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L’ambassadeur d’Afrique du Sud au Burundi, Ephraim O. Monareng, a visité le Groupe de Presse Ikiriho. Lors de son entretien exclusif, il a déclaré que l’avenir du Burundi est garanti aussi longtemps qu’il n’y a pas d’ingérence extérieure. Il s’est également exprimé sur différentes questions comme: la situation sécuritaire au Burundi, la menace de génocide, les pourparlers en cours à Arusha, la situation des médias au Burundi et la commission vérité et réconciliation au Burundi ainsi qu’en Afrique du Sud.

Après un séjour de quatre ans en mission au Burundi, comment appréciez-vous la situation sécuritaire en ce moment?

Je suis satisfait de la situation sécuritaire au Burundi et je veux donner un peu de détails. Le 29 janvier 2017, c’était ma quatrième année au Burundi. Je suis venu au Burundi en 2013 et j’ai eu un accueil vraiment chaleureux. Il est important de dire que les Burundais sont en général très chaleureux. Les conditions météorologiques, en particulier la saison des pluies, elle est unique: quand il pleut, il y a du soleil en même temps. En outre, le Burundi est un endroit très merveilleux et une bonne destination pour le tourisme. Il nécessite d’être exploré.

En ce qui concerne mon expérience dans ce pays depuis mon arrivée, je n’ai jamais rencontré aucune menace. J’ai rencontré des gens pacifiques parce que déjà en 2013, les Burundais jouissaient de certains dividendes de la paix suite à l’application de l’Accord d’Arusha. J’ai visité des provinces comme Muyinga, Ngozi et beaucoup d’autres pour en mentionner quelques-unes sur les dix-huit provinces. J’ai visité la majorité des provinces ici et, comme je le dis maintenant, je sais à quoi ressemble cette situation. Alors, je dis simplement que je n’ai jamais eu peur ou de menace.

Sur base des conflits répétitifs que nous avons vécus au Burundi, quelles pourraient être les causes de la violence?

Le colonialisme et les intérêts des puissances impériales qui viennent en Afrique peuvent être l’une des explications. C’est effectivement un problème parce que je ne comprends pas pourquoi les Hutu, les Tutsi et les Twa peuvent se battre dans ce pays.

Le problème au Burundi est amplifié par l’ingérence étrangère. Se référant à la crise de 2015, il était évident que ceux qui se battaient ont été informés qu’il était possible de prendre le contrôle de ce pays. Mais on ne leur a pas dit que l’heure de prendre le pouvoir par force est dépassé. Cela signifie que toute la classe politique ne comprend pas comment l’Afrique fonctionne. Si les gens sur terrain disent qu’ils vous apprécient, ils voteront pour vous. Dans le monde actuel, la démocratie s’exprime par le vote.

Que pensez-vous des rapports faisant état de génocide en préparation ou en cours au Burundi?

Je sais que certains Sud-Africains étaient convaincus qu’il y avait une menace de génocide qui pesait sur le Burundi. Ma préoccupation a été d’expliquer la situation réelle d’ici. En effet, à un certain moment en Afrique du Sud, ils pensaient que nous devrions nous retirer et retourner à la maison parce que nos vies étaient considérées comme étant en danger.

Pour ma part, j’ai personnellement refusé parce que je n’ai pas vu de danger car j’ai voyagé dans toutes les provinces et j’ai apprécié la paix dans ces endroits. Ce qui est vrai est qu’un avenir meilleur du Burundi est garanti aussi longtemps qu’il n’y a pas d’ingérence extérieure. Et … pour être honnête, l’avenir du Burundi se trouve entre les mains des Burundais: opposition, gouvernement, tout le monde. Le jeu du blâme n’aide à rien. Une solution peut être trouvée par le dialogue. Les Burundais peuvent le faire et ils ont démontré qu’ils le peuvent.

Sur quoi fondez-vous cette confiance que vous placez dans les Burundais ?

