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Les relations de l’UE avec le Burundi sont fondées sur l’accord de Cotonou, qui comporte deux volets: le dialogue politique et la coopération au développement.

Ce 8 décembre 2015 aura marqué un tournant historique, très significatif et important dans les relations liant l’Union Européenne et l’Etat du Burundi, au travers des accords de Cotonou. D’après les communiqués des 2 parties concernées, le climat du dialogue était apaisé et franc, chaque partie a pu exposer son argumentaire quant aux griefs reprochés à l’autre partie. Cela a permis d’accéder à une meilleure compréhension mutuelle et une clarification quant à la considération du processus politique en cours actuellement au Burundi.

Une chose est certaine, plus personne ne conteste la validité des élections qui ont abouti à la mise en place du gouvernement actuel, non plus la validité du deuxième mandat constitutionnel exercé par Son Excellence le Président de la République, Mr Nkurunziza pierre. L’UE demande au gouvernement burundais de garantir la démocratie et les droits de l’homme, quoi de plus normal et logique à réaliser, quand on sait qu’il est issu du Conseil National pour la Défense de la Démocratie – Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD).

Le gouvernement actuel en place a représenté la partie burundaise à ces consultations et c’est un camouflet cinglant pour les Sindumuja d’une part et le CNARED d’autre part. L’esprit de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies 2248(2015) a plané sur le substrat de ces consultations car elles ont notamment respecté et consacré la souveraineté nationale du Burundi.

Pour le dialogue inclusif tant attendu, espérons que les Sindumuja et autres membres du CNARED ne vont pas chercher des faux fuyants pour ne pas y participer. On peut d’ores et déjà parier qu’ils vont s’inventer des prétextes, des subterfuges et des arguties pour se soustraire et se dérober à se rendez-vous crucial de dialogue entre Burundais car suite à ce processus de dialogue inclusif et intégral, la vérité sur leurs motivations obscures éclaterait au grand jour. J’ose croire que je vais perdre ce pari et qu’ils oseront affronter en face leurs actions qui sont, jusque maintenant, néfastes au devenir du Burundi.

De cette expérience malheureuse de coup d’état raté et de tentative de révolution de couleur, résultant du fait que certains agitateurs mal intentionnés ont profité de la liberté d’expression et d’association pour occuper indûment l’espace politique, qui ne s’en cachaient plus à enfreindre la Loi burundaise au grand jour, qui salissaient partout où ils passaient à gorge déployée le pays, qui induisaient en erreur par leurs mensonges les opinions tant nationale qu’internationale et qui s’érigeaient au dessus de tout y compris le gouvernement issu de la volonté du peuple burundais; le peuple burundais doit dorénavant être vigilant et alerte pour sauvegarder ses institutions démocratiques mais également ne plus laisser les aventuriers s’arroger le droit de tenter de contrôler l’action gouvernementale alors qu’il s’agit d’une prérogative qui est exclusivement et constitutionnellement attribuée au Parlement et au Sénat.

Quant à ces consultations qui viennent de se passer, notons la conclusion positive de l’Union européenne qui continuera à suivre avec attention les développements au Burundi et qui réitère sa disposition à des discussions constructives, à la condition d’engagements concrets et crédibles de la partie burundaise, permettant le respect des éléments essentiels de l’Accord de Cotonou. Quoi de plus normal.

Ruvyogo Michel