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Le groupe kenyan Nation Media Group a entrepris des négociations avec le gouvernement burundais pour lancer une nouvelle chaîne de télévision et de radio. Notre correspondante en Suisse, Lassila Nzeyimana, s’est entretenu avec Linus Gitahi, CEO du groupe.
Créer une station de radio et de télévision au Burundi est le nouvel objectif du groupe kenyan «Nation Media Group». «Nous avons déposé une demande de licence et en ce moment un de nos directeurs est à Bujumbura pour discuter des modalités avec le gouvernement burundais», a expliqué Linus Gitahi, le CEO de ce groupe de presse lors d’un entretien accordé à Iwacu en marge de la 44ème édition du «Symposium de St-Gall».
Organisée chaque année par l’université suisse de St-Gall -une des meilleures écoles de business en Europe- cette conférence réunit des centaines de personnalités des secteurs économique et politique ainsi que des académiciens du monde entier pour discuter d’un thème spécifique. «Le clash» des générations était au centre du symposium qui s’est déroulé les 8 et 9 mai 2014.

Plateforme unique

«Lorsque nous créons un support dans un nouveau pays, nous n’exportons pas notre modèle kenyan. Chaque média est unique et indépendant, nous tenons compte des spécificités du pays dans lequel il est lancé. Cela sera aussi le cas au Burundi», a précisé M. Gitahi. Si les autorités burundaises donnent leur feu vert, il est prévu que la radio et la télévision émettent en Swahili. «Nous ne savons pas encore quand. Cela dépend du gouvernement burundais.»
Fondé au Kenya en 1959 par le millionnaire Aga Khan IV le Nation Media Group (NMG) est également présent en Ouganda, en Tanzanie et au Rwanda. La société est cotée à la bourse kenyane, le Nairobi Stock Exchange. Au total, le NMG compte 9 journaux dont «The East African» vendu aussi au Burundi, 3 chaînes de télévision et 5 radios.

Financement

La principale source de revenus du groupe est la publicité. «La vente des journaux ne couvre qu’une petite part de nos dépenses», précise le CEO. Pour diversifier ses rentrées d’argent, le groupe régional s’est notamment lancé dans le transfert d’argent. «Nous prévoyons également d’investir dans le secteur du tourisme. Nos lecteurs pourraient ainsi réserver leurs tickets d’avion sur nos sites web.»
Le NMG mise essentiellement sur la qualité du contenu de ses médias pour attirer plus de lecteurs et d’annonceurs sur ses sites : « C’est la raison pour laquelle nous ne ferons pas payer nos articles sur internet», a conclu Linus Gitahi.