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Ligue Iteka : une élection qui soulève une levée de boucliers
par Webmaster ⋅ vendredi 20 juin 2014

La ligue des droits de l’homme ITEKA vient d’organiser des élections pour se doter de nouveaux organes. La liberté, la dignité et la transparence auraient dû être les mots d’ordre pour cette organisation qui milite pour les droits fondamentaux des Burundais. Les voix bruitent et un scandale risque d’éclabousser cette organisation qui ne cesse de donner des leçons au gouvernement en termes d’exigences pour les élections de 2015.

Un candidat qui transforme le pot-de-vin en suffrages

On ne connaissait jusqu’à date que le miracle de Galilée où Jésus Christ a transformé l’eau en vin pour le bonheur des convives. Au sein de la Ligue ITEKA, d’autres miracles s’opèrent devant la stupéfaction des membres invités pour les élections de nouveaux dirigeants. Avant la tenue des élections et comme notre source le confirme, monsieur Anschaire NIKOYAGIZE, candidat soutenu par l’aile dure des Tutsis, aurait offert à boire et des enveloppes aux membres de la commission électorale. L’objectif était de le gagner à son projet d’écarter un autre candidat du nom de Cyriaque NDAYISENGA. Des prétextes furent alors inventés pour noyer le chien qu’on pouvait facilement accuser de rage !
Cyriaque NDAYISENGA eut tout de même la chance d’être informé du complot monté par son rival NIKOYAGIZE et les arguties avancées pour rejeter sa candidature. Il a compris que la commission électorale se basait sur certains articles du Règlement d’Ordre Intérieure de l’association et ne faisait aucun cas des articles favorables à sa candidature au niveau des statuts. Il a fait recours devant l’assemblée générale. Mais c’était peine perdue !

Une élection qui a tout d’une mascarade

Après avoir écarté le candidat Cyriaque NDAYISENGA, la commission électorale a présenté à l’assemblée générale trois candidats à savoir Anschaire NIKOYAGIZE, Alexandre NIMUBONA et Emmanuel NIBIZI. Les deux autres candidats faisaient les faire valoir pour cette mascarade d’élection. Dans la salle, les membres qui souhaitaient la candidature de NDAYISENGA comprenaient que le match entre leur tocard (Hutu) et celui de l’aire dure des Tutsis avait été renvoyé aux calendes grecques. Comme si on leur disait que la Ligue ITEKA des temps de Melchior Ndadaye a vécu ! Mais comme les Hutus sont revenus au pouvoir à la faveur de la restauration de la démocratie et des accords d’Arusha, il fallait les combattre sans répit et espérer que la communauté internationale aide à les renverser avec toutes les apparences d’incapables et incompatibles avec la géopolitique du moment.

Les dissensions internes qui interpellent le ministre de l’intérieur

La commission électorale de la Ligue Iteka a été corrompue pour refuser le candidat de l’alternance. Cette odeur de corruption n’est plus à l’intérieur de la ligue mais vient de gagner la place publique. Bientôt les voix vont s’élever pour dénoncer l’ethnisation du combat de cette association des droits de l’homme. D’aucuns tablent déjà sur une plainte en cours de préparation pour demander au ministre de l’intérieur de ne pas reconnaître l’issue de la mascarade électorale et d’exiger une compétition de tous les candidats conformément aux statuts de cette association.

Du côté de NIKOYAGIZE, on affûte aussi les armes pour manipuler l’opinion et accuser le ministre Nduwimana d’ingérence et de vouloir créer des ailes au sein de la ligue. Mais une chose est certaine : la société civile burundaise est malade de ses dirigeants qui confondent activisme et opposition radicale au gouvernement. Ce qui vient de se passer au sein de la ligue Iteka ne se comprend que dans la mesure où certains membres de ladite association ont compris le machiavélisme de cette société civile qui récupère la place laissée libre par l’opposition. Ils dénoncent et rejettent la tendance radicale à critiquer et combattre carrément le gouvernement. En organisant les manoeuvres et la corruption pour imposer un candidat extrémiste tutsi, la ligue ITEKA compte donner du fil à rétordre au gouvernement lors des élections de 2015. Mais souvent n’est-il pas pris qui croyait pendre ?