Partage

Le président Pierre Nkurunziza a demandé ce mardi aux corps de défense et de sécurité de rester au-dessus de la mêlée en cette période où le Burundi s’approche des élections. Cet appel a été lancé alors qu’il procédait à l’ouverture de l’année académique 2014-2015 à l’Institut supérieur des cadres militaires (ISCAM).
La période des élections est, selon M. Nkurunziza, un moment de turbulence politique qui ne manque pas d’éveiller les esprits et un temps que certains hommes politiques voudraient exploiter à leur avantage. « Ne vous laissez donc pas distraire par les discours des uns ou des autres. Continuez plutôt à vous comporter comme des corps réellement professionnels et républicains, comme vous l’avez suffisamment prouvé par le passé », leur a-t-il dit.
Le chef de l’Etat a promis des sanctions sévères à ceux qui se comporteront comme « des brebis égarées », ternissant ainsi l’image du corps respectable qu’est l’armée burundaise. « Nous rappelons, a dit le chef de l’Etat, « que dans notre pays, le pouvoir est le résultat d’une démocratie fondée sur l’expression libre de la volonté du peuple, concrétisée par le respect du verdict des urnes ».
Les locaux de l’ISCAM étant vieux de 40 ans, le président Nkurunziza a promis de les réhabiliter en octroyant, dans un mois n’excédant pas un mois, de nouvelles tôles.
Le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, général Major Pontien Gaciyubwenge a, quant à lui, renchéri en disant que les forces de défense et de sécurité doivent refléter la volonté résolue des Burundais, en tant qu’individus et en tant que nation, de vivre égaux, dans la paix et en harmonie. Ils doivent, selon lui, enseigner à leurs membres à agir avec rigueur et fermeté, en conformité avec les lois en vigueur.
Citant un des dirigeants du CICR, le juriste Jean Pictet, il les a invités à « être impartiaux et neutres, mais de façon responsable et objective ». « La Force de défense nationale (FDN) est un corps armé, conçu, organisé et formé pour la défense de l’intégrité du territoire, de l’indépendance et de la souveraineté nationale, la protection des institutions, de la population et de leurs biens. Nul ne peut se dérober de cette mission au risque de plonger le pays dans une situation confuse”, a indiqué le ministre Gaciyubwenge.
Au cours de ces cérémonies, la 41ème promotion a passé le témoin à la 42ème promotion. Il y a également eu une cérémonie d’incorporation définitive de la 45ème promotion de l’ISCAM.
Le commandant de l’ISCAM, le colonel Aloys Bizindavyi a fait savoir que l’ISCAM vient de recruter la 46ème promotion, et cela dans le respect des Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation. Avec la prise en compte de la dimension genre, a-t-il dit, signalant que 71 filles ont été recrutées à l’ISCAM depuis sa création en 1975 et 31 d’entre elles ont déjà terminé leurs études.
Huit filles ont été retenues dans la 46ème promotion, a-t-il souligné. Il a en outre fait savoir qu’à part la formation militaire, l’ISCAM dispose de deux facultés, une des Sciences fondamentales et une autre des Sciences économiques et administratives. Ceux qui veulent suivre d’autres facultés vont suivre les cours à l’Université du Burundi, à l’Université Lumière de Bujumbura et à l’Institut de Santé publique du Burundi, mais aussi à l’extérieur du pays. (Source: ABP)