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Mars 2016 : une revue scientifique ravive une mémoire perdue

Enfin, sur un autre registre médiatique plus scientifique, on observe également que des institutions universitaires réservent des espaces aux militants de l’opposition radicale qui peuvent déraisonner, agoniser en publiant les derniers cris de leur déchéance politique et de leur descente aux enfers. Ainsi, l’Institute of development Policy and Management, University of Antewrp, vient de publier un article de Gervais RUFYIKIRI qui s’intitule « corruption au Burundi : problème d’action collective et défi majeur pour la gouvernance ». Pour lui, l’Enfer, c’est les autres, comme le dit Jean-Paul Sartre. Or, cet article fait clairement état d’une récente affection de mémoire ou de déficit mental de la part de son auteur. On peut sans doute s’étonner que cette perte de mémoire lui ait échappé en si peu de temps. Autrement dit, le mensonge et la manipulation de Gervais RUFYIKIRI consistent sans doute à renier son passé, à contredire sa propre mémoire et la mémoire collective, à nier la réalité de ses responsabilités de président de la section CNDD-FDD de Belgique, de vice-président de la république, de président du sénat, de membre du Conseil des Sages, et somme toute à se comporter tel un gamin qui dit non à son beau-père : « ce n’est pas moi ».

En réalité, son analyse est une forme de confession ou de repentir dans laquelle, eu égard aux très hautes responsabilités que son parti et son pays lui ont confiées, il reconnait et avoue, de manière ouverte et officielle, qu’il est coupable de tous les actes de corruption et de tous les réseaux de malversation économique. À ce propos, en tout cas, les responsables de la revue n’ignorent pas que Gervais RUFYIKIRI, en tant que deuxième vice-président de la république, a coordonné, pendant les cinq dernières années, un bon nombre de départements ministériels à diverses compétences économiques : agriculture, élevage, énergie, mines, plan, développement, commerce, industrie, poste, tourisme, eau, environnement, aménagement du territoire, urbanisme, transports, travaux publics, équipement, finances, etc.

De même, un lecteur bien averti, à travers cet article, peut détecter deux personnages pathologiques en conflit : l’un qui accuse et l’autre renie. L’accusateur, c’est l’actuel Gervais RUFYIKIRI, frondeur instable qui se sent mal autant dans sa peau que dans son esprit, et qui, refoulé par le CNARED, se trouve en quête d’une autre radicalité. En revanche, l’accusé, celui qui renie, n’est autre que Gervais RUFYIKIRI, président de la section CNDD-FDD de Belgique, vice-président de la république, président du sénat, membre du Conseil des Sages.

Comme je l’ai montré précédemment, cette dualité, ou mieux encore cette duplicité, résulte d’une perte de mémoire d’un personnage à la recherche d’une notoriété perdue, Mais, exactement, de quoi l’accusateur accuse l’accusé ? Il l’accuse, dans son article, de tous les actes de surfacturation, de sous-facturation, de non-fourniture de biens, d’usages de clauses exclusives, qui se sont posés dans les ministères qu’il coordonnait lui-même
En fin de compte, à notre avis, cette revue ne doute pas de la responsabilité de l’auteur de l’article devant les Burundais et les membres de la communauté internationale quant à l’état où se trouvait l’économie burundaise au cours de sa fonction de vice-présidence de la république. C’est donc cette autre forme de manipulation de l’opinion et de trahison du peuple burundais publiée dans une revue scientifique que je tiens à dénoncer au titre de journaliste indépendant.
Pour conclure, je demande aux médias d’information privés burundais de garder à l’esprit que la liberté d’expression n’est pas un droit divin et absolu. Ce droit fondamental est soumis, dans toutes les constitutions et les instruments internationaux de protection des droits de l’homme, à un régime de restrictions juridique qui en limitent l’exercice et la jouissance, dans le respect d’autrui, de la morale et de l’ordre public.

Philippe NIYONGABO,
Journaliste indépendant