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Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce mardi après-midi pour parler de la crise burundaise. Mais il est toujours divisé concernant le Président sortant Pierre Nkurunziza, dont la victoire à la présidentielle suscite toujours la controverse.

Bien que le président sortant Pierre Nkurunziza ait remporté la présidentielle, pour un troisième mandat, cela ne met pas fin à la crise burundaise. Bien au contraire. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU doivent tenir des consultations ce mardi après-midi pour parler de la situation toujours tendue au Burundi. Ces discussions se dérouleront à huis clos.

Le Conseil de sécurité est toutefois toujours divisé sur la situation du Burundi. Depuis le début de la crise burundaise, qui a éclaté en avril, il a tenu huit réunions sur cet épineux dossier. Mais il n’a toujours pas pris de position claire sur la crédibilité des différentes élections législatives, locales et présidentielle qui se sont tenues depuis fin juin dans une ambiance d’intimidation et de violence. Alors que d’un côté les occidentaux critiquent l’attitude anti-démocratique du président Nkurunziza et la répression des opposants, la Russie, la Chine et les membres africains du Conseil (Nigeria, Tchad, Angola) estiment, pour leur part, qu’il s’agit d’une affaire intérieure burundaise. Par conséquent l’Occident ne doit pas s’en mêler.
« Une présidentielle ni libre, ni crédible, ni inclusive »

Depuis le début, les boservateurs de l’ONU tout comme Washington jugent le scrutin au Burundi non crédibles. La mission d’observation électorale de l’ONU au Burundi (Menub) a précisé que « le vote s’était globalement déroulé dans le calme mais que l’élection n’avait pas été libre, crédible ni inclusive ». Et dans un rapport préliminaire, les observateurs ont souligné « que le scrutin avait été marqué par des violences et que les libertés fondamentales avaient été sévèrement entravées ».

De nombreux observateurs craignent un risque de guerre civile au Burundi car les tensions sont loins d’être apaisées. Le président Nkurunziza est toujours contestée par une grande partie du pays, qui n’a pas encore digéré sa victoire alors que l’opposition a majoritairement boycotté la présidentielle. La crise burundaise a d’ailleurs éclaté lorsqu’il a affirmé son intention de se présenter pour un troisième mandat. De violentes manifestations menées par l’opposition et la société civiles éclatent alors dans le pays. Les protestataires, en rogne, contestent la candidature du dirigeant burundais qu’ils jugent illégitime et anti-constitutionnel. Mais la grogne à son encontre dans le pays ne faiblit pas au fil des semaines. Au point qu’un coup d’Etat est mené contre lui. Il y échappe de justice alors qu’il était en réunion d’urgence en Tanzanie avec les chefs d’Etat de la sous-région sur la crise que traversait son pays.

Aujourd’hui encore, le dirigeant burundais reçoit de nombreux messages d’opposants politiques exilés à l’étranger qui le menacent de commettre un nouvel coup d’Etat à son encontre. Selon un rapport de Médecins sans frontières, publié le 20 juillet 2015, près de 1 000 burundais quitteraient leur pays chaque jour pour se rendre en Tanzanie. Des chiffres contestés par le gouvernement. Mais qui témoignent du climat toujours tendu dans le pays.