A nouveau la stratégie de la tension mise en œuvre 1 année avant les élections. Rien de neuf.
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Pratiquement à la même période en 2014, soit avant les élections de 2015 une attaque armée similaire à celle qui vient d’être neutralisée en ce mois de novembre 2019, avait eu lieu dans la même localité, avec un objectif identique : empêcher les élections démocratiques au Burundi et créer les conditions d’une somalisation du pays afin d’imposer son hégémonie. Suivez le regard. Sur la photo on voit les éléments des Red-Tabara capturés.

La stratégie de la tension consiste à : imposer le débat, installer le doute dans les esprits des dirigeants d’un Etat souvent dit faible, créer une incertitude exacerbée chez les citoyens en les faisant craindre le chaos et en les poussant vers des actions désespérées, amener les milieux sociaux vers des revendications sans issue, cautionner toute idée avilissant le pouvoir en place et en le dénigrant systématiquement malgré ses réalisations, appuyer tout groupe qui se veut vouloir bloquer toute initiative novatrice en la qualifiant d’office de néfaste pour la société en vue d’arracher l’assentiment de la population en faveur du désordre total, etc…., tout paralyser sauf si ces dirigeants acceptent le diktat.

Je voudrais rappeler ici la conclusion de Monsieur H. Ngendakumana dans son article publié sur arib.info en date du 17 décembre 2012 concernant le rapport de Transparancy International à propos du classement de ce think tank ; que le Burundi ne devrait pas paniquer, les visées de ce Think tank sont principalement la diffusion du schéma « Fear, Uncertainty and Doubt » (peur, incertitude et doute).

Un pays du tiers monde disposant d’énormes potentiels économiques, malgré la mise en place des instruments de bonne gouvernance, ces Think tanks tenteront d’influencer la perception de son audience en disséminant des informations négatives, souvent vagues et inspirant la peur aux investisseurs privés éventuels, donnant le champ libre aux sociétés qui sont patronnes de ces Think tanks. Le cas de la Birmanie est un bon exemple qui illustre tout. Si cela ne marche pas, une guerre peut y être provoquée car seul le résultat compte.

Une frange de la société civile burundaise a décidé de se faire le chantre de ces lobbies internationaux en salissant systématiquement l’image du Burundi, ses dirigeants et ses institutions. Les journalistes arrêtés sur les lieux du forfait, étaient certainement au courant des préparatifs de l’attaque armée, preuve en est qu’ils allaient couvrir les opérations armées en direct ! Qui leur a mis au courant de cette attaque ? Jour, heure et lieu ? Ça n’est pas le fruit du hasard. Par ailleurs, il paraîtrait qu’ils avaient les autorisations du RED-TABARA pour suivre la progression de ses combattants sur terrain. Du jamais vu mais on aura tout vu.

Et pourtant, jamais aucun gouvernement burundais depuis l’indépendance du pays n’a accompli, en aussi peu de temps, autant de réalisations utiles à la population, importantes et prestigieuses dans des domaines aussi complexes notamment les mesures en faveur de la santé publique, l’enseignement, les secteurs sociaux et les infrastructures, malgré l’acharnement des défaitistes qui ne cessent de tirer de tout bois sur toute action initiée par le gouvernement burundais, en décriant gorge déployée que le gouvernement fait fausse route, qu’il s’agit de mesures prématurées, non préparées et sans budget à y affecter suffisant. Qu’il s’agit d’un échec garanti sur facture bien annoncé.

Il est agaçant voire insultant pour toute la nation burundaise de voir comment, à travers des mass média, on oublie les conditions dans lesquelles le gouvernement a dû travailler pour améliorer des situations catastrophiques héritées de la période qui a duré plus de 40 ans avec une dictature militaire brutale. Oui, on peut le dire le Burundi vient de loin et il va dans la bonne direction.

Le Burundi est occupé à réformer son économie, à attirer des investisseurs honnêtes, à stimuler l’épargne et à créer un environnement propice aux activités du secteur privé. Le rôle de la société civile devrait être complémentaire, dans la promotion d’une bonne ambiance, doit se définir comme un pilier solide dans cette nouvelle dynamique du siècle de l’intégration et de la mondialisation. Que voit-on ?

