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Les Etats-Unis sont déçus par la répression violente continue des manifestations contre la candidature de l’actuel chef d’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, pour un 3ème mandat présidentiel, et s’apprêtent à envoyer au Burundi une mission d’observation électorale sous les auspices du centre de l’ancien chef d’Etat américain, Jimmy Carter, a déclaré mardi l’ambassadrice des Etats-Unis au Burundi.

Mme Dawn Liberi, ambassadrice des Etats-Unis au Burundi, a tenu ces propos dans une déclaration remise à la presse au lendemain d’un dialogue politique entre des représentants de la communauté internationale (Etats-Unis, Union Européenne et Suisse) et des délégués du gouvernement burundais.

Les Etats-Unis, ont appelé à “la fin immédiate d’utilisation de la force violente par la police contre des manifestations pacifiques, ainsi que l’intimidation politique, les menaces et la violence orchestrées par les IMBONERAKURE, dont certains feraient partie d’ une milice armée de la ligue des jeunes du Conseil National de la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD; parti au pouvoir)”, selon la déclaration.

Par ailleurs, pour l’ambassadeur Liberi, la fermeture des stations de radio et des blocages des média sociaux au Burundi, n’ont fait qu’augmenter l’instabilité et la violence à travers le pays. La liberté de presse est essentielle à toute démocratie et doit être défendu particulièrement dans un pays post-conflit comme le Burundi, a insisté Mme Liberi.

Pour ce faire, elle a recommandé au gouvernement burundais, de rétablir les conditions appropriées pour pouvoir organiser des élections libres, justes et transparentes.

Les observateurs internationaux sont essentiels dans cet effort, a-t-elle explicité, avant d’annoncer que les Etats-Unis s’apprêtent à envoyer au Burundi, une mission d’observation électorale sous les auspices du centre de l’ancien chef d’Etat américain, Jimmy Carter.

L’ambassadrice Liberi fait remarquer qu’en plus de l’augmentation de la violence, les flux de réfugiés vers le Rwanda, la Tanzanie et la République Démocratique du Congo (RDC), ont grimpé à plus de 50.000 personnes, du fait de cette nouvelle crise politico-sécuritaire liée à la question du 3ème mandat du président Nkurunziza.

Le 25 avril dernier à Bujumbura, la désignation du président Nkurunziza, par un congrès du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD; parti au pouvoir) pour briguer un 3ème mandat présidentiel, a provoqué, dès le lendemain, des manifestations continues dans plusieurs zones de la Mairie de Bujumbura et des provinces rurales burundaises.

Le Burundi organise une série d’élections de mai à août 2015. Toutefois, suite à la poursuite des manifestations, l’espoir pour vider ce contentieux politique, se focalise pour le moment, sur les décisions qui proviendront du sommet régional sur le Burundi prévu ce mercredi 13 mai 2014 à Dar-Es-Salaam.

Ce sommet, précise-t-on, placé sous l’égide de l’East African Community(EAC), verra la participation personnelle du président Nkurunziza, comme l’a confirmé mardi à Bujumbura sur les ondes de RSF-Bonesha FM son conseiller en communication, Willy Nyamitwe.