Pour ne citer qu’un exemple de leur capacité à le faire: grâce à l’intégration réussie des forces de l’ordre et de sécurité, les Burundais ont montré qu’ils pouvaient construire leur pays sur la base du dialogue et de la compréhension mutuelle. Un dialogue inclusif est possible si les Burundais ont un espace pour se parler de leurs problèmes.

Le dernier point est de féliciter le Président du Burundi pour avoir libéré les prisonniers, y compris les membres du MSD, etc. C’est un exemple de bâtir une communauté basée sur la compréhension et le pardon. Vraiment, je remercie le président pour l’initiative prise de libérer ces prisonniers, peu importe ce qui s’est passé.

Nos relations bilatérales entre notre pays et le Burundi restent intactes et comme la paix est revenue, l’Afrique du Sud est plus optimiste au sujet du Burundi.

Et quelle est votre point de vue sur la possibilité d’un génocide au Burundi?

Celui ou celle qui fait la promotion et la propagation de l’idée du génocide au Burundi a un agenda caché à l’esprit. Comme je l’ai dit, s’il y a une ingérence extérieure, on peut croire n’importe quoi. Je n’ai jamais senti qu’il y a un génocide possible depuis que j’ai commencé à travailler dans ce pays. Les Burundais sont maintenant en paix. Le danger provient de ceux qui tentent d’influencer la situation.

Le monde entier a été informé d’un génocide au Burundi. Mais cela est et a été une déformation sérieuse de la situation. Cette déformation a affecté certains de nos gens en Afrique du Sud et dans le monde. Nous avons toujours expliqué que ce n’est pas possible et nous continuerons à le faire ainsi. La seule chose que je peux dire, c’est que les professionnels des médias doivent être réalistes. Les journalistes ou les reporters doivent faire des rapports sur ce qui est là et ce qui est vrai.

En tant que ressortissant de l’Afrique du Sud, j’ai connu l’Apartheid, et les gens ont aussi protesté, mais on ne peut pas protester indéfiniment. Je suis convaincu que les dirigeants des partis politiques au Burundi devraient se réunir, s’engager dans un dialogue et respecter le dialogue inclusif dirigé par l’ancien président de la Tanzanie S.E Benjamin Mkapa. Ils devraient aborder tous les points de discorde.

Y a t-il des conseils que vous pouvez nous donner en tant que journalistes et qui pourraient nous aider à changer l’image du Burundi à l’échelle nationale ou internationale?

Ce qui est important c’est que la cohérence et la communication continue soient encouragées. Les journalistes burundais devraient projeter une image positive qui donne de l’espoir. La meilleure chose est de s’assurer que l’information à partager reflète la situation réelle sur terrain et révèle toute chose qui ne correspond pas à la réalité.

L’Afrique du Sud a joué un rôle important dans le processus de médiation qui a mené à l’Accord d’Arusha et au cessez-le-feu. L’Afrique du Sud offre-t-elle son soutien pour soutenir les efforts qu’elle a déployés à ce moment-là?

L’Afrique du Sud respectera toujours cet effort. L’effort que nous avons déployé à Arusha doit toujours être respecté. Le processus de facilitation est une base de la paix. Nous avons aidé le Burundi à former un gouvernement dans le cadre de l’Accord d’Arusha et cela a été une réussite. Ce que l’Afrique du Sud a fait pour construire le Burundi se poursuivra.

Il y a des défis à relever et à résoudre. Les élections au Burundi ont tendance à susciter de la violence. Par exemple, les élections organisées en 1993, 2010 et 2015 ont été suivies par des violences. Les mêmes violences ont été observées en RDC, en Ouganda et au Kenya, mais il semble qu’au Burundi les violences électorales ne se terminent pas.

Et cela ne risque-t-il pas de décourager l’Afrique du Sud dans sa solidarité avec le Burundi ?

