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la_crise_burundaise_renvoie_a_des_frustrations_economiques.pdfTous ne constituent pas des bruits d’écho produits à partir du pavé lancé par les leaders du mouvement insurrectionnel violent qui a déjà emporté des vies humaines et occasionner des dégâts matériels tant publics que privés. Mr Pacifique Nininahazwe a revendiqué sa paternité ainsi que son « succès » dont il qualifie de victoire importante. Cependant, les faits au quotidien implacablement lui donnent tort.
Des personnalités neutres commencent à livrer leurs observations, qui sommes toutes, collent mieux à la réalité du Burundi d’aujourd’hui. Ce n’est que chose logique car après les passions subjectives amplifiées par des techniques de manipulation médiatique, la raison commence petit à petit à prendre le dessus. On peut classer dans cette catégorie la publication et la conclusion ci-après.

(RFI, 11-06-2015) Le chercheur français André Guichaoua, professeur de l’Université Paris 1 (Panthéon Sorbonne), spécialiste des Grands Lacs et témoin-expert du bureau du procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda, vient de passer deux semaines au Burundi. Il s’est entretenu avec les différents acteurs de la crise à Bujumbura. Quelques jours après son retour, il livre à RFI sa lecture de la crise qui traverse actuellement le Burundi.

Il termine son texte après avoir analysé les éléments qu’il a récolté et étudié au Burundi par rapport à la crise actuelle ainsi qu’en écoutant les dires de ceux qui prédisent l’apocalypse en ces termes : Non, par principe, car dans le Burundi émancipé né des accords de paix d’Arusha, il n’y a plus d’ennemi(s) intérieur(s). Dans les faits, ensuite, car l’armée « intégrée », toutes les coalitions politiques, les églises et les organisations de la société civiles sont plurielles. En outre, car le CNDD-FDD est sans contestation possible, le parti qui a le plus d’adhérents, de cadres et de dirigeants tutsi.
Enfin, parce que six semaines après le début d’un séisme qui bouleverse toutes les stratégies et alors que la paix est une nouvelle fois devenue l’otage d’enjeux politiciens subalternes, la grande majorité des Burundais fait preuve d’un incroyable sang-froid pour supporter les graves incidences de la crise sur leur vie quotidienne, pour affronter la peur, et surtout éviter que des dérives irréversibles ne se produisent. Cette maturité et cette force sont à ce jour encore les plus fermes remparts contre les prophètes de malheur et la régression ethnique.

Dans les jours qui viennent et sûrement après la fièvre électorale qui fait rage aujourd’hui, on peut aussi supposer que nous aurons de plus en plus de témoignages et d’écrits qui nous permettront à mieux saisir les tenants et les aboutissants mais au-delà de tout ça que la justice dira aussi sa vérité afin que les fauteurs de troubles ne puissent pas encore une fois dormir tranquilles.

Minani Pontien