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Le président russe, Vladimir Poutine, a apporté des précisions sur le déploiement militaire de ses forces en Syrie. Le but est d’asseoir l’autorité de Bachar el-Assad en Syrie pour “lutter contre le terrorisme.”

Le président russe Vladimir Poutine estime que le seul moyen de mettre fin à la guerre en Syrie est de soutenir le président Bachar al-Assad dans son combat contre le terrorisme, selon un extrait d’entretien à une chaîne américaine diffusé jeudi.

Ces nouvelles déclarations du chef du Kremlin, dont l’intégralité doit être diffusée dimanche par CBS, surviennent peu avant la venue à l’Assemblée générale de l’ONU, lundi, de M. Poutine et de sa rencontre prévue à New York avec le président américain Barack Obama.

Les Etats-Unis s’inquiètent depuis deux semaines des intentions militaires de Moscou en Syrie. Selon Washington, les forces russes sont en train d’établir une base aérienne avancée dans la province de Lattaquié, un fief de Bachar al-Assad. Au moins 28 avions de combat russes y ont été déployés, selon des sources américaines. Les Russes n’avaient jusqu’à maintenant en Syrie qu’une base navale à Tartous.

Poutine compare la Syrie à la Libye et l’Irak

Interrogé par le journaliste de l’émission 60 Minutes de CBS sur le fait que cette montée en puissance militaire visait à “sauver” M. Assad, le président russe répond: “Eh bien, vous avez raison”. “Et je crois profondément que toutes les actions allant dans l’autre sens — qui visent à détruire le gouvernement légitime (syrien) — vont créer une situation qu’on a déjà observée dans d’autres pays de la région ou dans d’autres régions, par exemple en Libye, où toutes les institutions étatiques ont été désintégrées”, argumente M. Poutine. “On a assisté à une situation identique en Irak”, critique encore le chef de l’Etat russe.

“Et il n’y a pas d’autre solution à la crise syrienne que de renforcer les structures gouvernementales et de les aider dans le combat contre le terrorisme”, fait-il valoir, en allusion à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Les Etats-Unis, à la tête depuis un an d’une coalition militaire internationale contre l’EI, martèlent au contraire que le régime de Damas a servi d'”aimant” à la propagation des jihadistes en Syrie et que le président Assad doit être exclu de toute solution politique en Syrie.
Le secrétaire d’Etat John Kerry a encore réaffirmé le week-end dernier à Londres que le président syrien devait “partir” mais que le calendrier de son éventuel départ était négociable.