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C’est une information exceptionnelle qu’a obtenu @Ikiriho ce week-end: le président du parti RADDES, à Bruxelles depuis le 13 septembre 2016 pour une conférence du CNARED sur invitation du Centre pour le Dialogue Humanitaire, y demande asile.

Dans les motifs avancés par Dismas Nditabiriye pour se réfugier en Belgique, où il a effectué d’ailleurs des études en Chimie et Biotechnologie de 1978 à 1984, le Président du RADDES explique que “le pouvoir de Bujumbura projette de l’éliminer”.
La raison est qu’il a été un collaborateur dans la rédaction du Rapport EINUB rejeté par le gouvernement, avant finalement de servir de base pour la création d’une Commission Internationale d’enquête sur les violations des Droits de l’Homme au Burundi.

Cette information lui aurait été transmise par le Commissaire du Renseignement Intérieur, Alexis N., “via un membre hutu du RADDES” précise Dismas Nditabiriye aux autorités belges.
Il continue: “Je suis de l’ethnie tutsi, qui est visée par les tueries massives en cours au Burundi comparables à un génocide.”

Cette demande d’asile montre clairement le schéma pris par les détracteurs de Bujumbura pour faire monter la psychose sur un génocide (inexistant) au Burundi:
– premièrement, les faits sur terrain montrent que les Tutsi ne sont pas visés au Burundi par une chasse comme ment Dismas Nditabiriye. Il n’y a pas de tueries massives dans le pays. Même ceux qui sont accusés d’atteinte à la Sécurité du pays sont présentés devant la justice, lors de procès réguliers.
– deuxièmement, le RADDES annonce “un génocide des Tutsis” depuis 1993. L’entendre le répéter alors que le Burundi est dirigé par un parti à majorité hutu est plutôt chose normale
– ensuite, ce discours anti-Hutu n’est pas nouveau dans la bouche du RADDES. C’est même sa marque de fabrique: le parti RADDES est connu de triste mémoire à Bujumbura comme le soutien des jeunes SOGEDEM et sans-échecs tutsi qui ont tué tant de Hutus dans la capitale durant les années 1994-1996. L’un des meurtres les plus emblématiques, celui du ministre Kabushemeye, a été opéré en pleine journée par des jeunes extrémistes cachés dans la permanence du RADDES.
D’ailleurs, le président du parti de cette époque, Joseph Nzeyimana, fondateur du RADDES et connu pour son extrémisme, promettait aux Hutu “un traitement adéquat dans le cadre de la lutte pour la survie“, tout en qualifiant le président Ntibantunganya “d’incarner le mal burundais”
– enfin, l’hypocrisie de Dismas Nditabiriye comme un anti 3ème mandat “au nom du Respect des Accords d’Arusha” est scandaleuse: le RADDES était farouchement opposé au Processus de Paix d’Arusha au motif que Nyerere, puis Mandela, voulaient y associer les Hutus, décrit comme des tribalo-génocidaires hutu. Et jusqu’à la veille de la signature du texte, le RADDES répétera qu’il n’est pas partie prenante d’Arusha

Voilà donc le type de sources que les experts onusiens utilisent pour décrire rédiger leurs Rapports sur le Burundi.

Voilà les sources que les rapports des organismes internationaux et le Conseil des Droits de l’Homme endossent, répétant mot pour mot ce qu’elles disent sans savoir que les Burundais n’oublient pas que bien de politiciens actuels cachent leur extrémisme ethnique sous les casquettes bien financées de “défenseurs de droits de l’homme“.

Ceux qui sont malheureux sont les descendants des victimes hutu des sans- échecs à Bujumbura, qui vont croiser à Bruxelles un président d’un parti qui soutenait la mise à mort de leurs parents, et qui les accuse implicitement de vouloir “perpétuer le projet parental d’extermination…”

Le Burundi a besoin de la CVR de toute urgence.

by Irakoze Emmanuel