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Source/ RFI par Marie Bourreau

Une note confidentielle des Nations unies, que RFI a pu consulter, assure que trois pays européens – Allemagne, Royaume-Uni et Suède -, ainsi que la Jordanie ont retiré des policiers de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss). Un retrait sans le consentement de l’ONU. Ces départs ont eu lieu à la mi-juillet alors que le pays connaissait une flambée de violence.

La note n’est pas signée, mais elle viendrait directement du patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous. En tout, douze policiers qui appartiennent à des contingents allemands, suédois et britanniques, ont quitté le Soudan du Sud sans en avertir la Minuss, selon ce mémo. Mais un porte-parole de la mission britannique conteste cette version des faits et assure que l’ONU était au courant.

Il reste dans le pays presque 1 200 policiers et 13 500 militaires. Le départ de ces quelques officiers ne met donc pas en péril la mission. Cependant, il envoie un très mauvais signal politique aux autres pays contributeurs de troupes et de polices déployées dans des conditions difficiles et particulièrement dangereuses.

L’ONU, à travers la voix du secrétaire général, a annoncé qu’elle se passerait désormais de ces pays au sein de la police de la Minuss. Visiblement rédigée sous le coup de la colère, la note remet en question aussi le siège de membres permanents du Conseil de sécurité du Royaume-Uni.

Mais cette crise est surtout un révélateur de l’exaspération de l’ONU qui réclame, depuis des mois aux Occidentaux de s’investir beaucoup plus dans les opérations de maintien de la paix.