux du drame. Il s’agit du ministre de l’Energie et des mines, de la ministre en charge du Transport et de l’agriculture, ainsi que du ministre chargé de l’environnement. L’entreprise chinoise CHICO était à l’œuvre pour essayer de dégager la route dans la localité de Kijejeti.

PPBDI