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Ce n’est pas un jeu de mots si CNARED semble un diminutif de CHAROGNARD, mais c’est plutôt pour une question d’affinité. Au fil des jours on comprend la dynamique de lutte de ce groupuscule dit CNARED. Il a décidé de produire et de vendre des cadavres. Une entreprise macabre, qui dénote aussi sa faiblesse politique et militaire. Faiblesse politique, parce que même du temps où ces partis formaient l’Ikibiri, ils n’ont jamais avancé aucune proposition positive, ils se contentaient de pointer du doigt le parti au pouvoir pour le critiquer.
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Et quand ils se sentaient en graves difficultés, comme en 2010, ils allaient déterrer les morts du cimetière qu’ils jetaient dans la Rusizi, et ceux-ci s’échouaient sur la plage du lac Tanganyika. C’est dans cette continuité qu’ils ont opté cette fois-ci pour l’assassinat de gens (parfois des inconnus, non identifiables) dont les cadavres sont donnés en pâture aux médias internationaux, qui sont eux aussi des charognards notoires.

Une espèce de symbiose, un marché gagnant-gagnant. Le CNARED livre les cadavres ligotés, fin prêts pour la consommation, les médias (RFI, FRACE24, REUTERS, TV5 MONDE…) tirent à boulets rouges sur le gouvernement de Bujumbura. Je disais que c’est aussi le signe d’une faiblesse militaire, parce qu’une vraie rébellion ne s’attaque qu’aux militaires. Or nous constatons des exécutions continues de civils, toutes les fois que les miliciens du CNARED, les sindumuja, mitraillent dans les quartiers. Quelqu’un a affirmé que ces coups de feu sont des entraînements au maniement des armes pour les jeunes recrues, et aussi des occasions pour exécuter ceux que les miliciens croient être des traîtres. Ils les ravissent, les tiennent prisonniers; entre temps ils accusent la police de les avoir enlevés.
Ces jours-ci ils y ajoutent la demande de rançon, pour rendre la disparition encore plus dramatique. Et un jour, ils les tuent, exposent leurs cadavres sur la route et s’exclament: « voilà la preuve que la police assassine les citoyens ». Ils demandent alors une force internationale (MAPROBU), pour suppléer à leur déficience. Comme pour la poule et l’oeuf, on ne sait pas qui vient le premier entre CNARED et CHAROGNARD, mais ils sont proches parents.

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