Le même rôle que l’Afrique du Sud a joué tout au long de l’Accord d’Arusha de 2000 et au-delà se poursuivra. Nous défendrons le Burundi pour les Burundais. Nous ferons de notre mieux pour donner le meilleur soutien par l’encouragement de tout le monde -l’opposition, le gouvernement, les forces de sécurité- à être sensible à la nécessité de trouver une solution durable qui mène à l’intérêt du peuple Burundais.

En un peu de mots, notre soutien est de continuer de parler, de conseiller le peuple burundais et d’éclairer le monde par rapport à la situation qui prévaut au Burundi. Malheureusement, nous sommes toujours confrontés à l’Union Européenne et à l’ONU qui pensent que nous encourageons le Burundi à entrer dans une situation conflictuelle. Ce n’est ni vrai, ni possible. Notre objectif est de faire en sorte que la paix règne au Burundi.

Que pouvez-vous dire au facilitateur Benjamin Mkapa, aux Burundais et aux Sud-Africains en ce qui concerne les pourparlers en cours?

Quand l’ancien président Mkapa, qui est maintenant le facilitateur, est venu au Burundi en décembre 2016, nous avons eu à nous entretenir après sa réaction à la fois à la société civile, aux partis politiques … Dans mon expérience dans de tels processus, il est question d’identifier et rencontrer tous les concernés mais également vous identifiez les questions sur lesquelles les parties au conflit sont d’accord ou en désaccord. C’est ce que le facilitateur et son équipe ont fait.

Supposons que l’opposition dit par exemple qu’il ne reconnaît pas le président du Burundi ou son gouvernement, et que le gouvernement du Burundi dit qu’il ne reconnaît pas le CNARED ou ceux qui ont été impliqués dans l’échec de tentative de coup d’Etat. Dans ce cas, avec qui allez-vous dialoguer si dans tous les cas celui que vous avez comme opposition est le CNARED? Qui, à votre avis, doit participer au processus des consultations pour la paix au Burundi?

Quelles sont les questions qui devraient être traitées prioritairement ?

Je suis au courant de la politique gouvernementale qui est en fait une politique standarde qui stipule que toute organisation qui qui fait l’apologie de la violence ne peut pas participer au dialogue de paix. Les progrès réalisés et la manière dont le facilitateur Benjamin Mkapa traite l’affaire du Burundi sont conformes aux meilleures pratiques. Et les Burundais ont eu cette chance d’avoir un tel facilitateur pour mener à bien ce bon travail. Si je faisais partie des participants au dialogue, je me pencherais sur des questions qui permettraient à résoudre la question du développement économique du Burundi et je m’assurerais qu’en 2020, nous nous préparons à une élection libre et équitable.

L’Union européenne a arrêté le soutien financier direct au gouvernement du Burundi. Pourriez-vous nous dire ce que l’Afrique du Sud est entrain de faire pour aider le Burundi?

Il ya des discussions en cours sur ce sujet. Il y a eu beaucoup d’options discutées, mais en ce moment, aucune décision n’a encore été communiquée. Ce que vous devez comprendre est que l’Afrique du Sud opère sur le mécanisme basé sur des preuves et bien analysées. Les engagements entre les deux pays se poursuivent, et ils ont été fructueux.

L’Union Européenne a de nouveau appelé le gouvernement burundais à ouvrir l’espace médiatique. Personnellement, que pourriez-vous dire au sujet de la qualité et de la quantité des nouvelles que vous obtenez des radios, des télévisions, des magazines et des sites Web qui sont aujourd’hui fonctionnels?

C’est le cas de certaines stations de radio de 2015. Un tel rapport est dépassé et faux par rapport à la situation du Burundi à ce moment et même aujourd’hui. Les stations de radio! Je ne me souviens pas de leurs noms mais ils ont participé à la tentative du coup d’Etat manqué. C’est sûr que les comploteurs du coup ont annoncé leur réussite sur une station d’une radio privée. Si c’est sur ces médias que les européens reçoivent de l’information, vous comprendrez pourquoi un tel communiqué a été lancé.

