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Déguisés en passagers, des agents de police ont mis la main sur leurs collègues chargés de réguler la circulation des véhicules.

Panneau sur chaque point de contrôle.Panneau sur chaque point de contrôle.
«Il faut identifier et réprimer conséquemment tous les agents qualifiés qui étaient au service de contrôle sur les axes RN1, RN2, RN3, RN5 et RN7, le 26 juillet. ». Les ordres du directeur général de la police André Ndayambaje adressés au commissaire régional ouest. En cause, les policiers pris en flagrant délit de corruption par une équipe d’inspection de la police. Celle-ci avait décidé de voyager incognito, se faisant passer pour des passagers civils.

Elle a réussi à tromper la vigilance des policiers véreux de ces axes qui ont été pris la main dans le sac.
Des sanctions ont été prises à l’endroit de ces agents ainsi que leurs supérieurs. Plus d’une vingtaine de policiers ont été traduits en justice à cet effet et des mesures disciplinaires ont été prises.

« Ce genre de contrôle improvisé est effectué régulièrement dans tout le territoire national dans le cadre du plan d’action contre la corruption au sein de la police, mise en place en mars dernier», a indiqué le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye.

Selon lui, d’autres opérations sont menées notamment la réduction de moitié des points de contrôle sur les axes routiers ainsi que la mise en place des panneaux « la police incorruptible».

Cette mobilisation qui renfloue les caisses de l’OBR

« La police collabore également avec l’OBR sur la vérification de la conformité des registres, carnets de contravention et les recettes perçues », a ajouté le porte-parole.

A cet effet l’OBR se félicite de la lutte contre la corruption menée par la police. Toutefois un analyste tempère :
« La corruption ne s’est jamais aussi bien portée au sein de la police ». Il souligne que le salaire qu’il qualifie de misère ainsi que l’habitude de recevoir sans broncher les pots- de-vin sont à l’origine de ce statu quo.

Les chauffeurs de bus qui assurent les navettes Bujumbura-intérieur du pays se déclarent eux aussi dubitatifs quant aux résultats des actions menées par la police pour lutter contre la corruption. « Je donne toujours le fameux billet de deux mille Fbu à chaque point de contrôle lorsque les papiers ne sont pas en ordre», affirme l’un d’eux. « Ils acceptent toujours mon argent malgré la pancarte à chaque point de contrôle», dira un autre chauffeur de bus, faisant allusion au désormais connu panneau affichant en langue nationale « la police incorruptible ».

AGNÈS NDIRUBUSA (Iwacu)