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Bujubmura, 23 sept 2015 : Les musulmans du monde et du Burundi célébreront jeudi la fête de l’Aïd El Adha. Il s’agit d’une grande fête musulmane qui leur rappelle la foi d’Abraham envers Dieu. Il a accepté l’appel du Seigneur de lui offrir son fils Ismaël et, au moment où il allait immoler son fils, Dieu lui a offert un mouton pour qu’il donne son offrande.

A la veille de cette fête, l’ABP a pu aller observer l’ambiance qui règne dans la capitale pour se rendre compte de la manière dont les musulmans de préparent à cette cérémonie. Au marché communément appelé chez Sion, les acheteurs ne sont pas nombreux, rien ne montre qu’il y a des personnes qui se préparent à une fête contrairement à ce qu’on observait les années antérieures.

Pour Aicha Shabani, une vendeuse, rien ne montre qu’il y a une fête, les acheteurs viennent au compte-gouttes. Elle a indiqué qu’il n’y a pas moyen de monter les prix car, il n’y a pas d’acheteurs.

Cependant, Mwajuma, une musulmane qui faisait ses achats n’est pas du même avis car, selon elle, les prix sont très élevés. Un kilo de riz Kigoma (riz que les musulmans utilisent pendant les fêtes) coûte 2.000 FBu alors qu’il était à 1.600 FBu. De même que le kilo de haricot jaune qui s’achète à 1.500 FBu le kilo alors qu’il était avant la fête à 1.300 FBu.

La même ambiance morose s’observe également à l’abattoir de Bujumbura où s’achètent les bêtes à abattre. Rien ne dit qu’il y a une grande fête jeudi. Il y avait très peu d’acheteurs et peu de bêtes à vendre. Yussuf Hakizimana a improvisé, à l’occasion de l’Aid El Adha, une activité de vente de chèvres et de moutons à l’abattoir de Bujumbura. « Normalement je ne suis pas vendeur de bêtes mais, je l’ai fait pour voir si je peux avoir des haricots pour mes enfants le jour de la fête. Mais, je vois que c’est grave, il n’y a pas d’argent. Je suis en train de baisser le prix parce qu’il n’y a pas d’acheteurs. Je ne sais pas où sont les acheteurs, ils ont fui ou c’est la pauvreté car, ces derniers jours la vie est très difficile. J’ai commencé à vendre mes bêtes depuis avant-hier, mais j’ai pu vendre aujourd’hui un mouton. Un mouton se vend entre 50.000 FBu et 90.000 FBu tandis qu’une chèvre se vend jusqu’à 110.000 FBu ».

« La fête de demain, c’est la fête du sacrifice, j’ai pris un mouton parmi ceux que je vends, je vais l’abattre et le partager avec des voisins », a dit Yussuf Hakizimana, qui a indiqué avoir prit la journée d’aujourd’hui pour jeûner afin de se préparer à la fête de demain. « Ceux qui le peuvent se sont rendus à la Mecque, mais moi aussi j’espère que je le pourrais un jour si Dieu le veut », a-t-il dit. Abdalah Shabani est un musulman d’origine arabe.

Il était lui aussi venu à l’abattoir pour s’acheter des bêtes à abattre à l’occasion de la fête du mouton. « Je suis venu acheter des bêtes que nous allons offrir à notre Dieu en guise du souvenir de la foi d’Abraham. Puis, nous allons les offrir aux pauvres. Je vais acheter 15 chèvres et des moutons. Nous allons cibler les pauvres à qui nous allons donner à manger ». A l’abattoir, les percepteurs de taxes de l’Etat sont plus ou mois satisfaits, un d’entre eux a indiqué qu’il attendait des musulmans turcs qui sont venus célébrer la fête au Burundi. Ils ont commandé 200 vaches et ils distribuent de la viande aux pauvres pour qu’eux aussi célèbrent la fête dans la joie. Ils vont jusqu’à l’intérieur du pays, a-t-il dit.

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