Je connais qu’il y a un grand débat dans le monde entier au sujet de la «Liberté de la presse au Burundi». La presse au Burundi jouit de la liberté. Pour ma part, je ne comprends pas ce que le Parlement de l’Union européenne dit à propos de la «Liberté de la presse» et d’où ils reçoivent cette information. Ils devraient eux-mêmes prendre le temps de visiter le Burundi pour s’enquérir de la situation de la liberté de la presse et par après lancer un communiqué. Je peux vous garantir que l’appel après la visite sera différent de ce qu’ils font aujourd’hui.

En tant que ressortissant de l’Afrique du Sud, quelles sont les différences et les ressemblances entre l’Afrique du Sud et le Burundi de façon générale?

L’Afrique du Sud est plus développée et plus grande que le Burundi. Mais en général, il n’y a pas de grandes différences. En Afrique du Sud, nous permettons toujours à l’opposition de parler. Je ne pense pas que les personnes seront arrêtées pour le fait d’avoir parlé, mais si vous critiquez quelqu’un à tort, même en Europe vous êtes punis. Dans d’autres pays d’Afrique, on ne peut pas parler et s’exprimer de la même façon que vous le faites au Burundi et en Afrique du Sud. En Afrique du Sud, nous avons plus qu’intégré la notion de démocratie. En ce qui concerne les valeurs et les principes de la démocratie, je suis sûr que le Burundi est plus jeune que l’Afrique du Sud, mais les Burundais y arriveront à un certain moment.

Quel message pourriez-vous donner aux Sud-Africains qui lisent certains rapports et en sont confus?

Ce que je connais ou ce que j’ai entendu du secrétaire général du CNDD-FDD, c’est que tous ceux qui sont à l’extérieur sont invités à revenir au Burundi afin d’emboiter le pas aux autres pour construire ensemble ce pays. C’est très significatif pour un parti au pouvoir d’inviter tous ceux qui ont quitté le Burundi pour des raisons différentes de revenir. Il y a aussi le souhait que le dialogue entre les Burundais se tienne au Burundi et que les Burundais soient eux-mêmes responsables du dialogue.

Les Sud-Africains doivent savoir qu’un dialogue entre les Burundais est en cours à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le dialogue se déroule normalement. L’UA et l’ONU appuient l’engagement et les efforts du facilitateur. Ils doivent savoir que la paix est rétablie et que la population vaque à ses activités de façon habituelle.

Considérant le processus fructueux de vérité et de réconciliation en Afrique du Sud, pensez-vous que la Commission Vérité et Réconciliation du Burundi pourra aboutir aux mêmes résultats? Et quelle est votre opinion après deux ans d’existence de cette commission?

L’Afrique du Sud a réussi parce que juste après le changement du régime d’apartheid, le processus de vérité et de réconciliation a commencé. Plus tôt vous démarrez le processus, mieux vous réussissez. Cela a permis que les atrocités commises soient documentées et le rapport produit a été utilisé dans le processus de réconciliation. Il ya des cas qui sont toujours en cours mais tout est enregistré et l’histoire est écrite et est utilisée partout. Des centres commémoratifs ont été construits et symbolisent l’histoire des atrocités commises. Ces lieux commémoratifs aident beaucoup dans l’enseignement. Ils nous aident à ne pas nous attarder sur le passé et à apprendre plutôt de ce qui s’est passé et à empêcher qu’un tel événement se reproduise. Il ouvre aussi l’esprit des jeunes générations parce que la vérité est là et elle peut être racontée à n’importe quel moment.

Pour le Burundi, atteindre cette étape est en quelque sorte difficile parce que ce processus aurait dû commencer immédiatement après le changement de pouvoir de 2005. Même si les Burundais se sont concentrés sur l’intégration militaire selon l’Accord d’Arusha, ce qui était l’élément central à mettre en œuvre, s’il y avait une manière de traiter le passé, certains des événements qui se sont déroulés n’allaient pas avoir lieu. Pendant cette période d’entre 2005 et la mise en place de la commission vérité et réconciliation, les responsables des crimes auront déjà trouvé un moyen de s’échapper de ces crimes ou de se défendre.

