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L’ADC-Ikibiri, une diversion politique pour pérenniser le Cndd-Fdd au pouvoir
Un commentaire Publié par BUJUMBURA News le 23 juillet 2014

Si les élections générales et locales devraient avoir lieu aujourd’hui, la victoire de l’ADC-ikibiri, l’opposition radicale au pouvoir Cndd-Fdd, serait très hypothétique. Non pas que cette grande coalition politique manque de cadres et militants, capables de remplacer valablement le Cndd-Fdd au pouvoir. Loin de là ! C’est plutôt par manque d’initiatives audacieuses et d’organisation efficace que l’ADC-Ikibiri marque le pas. Un handicap majeur, susceptible de booster sérieusement le Cndd-Fdd dans sa marche vers les victoires électorales en 2015. Avant toute tentative de battre le Cndd-Fdd en 2015, l’ADC-ikibiri devrait réorganiser profondément ses composantes, c’est-a-dire, les partis de sa coalition, en vue d’affronter sérieusement le Cndd-Fdd, avec toutes les énergies nécessaires.

Pour beaucoup d’observateurs, l’ADC-Ikibiri est encore très faible, disparate et inefficace, en dépit de toutes ses potentialités. S’il reste dans cette configuration, il joue inconsciemment le jeu du pouvoir Cndd-Fdd, pour devenir finalement, son aide-maçon, dans la construction de ses victoires électorales de 2015. Mais avec un minimum d’organisation et de concentration, ces prochaines élections ne seraient qu’une promenade de santé pour lui. L’idée de mettre en place une même liste électorale à chaque élection, risque de faire des ravages au sein du parti présidentiel sortant. Mais qui va établir ces listes et quand ? C’est le grand débat qui pourrait prochainement attirer beaucoup l’attention de tous les membres de l’ADC-Ikibiri.

Aujourd’hui, ce qui pourrait facilement mettre en difficultés le pouvoir Cndd-Fdd, vis-à-vis de l’ADC-Ikibiri, c’est des actions concrètes, bien élaborées et très régulières. Le tout, sous une action diplomatique intense, menée par des cadres déterminés, conscients de leur mission, et surtout, audacieux et incorruptibles. Mais aussi longtemps que les Grands leaders se réclamant de l’ADC-Ikibiri se contenteront d’un bref passage dans l’émission « Kabizi » ou par quelques communiqués de presse pour justifier leur existence, l’ADC-Ikibiri n’est qu’une diversion politique, en vue de pérenniser le pouvoir Cndd-Fdd.

Aujourd’hui, n’est-il pas déjà tard, pour que les Léonard Nyangoma, Alexis Sinduhije, … rentrent au pays et organisent leurs militants dans l’optique de 2015 ? Que gagne l’ADC-Ikibiri si Agathon Rwasa reste chez lui, sans déranger pacifiquement le pouvoir, dans une lutte démocratique d’opérer un carton plein en 20l5 ? Qui va appuyer sur l’accélérateur en vue d’obtenir la libération rapide des prisonniers politiques issus de l’ADC-Ikibiri, si ce n’est ces leaders, aujourd’hui en exil prolongé, bientôt inexplicable ? Le Cndd-Fdd n’est pas un arbre mort qui tombera par un simple coup de vent. Il faut se libérer de la peur et prendre le taureau par les cornes pour l’affronter sérieusement devant le peuple burundais.

Certes, vu la détermination du pouvoir Cndd-Fdd à sectionner en morceaux les grandes formations politiques, les victoires électorales de l’ADC-Ikibiri ne seront pas offerts sur un plateau d’Or. Tant que ces leaders de l’ADC-Ikibiri ne vont pas s’asseoir ensemble pour peaufiner leurs stratégies, inutile de pleurnicher sur les abus du Cndd-Fdd au pouvoir. Aujourd’hui, dans beaucoup de milieux politiques proches de l’opposition, les militants sont fatigués, démoralisés et pessimistes. Ce qui témoigne aujourd’hui un malaise important dans les rangs de l’ADC-ikibiri, une coalition ne tournant pas encore au maximum de ses capacités. Seule une « union sacrée » de ces leaders, dans les actes et dans les paroles, et en parfaite symbiose avec leurs militants, peut sauver l’ADC-Ikibiri et entretenir la Démocratie au Burundi, avant de vaincre le Cndd-Fdd aux prochaines élections.

Thierry Ndayishimiye