Les premiers humains ont quitté l’Afrique bien plus tôt que ce que nous pensions
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Homo sapiens, explorateur avant l’heure ? C’est fort probable, puisque les scientifiques considèrent désormais qu’il a quitté l’Afrique il y a 120 000 ans.

Selon nos connaissances des origines de l’humanité, les premiers Homo sapiens ont vécu et évolué en Afrique avant de migrer il y a 60 000 ans, dans une seule et même grande vague, vers l’Asie. Cette théorie, connue sous le nom de “Out of Africa model”, a été majoritaire durant de longues années.

Une étude publiée le vendredi 8 décembre dans la revue scientifique américaine Sciencesaffirme que ce modèle historique est faux. Les chercheurs de l’Institut Max Planck pour les sciences et l’histoire humaine, en Allemagne, qui compilent depuis dix ans les travaux liés aux premiers hommes et qui ont rédigé l’étude, affirment que les vagues migratoires ont été multiples et qu’elles ont débuté il y a 120 000 ans.

Selon eux, les découvertes réalisées en Asie ces dernières années nous permettent d’avoir un regard nouveau sur les migrations d’Homo sapiens. Notre ancêtre aurait parcouru de vastes distances sur le continent asiatique beaucoup plus tôt qu’on ne le soupçonnait. Ils prennent de nombreux exemples de découvertes de fossiles réalisées en Chine (datant d’entre 70 000 et 120 000 ans), mais aussi dans le sud de l’Asie et en Australie (datant d’environ 60 000 ans). Ils citent par exemple la découverte de ces ossements en Chine

Le modèle “Out of Africa” originel n’est pas complètement faux pour autant. “Les migrations parties d’Afrique antérieures à 60.000 ans étaient probablement de petits groupes d’explorateurs et certains de ces mouvements migratoires ont laissé de faibles traces génétiques dans les populations humaines modernes”, explique Michel Petraglia, qui enseigne l’histoire à l’Institut Max Planck, à l’AFP.

L’étude souligne également que des croisements entre Homo sapiens et des autres hominidés, comme les Néandertaliens et les Denisoviens, auraient eu lieu. La majorité des humains posséderaient entre 1 à 4 % de gènes néandertaliens dans leur ADN, selon l’étude.