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Par @fridolinandres
Dans son article paru sur Yaga sous le titre de Quitter la CPI : un très mauvais calcul pour Bujumbura , l’auteur essaie de disputer de la chape à l’évêque tout en démontrant comment l’initiative prise par le gouvernement du Burundi de se retirer de la CPI est une « grave erreur »et un « mauvais calcul ». Des frasques et fresques qui mettraient à terre un pince-sans-rire à la volée d’une blague imaginée et imagée. Un sceptre délébile idéologique et un spectre d’une prolixité politique sans égale. Avec une légèreté hors du commun et trahissant l’esprit amateur du revers de la médaille près d’un négativisme troublant, il dit que « la grande erreur que font les autorités aujourd’hui est de penser qu’ils resteront indéfiniment au pouvoir », ce qui est absolument et superficiellement vrai mais complétement et substantiellement faux. La décision de Bujumbura d’en finir avec la CPI n’est pas mauvaise; elle est au contraire historique et salutaire à plus d’un titre. La CPI n’est pas seulement un mal local, il l’est aussi sur l’ensemble du continent africain. Ce que fait Bujumbura est un instant. Une étape. Un moment et une histoire.

Il est on ne peut plus évident que cette cour qui, au départ, se voulait indépendante , complémentaire aux instances judiciaires locales et destinée à punir les crimes les plus graves contre le droit humanitaire international, lorsque les criminels ne peuvent être jugés dans leur pays, a failli à sa mission de servir une justice équitable et impartiale. Elle est devenue un instrument de déstabilisation des gouvernements africains et un outil occidental de changement des régimes sur le continent africain. De la côte d’Ivoire au Kenya en passant par le Burundi et le Soudan, Bensouda agit exactement de la même manière sous les impulsions des puissances étrangères.

Cette cour raciale, ne visant exclusivement et principalement que les autorités africaines et surtout les noirs, a perdu le gros de sa crédibilité sur le continent noir. On comprendrait d’ailleurs pourquoi lors du récent sommet des Chefs des États et des gouvernements africains tenu à Kigali, plusieurs se sont mis d’accord pour sortir de cette cour . L’auteur dans son « analyse » omet volontairement de mentionner que depuis 2002, la totalité des enquêtes que la CPI a ouvertes concernent le continent africain. Pourquoi fait-elle de la chape de plomb sur les conflits en Afghanistan ayant fait jusque là plusieurs milliers de morts, silence total sur les morts en Syrie, en Ukraine, en Irak où à peu près 2 millions de personnes ont péris sous les bombes de ceux qui « combattent » le terrorisme etc… Que comprendre de tout ça? La réponse est simple: ceux qui tirent les ficelles dans tous ces conflits seraient ceux qui abreuvent Bensouda! Et l’auteur ne se donne même pas la peine de se demander pourquoi les grandes puissances à l’instar des USA qui n’ont pas adhéré à la CPI sont d’une quelconque manière parmi les premières à critiquer la décision de Bujumbura. Mémoire courte ou simple amateurisme politique? A voir. Mais ce qui est clair et net est que l’auteur a produit un papier sans aucune base historique et factuelle!
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Nkurunziza et son gouvernement n’ont fait que briser la glace en disant avoir l’intention de la quitter. Ils ne bluffaient pas. Le parlement l’a approuvée. Il ne reste que la promulgation de la loi par le Chef de l’Exécutif et d’ici une année, le Burundi aura démystifié et démythifié la manipulation bensoudaïenne et ceux qui comptaient sur elle pour faire basculer le pays dans l’obscurité. Les manœuvres dilatoires visant à semer la discorde et la division dans la société burundaise sont à dénoncer. Heureusement, un ennemi identifié n’est plus une menace. Le peuple a décidé, le peuple va assumer! Et, il ne s’agit pas de Nkurunziza et son gouvernement. Il s’agit de tout le peuple en toute sa diversité uni contre une justice néocoloniale. Une justice des blancs, comme le disait Museveni, un outil de l’occident pour maintenir sa main sur le continent noir. Nkurunziza ira-t-il jusqu’au bout? Ce pas de géant, pourra-t-il inspirer d’autres et provoquer un exode massif du reste des États africains membres de cette cour ? Le temps complétera.