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La Tanzanie va accorder mardi la citoyenneté à quelque 200.000 Burundais, réfugiés depuis plus de 40 ans dans le pays, une mesure qualifiée de “sans précédent” par le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés.

“Ceux qui vont devenir citoyens (tanzaniens) sont des réfugiés qui vivent en Tanzanie depuis 1972 et ont volontairement choisi de rester dans ce pays”, a expliqué à l’AFP le ministre tanzanien de l’Intérieur Mathias Chikawe.

Cette mesure avait initialement prise en 2010 et concernait quelque 162.000 réfugiés burundais, mais le processus avait été interrompu un an plus tard. Ce sont ces mêmes 162.000 réfugiés auxquels s’ajoutent leurs enfants nés depuis qui sont concernés.

La Tanzanie accueille l’une des communautés de réfugiés les plus nombreuses d’Afrique dont des centaines de milliers de Burundais qui ont fui des violences ethniques qui ont ensanglanté à plusieurs reprises leur pays depuis plus de 40 ans.

Le président tanzanien Jakaya Kikwete présidera mardi soir une cérémonie pour le 15e anniversaire de la mort du fondateur de la Tanzanie, Julius Nyerere, au cours de laquelle des documents seront symboliquement remis à une dizaine de ces réfugiés.

“Certains ne savent pas où aller si ont leur demande de rentrer au Burundi”, a déclaré M. Kikwete dans un discours diffusé mardi sur les ondes nationales, “nous faisons cela pour des raisons humanitaires”.

L’agence de protection des réfugiés de l’ONU s’est réjoui de cette mesure. “La naturalisation de près de 200.000 personnes est sans précédent et marque un jalon”, a estimé Teresa Ongaro, porte-parole du HCR.

En 1972, un massacre ethnique au Burundi avait poussé des centaines de milliers de Burundais à l’exil. D’autres les avaient rejoint durant la guerre civile qui a ravagé le Burundi entre 1993 et 2006 et durant laquelle la Tanzanie a accueilli près d’un million de réfugiés burundais.

Une large partie des réfugiés de la guerre civile était rentrée après la fin du conflit. En 2008, la Tanzanie avait offert aux réfugiés restant de prendre la nationalité ou de rentrer chez eux.