Mise en place des boîtes à suggestions : Pour mieux connaître les doléances de la population
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La mauvaise gouvernance, les cas de la corruption, les cas d’injustices, les autorités qui ne se comportent pas comme des leaders, les cargaisons frauduleuses saisies sont quelques méfaits dénoncés par  la population à travers des boites à suggestions installées par la Présidence du Burundi dans toutes les communes du pays, après quatre mois. C’est ce qu’a indiqué le chef de l’Etat lors de l’émission publique qu’il a animée le 30 décembre 2020 à Ngozi

En août 2020, le Président de la République du Burundi a instauré un système de mise en place des boites à suggestions aux chefs-lieux de toutes les communes du pays. C’est dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance dans tout le pays. Selon le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, cela permet à la population de formuler des suggestions ou de dénoncer ce qui ne va pas dans leurs localités.

Quelques administratifs s’adonnent à la mauvaise gouvernance. Néanmoins, la population a peur de les dénoncer pour ne pas subir des représailles. Pour le chef de l’Etat, ces boites à suggestions permettent de relever ce défi. L’auteur d’un forfait ne va pas connaître celui qui l’a dénoncé.

 

Quatre mois après leur mise en place, le Président de la République du Burundi fait savoir que  les doléances de la population sont nombreuses. Après la collecte et le traitement des contenus des boites à suggestions, nous avons constaté que les dénonciations ont concerné la mauvaise gouvernance, les cas de la corruption, les cas d’injustices subies de la part des autorités.  « Les autorités qui ne se comportent pas comme des leaders, qui ne gèrent pas correctement la chose publique. Nous avons constaté que l’ignorance des autorités est aussi », a fait savoir le Président de la République mercredi le 30 décembre 2020 lors de l’émission publique qu’il a animée à Ngozi.

Des sanctions vont être imposées

Selon le chef de l’Etat, des sanctions vont être prises à l’encontre des fautifs. « Actuellement, nous connaissons tout ce qui ne va pas dans toutes les localités du pays. Nous avons ordonné que certains chefs de collines soient relevez de leurs fonctions. Imaginez une autorité qui n’a pas encore passé six mois dans ses fonctions et dont le licenciement vient d’être ordonné son licenciement. Une telle autorité ne se s’est pas fait  élire pour le bien du pays », indique-t-il.

Toutefois, Evariste Ndayishimiye révèle que le dépouillement de toutes les boites à suggestions installées dans toutes les communes du pays prend beaucoup de temps. Plus d’un mois. Pour faire face à ce défi, la présidence envisage un nouveau système plus rapide. Il s’agit de l’utilisation des téléphones. Les messages téléphoniques vont faciliter la tâche, affirme-t-il. Sachez que nous sommes en train de mettre en place de nouvelles techniques (systèmes) pour savoir rapidement les doléances de la population. Cela va nous permettre de savoir rapidement les doléances du peuple et de réagir, fait savoir le chef de l’Etat.

« Quand nous le saurions rapidement, nous allons demander aux gouverneurs et aux administrateurs ce qui se passe dans leurs provinces et communes. Comme ça ils vont trouver des solutions rapidement ». D’où, l’appel lancé aux autorités locales de se ressaisir. Evariste Ndayishimiye lance également un appel à tous les Burundais pour qu’ils dénoncent les forfaits commis par les administratifs en envoyant des messages y relatifs aux hautes autorités du pays. Que ce soient les ministres ou d’autres hautes autorités. Cela va nous aider à savoir ce qui ne va pas.

Selon le Président, même les cargaisons frauduleuses sont actuellement saisies en grandes quantités. « Actuellement, les produits frauduleux sont saisis dans des voitures de la police, sur des positions de la police policière. La population commence à être vigilante. Tu ne peux pas voler le pays en sa présence », a-t-il précisé. Cela montre que le Burundi amorce un changement positif.

La population salue la mesure

Les gens aux quelles nous nous sommes entretenus dans la capitale économique Bujumbura saluent la mesure de la mise en place des boîtes à suggestions aux chefs-lieux de toutes les communes. Mardi 05 janvier 2021 à 12h, au chef-lieu de la commune Mukaza, Jean de Dieu Niyongabo résidant dans la zone de Bwiza a indiqué que même s’il n’a pas encore déposé des doléances dans une boîte de suggestion, il trouve que ce système aide à dénoncer ou à révéler les méfaits qui persistent dans la société. 12h 26 min, nous sommes à la Mairie de Bujumbura. Eric Mukunzi est convoyeur de bus. Avec ses amis, il regarde avec attention et pour la première fois l’escalier roulant de la Mairie de Bujumbura, l’unique en son genre au Burundi. Il nous révèle qu’il a déjà déposé des doléances dans la boîte à suggestions de la commune Ntahangwa. C’était pour dénoncer les cas de corruptions répétitives.

Chantal Niyomwungere est aussi à la Mairie de Bujumbura. Elle informe qu’elle a peur de déposer des doléances dans les boîtes à suggestions. Certaines sont à deux doigts des bureaux du personnel de la commune. Selon elle, avec les messages téléphoniques, ce sera plus direct et ça se fera en toute sécurité.

13 h 10 min, nous rencontrons Joseph Nduwayo au boulevard de l’indépendance. Il est venu de Mabanda dans la province de Makamba. Il est à Bujumbura pour rencontrer son avocat parce qu’il a une affaire dans la justice. Selon lui, des boîtes à suggestions dont la mise en place a été ordonnée par le Président de la République devraient également être installées devant les tribunaux où les procès tardent à être tranchés.

La collecte et le traitement des contenus des boîtes à suggestions s’effectuent par le bureau chargé des Affaires Politiques et Socio-Culturelles à la Présidence de la République. Ce bureau doit faire régulièrement des notes synthèses destinées au Président.

Par  Bruce HABARUGIRA