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Le jour de l’enterrement du président Jean Baptiste Bagaza, nous avons pu mesurer la grandeur des personnes et leur « luminosité ». Il ne s’agit pas de photométrie physique, mais du rayonnement de leur Ubuntu. Le président Nkurunziza a montré sa supériorité, même par rapport à Bagaza. En effet, Micombero (qui fut empoisonné en Somalie), n’a pas eu les honneurs de chef d’Etat, quand son cercueil retourna. Kagame a déterré le premier président du Rwanda, Dominique Mbonyumutwa, et a jeté les restes dans un lieu inconnu. Nous sommes en train d’enquêter sur le sort de la tombe de Kayibanda… Oui, Nkurunziza est le JOUR, Kagame est la NUIT.

D’ailleurs les employés de Kagame aiment aussi l’obscurité. Tenez ! Pacifique Nininahazwe et ses complices ont lancé une enième campagne ridicule, le lundi noir, qui sera naturellement sans lendemain car ses promoteurs sont essoufflés, peu nombreux, et ayant perdu la crédibilité. Le thermomètre de l’humeur de nos sindumuja se mesure aux paroles de Kiramvu, la muguruziwinyoni des temps modernes. Elle traite le chef des insurgés Pacifique Nininahazwe de couard et traître, puisqu’il a envoyé les fils et filles des autres dans la rue, tandis qu’il s’enfuyait et se cachait.

N’empêche ! cette couleur choisie pour la campagne nous a surpris pour plusieurs motifs:

 1) du point de vue de la communication, c’est exhiber son ignorance; protester avec du noir dans un monde de noirs qui ont tous des cheveux noirs, et portent souvent des habits noirs (uniformes scolaires), c’est comme on dit en kirundi « péter dans le vent », c’est-à-dire agir inutilement.

 2) la couleur noire elle est la plus préférée des colonisateurs (blancs) pour exprimer le dédain envers les africains. Chaque situation qui tourne mal est dépeinte en noir; le blanc « dénigre ». Les jours catastrophiques sont appelés « jours noirs ». Les sindumuja en proposant cette couleur pour leur protestation ont démontré qu’ils ont assimilé la leçon de leur maître blanc; c’est la classique réaction d’un esclave envers les autres esclaves: il se comporte comme son oppresseur. L’ironie du cas est que Pacifique lui-même est NOIR comme du charbon, pardon, c’est le NEGRE EVOLUE ! L’homme-catastrophe pourra protester en noir pour le reste de sa vie! (amenyo matindi agutwenga ari ayawe).

Pour rappel historique: en 1974, quand se déroulait la rencontre légendaire de boxe entre Cassius Clay devenu Mohammed Ali et Foreman à Kinshasa, le jeune chanteur d’alors Jonny Haliday avait chanté « Noir c’est noir, c’est sans espoir ». Alors les Kinois furieux [ils étaient encore fiers d’être congolais] l’avaient presque démembré…

Noir c’est beau, black is beautiful. L’obscurité (umwijima) n’est pas belle, parce qu’elle annule chaque couleur, chaque talent, chaque espèce. Etre blanc ou noir dans l’obscurité n’a pas d’importance; c’est comme dans la tombe. Et dans nos vies, certains sont comme le jour, avec leurs mille tonalités, d’autres comme la nuit.

burundiindependent
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