Partage

Après une longue réunion de plusieurs heures, le Conseil national de sécurité a décidé de maintenir le niveau de menace terroriste à 4 (sur une échelle de 4) en Région bruxelloise et 3 dans le reste du pays, a annoncé le Premier ministre Charles Michel lors d’une conférence de presse. Les écoles bruxelloises et le métro pourront “progressivement” être rouverts à partir de mercredi, moyennant des mesures de sécurité complémentaires. D’autre part, le juge d’instruction en charge de l’enquête a décidé de mettre une seule des 16 personnes interpellées sous mandat d’arrêt et ce en lien avec les attentats de Paris.

Le Conseil national de sécurité s’est une nouvelle fois réuni, de 15h30 à 19h, lundi au 16 rue de la Loi pour évaluer à nouveau le niveau de la menace terroriste en Région bruxelloise et en Belgique sur base des informations fournies par l’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM) ainsi que le Centre de crise.

Situation inchangée mardi, retour à la normale mercredi
“La situation reste la même: niveau 4 à Bruxelles et 3 dans le reste du pays. la menace est la même qu’hier, nous craignons la même situation. Nous maintenons notre appel à la vigilance, les cibles potentielles restent les mêmes: centres commerciaux, rues, transports en public. Les mesures supplémentaires tournent autour des mêmes axes: diminution des grands événements à grande capacité, renforcement de la présence sur le terrain de la police et l’armée à Bruxelles mais aussi dans le reste de la Belgique car le niveau 3 reste un niveau important. Enfin, nous restons attentifs aux transports en commun. Ces mesures restent d’application jusque lundi prochain. Les écoles et le métro rouvriront mercredi, ou en tout cas de manière progressive à partir de mercredi. C’est un signe que nous voulons revenir à une vie normale progressivement”, a détaillé le Premier ministre qui a tenu à remercier la population pour sa sérénité.

Écoles, bus, gares, musées
En vertu de la décision prise lundi, “les écoles seraient rouvertes à partir de mercredi, moyennant des mesures de sécurité complémentaires”, a indiqué M. Michel. “Les élèves constituent la priorité des priorités même si les écoles ne constituent pas une cible particulière. Mais il y a une logique de précaution à prendre étant donné le degré élevé qui pèse sur Bruxelles”, a indiqué le ministre-président Rudy Demotte.

L’OCAM a fait valoir trois points d’analyse: l’accès aux écoles, la mise en place de plan d’urgence et d’évacuation. Rudy Demotte a également souligné l’importance d’accompagner les élèves à travers une mission pédagogique lors de la reprise des cours après 48 heures de suspension liés à la menace terroriste. Étant donné que l’ouverture des écoles demanderait une importante mobilisation policière, l’unité locale de sécurité intégrée (Lokale Integrale Veiligheidscel – LIVC) de Vilvorde a décidé que toutes les écoles de Vilvorde resteront également fermées mardi.

Les gares de Bruxelles-Schuman, Bruxelles-Ouest, Merode et Delta resteront fermées mardi.
Les bus De Lijn desserviront à nouveau la capitale normalement dès mercredi. Il a été décidé que les bus scolaires desservant les écoles de Bruxelles ne circuleraient pas mardi, puisque celles-ci seront fermées.

Les grands musées fédéraux seront par ailleurs fermés jusqu’au 27 novembre. Les musées qui seront fermés sont: le Museum des Sciences naturelles, les musées royaux d’art et d’histoire et les musées royaux des Beaux-arts de Belgique (Musée Magritte et Musée fin-de-siècle notamment). Les musées se réservent néanmoins la possibilité de “réévaluer cette situation exceptionnelle au jour le jour” et de rouvrir leurs portes plus rapidement.

“Des décisions en notre âme et conscience”
“Nous allons continuer à être alertes, l’évaluation de la menace sera revue lundi, ce qui n’empêche pas l’OCAM de revoir cette menace à tout moment”, a ajouté le Premier ministre qui a également précisé que ce n’était pas le gouvernement qui prenait la décision mais cet organisme indépendant qui dispose d’informations qui l’amènent à considérer la menace “sérieuse et immnente” pour Bruxelles et “vraisemblable et possible” pour le reste du pays. “Vous comprendrez que je ne vais pas vous donner les éléments qui amènent l’OCAM à prendre une telle décision. Ce n’est pas de gaieté de coeur que nous prenons ces décisions difficiles mais nous le faisons en notre âme et conscience”, a-t-il ajouté, refusant de donner des détails sur l’enquête.