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L’assassinat du Lt Colonel Darius Ikurakure a été aperçu par la majorité silencieuse comme la nième gifle parce qu’il n’est pas le premier vaillant à succomber dans la liste déjà établie par les « sindumuja ». Peut-on alors y voir un signe de dysfonctionnement, de malaise interne, de l’infiltration de l’ennemie ? Quoi qu’il advienne, le peuple burundais en général, le pouvoir de Bujumbura en particulier, ont subit une humiliation sans précédent. Quelqu’un qui tire sur un officier dans les enceintes de l’Etat major et qui parvient à s’échapper dans la nature, sans la moindre inquiétude, c’est braver avec mépris l’armée burundaise. De là, on se pose des questions : quelle leçon avons-nous tirée de l’assassinat du Général Adolphe Nshimirimana, quelle leçon avons-nous apprise des autres attentats ciblés réussis ou échoués ?

Pourtant des signes avant couleur sont mis en exergue. Faut-il des télescopes pour voir les listes des vaillants combattants de l’armée burundaise à abattre, établies par les « sindumuja » ? Faut-il des oreilles de Kangourou pour entendre les campagnes de diffamation, de calomnie, d’injures et autres accusations connexes qui précèdent ces assassinats ? Faut-il la peau d’un caméléon pour sentir la symphonie d’énergie, l’accent sur le plaisir et la panoplie de saveurs et de réjouissance des « sindumuja », chaque fois que leur cible tombe ? Il suffit à titre d’exemple de surfer sur les réseaux sociaux pour vous en rendre compte.

Qu’est ce qu’on n’a pas entendu sur le Général Adolphe Nshimirimana à propos de l’assassinat des sœurs italiennes? Et pourtant il s’avère aujourd’hui que les mêmes présentateurs de ce talk-show, seraient les présumés vrais assassins, les vrais bourreaux de ces religieuses.

Si l’objectif des «sindumuja », en assassinant le Général Adolphe Nshimirimana, était de démoraliser les défenseurs du mandat de Pierre Nkurunziza, celui de l’assassinat du Lt Colonel Darius Ikurakure a une autre particularité, celle de démoraliser l’armée burundaise, celle de dire comme dans le film « na wewe » : les ex-FAB à gauche, les ex-FDD à droite.

Ce n’est pas pour rien que certains « sindumuja » affirment avec arrogance que Darius a été tué bel et bien par les ex-FAB. C’est dans l’intention de créer la tension dans l’armée et par conséquent ouvrir la faille fatale pour le pouvoir. Surtout que le régime de Kigali semble trembler si d’aventure un conflit armé venait de se déclarer entre les deux pays. Les services secrets de Kagame n’ont pas fini leur sale besogne à Bujumbura.

Pour l’instant, le pouvoir de Bujumbura doit comprendre qu’il est issu de la volonté du peuple burundais, qu’il a le devoir et l’obligation de protéger sa population dans leur diversité ethnique, religieuse et régionale et surtout dans leur fonction.

Le reste, la vie s’apprend et la mort se vit. Les sindumuja ne vaincront pas, à condition que la majorité ne reste pas silencieuse…. Face à ce grand jeu morbide des sindumuja, si l’on vous dit que l’individu de Darius Ikurakure est une quantité négligeable, à l’instar d’une feuille dans la multitude des feuilles qui habillent un arbre, sachez bien qu’il arrive un instant ou toutes les feuilles tombent une à une et dans le temps, l’arbre se retrouve nu, c’est l’hiver ou la sécheresse qui s’installe. Confer « plan Simbananiye ».

R.I.P Mon Colonel

Par Roberto Bacinoni