En général, les critiques contre le système actuel en place s’inscrivent dans un jeu de positionnement personnel dans lequel celui qui ose cracher sur le pouvoir en place, espère mériter le respect de tous pour ensuite revendiquer une position socio-politique haute permettant de récolter le pouvoir et l’avoir y afférant.

En principe, tout le monde aspire à la vie, au bonheur, à la sécurité, à la liberté, à l’éducation, à la propriété, à la vie sociale, à la production, à la richesse, etc.

La démocratie retrouvée au Burundi ne signifie pas seulement un événement politique mais la naissance d’un nouvel espace qui s’enracine dans un lointain passé, paradigme qui met directement en cause l’identité de l’homme. Il est à constater qu’au Burundi certains refusent d’adhérer à cette nouvelle renaissance de l’Etat qui présente un nouveau visage que d’ailleurs beaucoup avaient caressé de loin et sont morts sans jamais le voir. Le système dictatorial que nous avons connu pendant plus d’une génération a laissé des traces visibles encore aujourd’hui lorsqu’on analyse le comportement de certains de nos concitoyens. D’ailleurs, il ne pouvait pas en être autrement car un système totalitaire se sert des sujets humains et les construit de telle manière que leur rapport à eux-mêmes et au monde perpétue la logique interne du système sans qu’une partie extérieure non maîtrisée n’intervienne. Intellectuellement parlant, il faut s’interroger sur le pourquoi de cette aliénation mentale qui se voudrait être liée au manque d’activation de l’esprit critique. Son caractère étant donc « fixiste » et « anti-progressiste ».

Dans ce contexte, il est souvent constaté que les thèses soutenues par des personnes victimes d’aliénation sont rarement l’expression d’une expérience personnelle et encore moins d’une investigation intellectuelle ; mais parfois les thèses d’une personnalité aliénée peuvent être partagées par « un large public » induit en erreur par le côté séduisant des propos tenus à longueur de journées par des sources jugées être indiscutables et de références sûres par ces victimes consentantes. Alors, ces thèses s’appuient et trouvent une justification sur une autorité intellectuelle respectable et, comme telle, cette autorité est sensée être toujours « la mieux renseignée » pour juger des choses. Le rapport du sujet à cette autorité-là est « fusionnel », il comporte un « auto référentialisme » de type exclusiviste. Ainsi, les personnes aliénées ferment l’horizon à tout changement ou à toute progression. L’aliéné regardant le passé de l’Histoire avec nostalgie et le changement comme une chose non envisageable.

L’une des plus graves confusions actuelles consiste à certains de croire qu’ils occupent la place centrale du « sujet » alors que les faits sociaux, économiques et politiques démontrent le contraire. N’ayant jamais cherché à poser une définition claire de ce « sujet » et ses demandes existentielles « radicales », la confusion en est d’autant plus grande qu’elle se nourrit au quotidien du pessimisme entretenu par l’auto intoxication philosophique générant une sorte d’aversion à toute action initiée par le pouvoir en place. Nul processus ne pourra annihiler dans nos mémoires le souvenir douloureux du passé mais la forte conviction que le meilleur reste à venir contribuera à transcender ces blessures et faire jaillir l’optimisme agissant vers une nation réconciliée et prospère.

Ainsi, le Burundi d’aujourd’hui et de demain a besoin d’hommes et de femmes qui ne se définissent pas par des prises de positions politiques ou économiques mais par leur capacité de se connaître soi-même et par leur disposition à participer au relèvement des différents défis auxquels le Burundi doit faire face sur le plan national, sous régional et international.

Que l’année 2020 nous apporte à tous, la paix des cœurs, la concorde, la croissance économique, la production qui ouvre la porte à la santé, à la scolarisation, à la communication, à la liberté et que le Burundi consolide son creuset du lait et du miel.

Ruvyogo Michel.