Ce que je peux dire, c’est que les Burundais ont peur du jugement. Et c’est évident qu’à travers des crises répétitives, à un certain moment, des personnes ont eu des confusions et l’espace à certaines interprétations concernant le Burundi et son histoire a été ouverte.

Le rapport de la commission pourrait donc être contesté ?

Je peux dire que le rapport des commissaires qui sera produit pourrait être refusé en raison de nombreux événements qui ont déjà eu lieu. Mais j’ai confiance que les Burundais vont s’asseoir ensemble comme ils l’ont fait quand ils ont intégré les forces armées, et, de cette manière, ils seront à mesure de traiter les crimes commis et de se réconcilier. Cela ne sera possible que si les ingérences externes s’arrêtent et n’offrent que l’assistance technique quand elle est demandée. Cela ressortira également du dialogue inter-burundais. Le processus aboutira, mais un plus grand soutien est nécessaire et je pense que l’Afrique du Sud est ouverte à l’appui au moment venu.

Comment appréciez-vous le travail d’Ikiriho en matière de communication et de mise en réseau à l’échelle nationale, internationale et aussi pour que les entités diplomatiques soient les bienvenues?

Je pense qu’Ikiriho Presse Groupe est sur la bonne voie. Vous devez continuer à travailler. Vous devez continuer à aller de l’avant tout en respectant la culture du journalisme. Il faut vous rassurer que le produit que vous donnez, le produit qui vous intéresse et le centre de votre communication expliquent les événements exactement comme ils se sont déroulés pour encourager un débat, car un débat doit être interne et externe. Si vous communiquez ou informez mal, des personnes vont se tuer les uns les autres précisément parce qu’elles ont eu des informations erronées.

Satisfaction de votre part ?

Je suis vraiment satisfait de cette nouvelle initiative qui a commencé en 2015, comme vous l’avez dit. Je suis sûr que vous pouvez aller plus loin en changeant les perceptions et les traditions des médias. C’est surtout la façon dont certains médias au lieu de donner la vérité, ils faussent l’information.

Un petit conseil….

Mon conseil est que vous continuez à vous développer. Certaines radios qui ont été soutenues par l’Amérique ou des personnalités comme Samantha Power – qui est probablement promotrice de quelques idées sur le Burundi – ne devraient pas être votre modèle. Donc, c’est pour vous dire qu’il faut trouver la meilleure plate-forme pour communiquer.

Et que dire du bilinguisme de notre organe de presse ?

J’apprécie également Ikiriho parce que vous êtes bilingues. Le Burundi est membre de la Communauté de l’Afrique de l’Est depuis un certain temps et un média qui utilise l’anglais n’avait jamais été ouvert. Je peux dire que c’est une bonne initiative. Et quand une nouvelle initiative comme celle-ci lance une invitation, nous devons venir voir et apprendre ce qu’ils font. Franchement parlant, je ne suis pas journaliste mais j’ai dû honorer l’invitation pour que moi-même puisse prendre connaissance de ce que vous faites. Je félicite la Directrice Générale d’Ikiriho Press Group du fait d’avoir une équipe forte, pleine d’intégrité et aussi bien habillée. Cela me rappelle certains de nos employés des médias en Afrique du Sud, leur code vestimentaire est en quelque sorte similaire, sinon la même chose. Quand j’ai été accueilli, j’ai remarqué que tout le monde était bien habillé. C’est un fait qui aussi nécessite d’être apprécié. Il montre que l’innovation d’Ikiriho n’est pas seulement numérique et de nouvelles façons d’informer, mais aussi comment ils sont organisés.

by Rédaction d’Ikiriho